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Aujourd’hui, il se presse lentement d’organiser l’élection présidentielle fixée à la fin de l’année, comme il s’était engagé envers la communauté internationale et la classe politique nationale. Aucun signe n’est perceptible jusque-là, qui indique que le nouvel homme fort se prépare pour une passation de témoin dans quelques mois. Ce qui est donné de voir, c’est plutôt des shows télévisés tout au long desquels le chef de l’Etat se focalise sur la moralisation de la vie publique qui pourrait prendre plus de temps que prévu au regard du contexte de pourrissement généralisé. Ce qui sous-entend qu’il faudrait plus d’une année pour nettoyer les écuries d’Augias, c’est-à-dire assainir la situation avant d’organiser une quelconque élection.
La nécessité de cette rallonge de temps est couplée à une manipulation d’une frange de la population, la jeunesse notamment, qui n’hésite pas à réclamer que la junte reste le plus longtemps possible au pouvoir. Dans un tel contexte, il est de plus en plus risqué de parler d’élection présidentielle, de respect du chronogramme arrêté de commun accord.
Les partis politiques qui sont contre une quelconque prolongation de la période d’exception font les frais de la terreur de la pensée unique. C’est ainsi qu’il faut comprendre la mise à sac, le 4 juillet dernier à Conakry, du siège de l’Union démocratique de Guinée (UDG), le parti du richissime homme d’affaires Mamadou Sylla. Cet acte s’ajoute à un fait tout aussi indicateur de l’intolérance vis-à-vis des partis et des hommes politiques de l’opposition. Il s’agit de l’interdiction faite, en juin dernier, à l’ancien Premier ministre et leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, de tenir des meetings à l’intérieur du pays au motif que les activités politiques sont suspendues. |
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Les mêmes partis politiques sont victimes de la monopolisation des médias publics par le Dadis show. Toutes choses qui ne leur permettent pas de s’exprimer convenablement et donne une fausse impression que tout le monde est d’accord avec ce que fait la junte. Or, ce n’est pas tout à fait le cas car de plus en plus, ce n’est plus le parfait amour entre la classe politique et la junte.
La preuve du désamour a été donnée récemment sous la forme d’un boycott d’un meeting auquel Dadis Camara a convié les responsables de partis. Pourtant, le capitaine et ses compagnons d’armes ne font apparemment rien pour renouer le fil du dialogue avec la classe politique. Si une action vigoureuse n’est pas entreprise contre certains excès, la Guinée Conakry pourrait devenir un enfer pour les opposants politiques, les défenseurs des droits humains et nul doute pour les journalistes qui se permettraient certaines critiques sur les actions de la junte.
Et si les acteurs de ces contre-pouvoirs devraient s’exiler pour sauver leur peau, ce serait la voie ouverte à Dadis pour se défaire de son treillis, comme il avait menacé une fois de le faire, et de légaliser son pouvoir par les urnes. Il aurait en ce moment confirmé les soupçons de maintien au pouvoir de tous ceux qui s’étaient convaincus très tôt que l’attrait du pouvoir est tellement fort que rares sont les personnes qui peuvent y résister. Pas même celles qui jurent par tout ce qui leur est cher, qu’elles ne tomberont pas dans le piège.
Par Séni DABO
Le Pays
www.lefaso.net |

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