
La candidate à la présidence, Mirlande Manigat, du parti Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP), estime que les résultats préliminaires du second tour des élections, publiés le 4 avril, ont été falsifiés par les autorités électorales.
Suivant les résultats préliminaires, l’ancienne première dame a obtenu 31,74 % des voix, contre 67, 57 % au chanteur Michel Martelly, du parti Repons Peyizan (Réponse des Paysans), qui devra succéder à René Préval si les résultats se confirment le 16 avril prochain. Lors d’une conférence de presse ce 5 avril au local de son parti, Manigat révèle notamment ses suspicions concernant la visite effectuée par le président du Conseil Electoral Provisoire (CEP), Gaillot Dorsainvil, en compagnie de plusieurs autres conseillers électoraux, dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 avril au Centre de Tabulation de Votes.
"Cette visite ‘chanpwèl’(occulte), avait effectivement un but : falsifier les résultats". Il s’agissait d’"une opération de type mafieux, dans laquelle l’audace, la corruption, les intérêts, les promesses et les menaces ont joué un rôle inégalé dans notre histoire", dénonce-t-elle. |

Selon Mirlande Manigat, ces résultats caractérisent une main mise sur le pouvoir. "Jamais auparavant nous n’avions assisté à ce véritable hold-up sur le pouvoir...Nous sommes indignés légitimement mais pas du tout abattus", ajoute t-elle.
Par ailleurs, elle se dit habitée par "une profonde inquiétude pour l’avenir de notre pays, particulièrement celui des jeunes, dont certains sont abasourdis devant ces méthodes et leurs apparents succès. Ces méthodes qui violent la morale publique et la morale tout court."
Sans affirmer son intention d’user de son droit de contestation durant la période contentieuse, Mirlande Manigat souhaite le meilleur à Haiti et plaide en faveur d’élections fiables dans le futur.
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