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Le président tchadien, Idriss Déby Itno, a été investi hier lundi 8 août. Il vient donc d’entamer son quatrième mandat à la tête de son pays, le Tchad. Ce mandat, il le doit à un score stalinien de 88,66%. Un score qui, on n’aura de cesse de le souligner, rime mal avec la démocratie au sens vrai du terme.
On voit mal qu’un président, fût-il un ange aux yeux de son peuple, puisse remporter un scrutin au premier tour, de surcroît avec un tel score. Disons que de telles victoires ne sont pas élégantes. Pour avoir vaincu sans péril, Déby a donc triomphé sans gloire. Le monde retient donc qu’il est allé presque en solo dans une course présidentielle dont les dés étaient pipés d’avance.
Bref, tout n’aura été que démesure pour le numéro un tchadien, l’essentiel pour lui étant de remporter les élections afin d’être investi président de son pays pour un nouveau mandat. C’est désormais chose faite. |
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Il reste à savoir si c’est le dernier mandat du successeur de Hissène Habré. Sur la question, c’est le flou artistique. En effet, sauf erreur de notre part, ni pendant la campagne présidentielle, ni au cours de son investiture, Déby n’a déclaré officiellement qu’il ne briguera pas un cinquième mandat. Peu importe, le nouveau-ancien président tchadien doit savoir partir.
D’autant que les longs règnes paraissent aujourd’hui anachroniques. Les peuples aspirent de plus en plus au changement et, comme nous l’indiquent les vagues de protestations qui secouent le monde actuel, ils n’entendent pas se laisser confisquer leur droit à la démocratie et à la liberté. Idriss Déby Itno doit penser à passer le témoin pendant qu’il est encore temps.
On se demande d’ailleurs ce que peut bien faire le président tchadien pour son peuple, qu’il n’en a déjà fait en plus de 20 ans de règne. A la question de savoir combien de temps pense-t-il qu’un chef d’Etat doit rester au pouvoir, Mahamadou Issoufou, président nigérien, donne sans ambages ni ambiguïté la réponse suivante : "Dix ans. |

Après, il faut partir. Ce qu’on n’a pas fait au bout de dix ans, on ne le fera pas plus tard". De tels propos d’un "jeune" frère, devraient faire méditer Déby et tous les autres présidents qui veulent s’éterniser au pouvoir. Certes, le président tchadien a abattu des chantiers énormes au cours de ces trois mandats écoulés. Mais ce n’est pas un motif suffisant pour chercher coûte que coûte à les "terminer". D’ailleurs, le peut-il vraiment ? Assurément pas !
Pour preuve, des décennies après son règne sans partage, la plupart des Tchadiens vivent toujours dans une pauvreté endémique, malgré les richesses pétrolières du pays. Cette pauvreté frappe même à la porte de la capitale Ndjaména où des quartiers ressemblent à de véritables "ghettos".
En somme, le bilan même des trois mandats écoulés de Déby est mitigé. Mais revoilà le président tchadien parti encore pour cinq ans. Idriss Déby Itno doit cependant savoir qu’il y a un temps pour tout ; un temps pour bâtir, et un temps pour partir. Et plus de 4 mandats suffisent largement pour faire valoir ses droits à la retraite.
Boulkindi COULDIATI
Le Pays
www.lefaso.net |

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