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Des immigrés africains secourus par un policier libyen le 29 mars 2009
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daylife |
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L’immigration clandestine a encore fait des victimes. Fuyant la misère chez elles, 257 personnes venant de divers pays africains ont pris le large le 31 mars dernier à bord d’une embarcation de fortune à partir des côtes libyennes. Direction : l’île italienne de Lampedusa d’où elles auraient espéré gagner l’Europe, leur eldorado.
Malheureusement, la traversée ne sera pas un long fleuve tranquille. A peine 30 km de navigation et l’embarcation cède sous le poids de ses occupants et de l’action du mauvais temps. Vingt-un candidats à l’immigration clandestine perdront la vie, plus de deux cent seront portés disparus et seuls vingt-trois auront la chance d’être secourus. Noyades, disparitions dans les eaux sont, entre autres, les dangers qui guettent tous ces téméraires qui disent fuir la misère dans leur pays. Pourtant, ces périls ne dissuadent pas les candidats à l’immigration clandestine.
On a même l’impression que cela les galvanise parce qu’on a du mal à comprendre qu’une personne sensée ose prendre la mer dans une embarcation de fortune tout en sachant que d’autres ont perdu la vie en le faisant. L’appel de ce qui est considéré comme un eldorado doit être tellement fort chez ces personnes qu’elles jouent leur vie à la roulette russe en haute mer. |
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Des clandestins africains en Libye
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reuters |
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C’est ce dont il s’agit en définitive parce que les candidats se disent qune chose : ça passe, ou ça casse. En d’autres termes, ou bien ils arrivent à bon port, ou bien ils périssent en mer, quittant du même coup une existence misérable. D’ailleurs, les candidats sénégalais n’ont-ils pas comme devise "Barça ou barsax" qui veut dire "Barça - entendez Barcelone - ou la mort" ?
Rien n’arrête ces aventuriers dans la réalisation de leur rêves. Si vous renforcez la surveillance d’enclaves comme Ceutta et Melilla entre le Maroc et l’Espagne, ils prennent la voie des mers malgré les patrouilles soutenues de part et d’autre des côtes africaines et européennes. Outre ces mesures dissuasives, bien des formules ont été imaginées pour donner le goût et l’envie à ces personnes désespérées, de rester sur place car ce n’est pas seulement en Europe que l’on peut gagner sa vie. Immigration choisie, codéveloppement ont été par exemple essayés sans pouvoir ralentir le flux migratoire. Dans cette lutte contre les moulins à vent, les dirigeants africains auront brillé par leur absence. Or, ce sont des milliers de bras valides qui bravent les vagues au péril de leur vie à la recherche d’un mieux-être que ceux qu’ils ont élus n’ont pu leur assurer.
Cette situation devrait faire beaucoup réfléchir les dirigeants car elle est la preuve de l’échec de leurs politiques à l’endroit de la jeunesse dont on ne cesse pourtant de claironner qu’elle est l’avenir, le fer de lance de la nation. L’Europe, confrontée à ses propres problèmes sociaux exacerbés par la crise financière et économique mondiale, a du mal à faire face à ces hordes. |

C’est la raison pour laquelle elle se barricade même si ce n’est pas tout à fait la solution. En effet, le message que cette attitude envoie aux candidats de l’immigration est celui de l’égoïsme, du refus de faire profiter son bonheur aux autres, ces damnés de la terre.
Pour ces derniers, il vaut mieux être dans un eldorado (ou ce qui est considéré comme tel) et souffrir, que de ne jamais pouvoir y mettre les pieds. A l’image du bonheur, il faut le vivre soi-même pour pouvoir l’apprécier plutôt que de le faire à partir des autres. Si fait que l’on s’interroge sur la possibilité de combattre réellement l’immigration clandestine, ce fléau des temps modernes.
Faut-il ouvrir les frontières comme le chante le reggae maker ivoirien Tiken Jah Fakoly alors que les pays d’accueil ont peur d’être envahis, de supporter toute la misère du monde ? Ou faut-il les fermer hermétiquement c’est-à-dire durcir les conditions d’immigration ? Quelque chose doit être fait en tout cas, dans l’immédiat pour mettre fin à ces boat people qui ne fuient pas toujours la répression ou la guerre mais surtout la misère.
Par Séni DABO
Le Pays
www.lefaso.net |

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