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Je ne suis ni un Faucon, ni un va-t-en-guerre systématique. Sans être un pacifiste de réference, je suis pour le respect de l’Etat de droit, des institutions, de la démocratie et de l’alternance politique par les urnes. Malheureusement, je suis obligé de concéder que, dans les démocraties « tropicales » africaines, le droit, la justice ne sont pas des valeurs universelles, ce sont des catégories de réflexion, de pensée et d’action à géométrie variable. Je ne suis pas adepte d’une démocratie et d’un droit à vocation universelle mais, tout de même, force est de constater que le système international dans lequel nous vivons tolère un « fond commun » qui doit être respecté par l’ensemble des pays membres des nations Unies, y compris africains.
L’histoire regorge d’exemples où des gouvernements ont dû négocier avec des organisations rebelles. C’est vrai de la France avec le FLN (Front national de libération, en Algérie), c’est aussi vrai pour certains mouvements de libération en Amérique latine. Dans tous les cas (passés et actuels) les gouvernements en place, pour des raisons de cohésion sociale et de stabilité politique , ont préféré négocier plutôt que de continuer la guerre.
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Force est de constater que dans les démocraties « tropicales » africaines, le droit, la justice ne sont pas des valeurs universelles |
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Lucien Pambou |
Dans tous les cas, c’est une démission du gouvernement et une valorisation de la rébellion qui devient un partenaire obligé à la table des négociations. Malheureusement les rébellions et les groupes terroristes preneurs d’otages ont compris, quoiqu’en disent les gouvernements élus démocratiquement, qu’ils pouvaient les contraindre à la négociation. La rébellion Séléka (en République Centrafricaine) a parfaitement compris et intégré le message. |
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Le groupe rebelle Séléka oblige le gouvernement centrafricain à s’aligner sur ses revendications. De manière objective, c’est une démission du gouvernement centrafricain face à ses devoirs de protection des populations. Cette démission montre aussi de manière explicite que la plupart des Etats africains sub-sahariens n’ont pas réellement de politique de défense de leurs territoires en termes de formation, d’organisation, d’équipement et de stratégie de leurs armées.
Ces Etats sub-sahariens, à l’image de la République Centrafricaine, montrent qu’il y a un écart entre le discours sur la souveraineté idéale et la souveraineté réelle et pratique. Pourquoi demander aux Etats Unis et à la France de venir au secours de la République centrafricaine pour mettre hors d’état de nuire un groupe de rebelles ? Le Président Hollande a été clair, ferme et sans ambigüité : le bataillon français présent en République Centrafricaine défend les populations françaises qui s’y trouvent et les intérêts français et non le régime politique du Président Bozizé.
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Le cas centrafricain montre qu'il y a un écart entre le discours sur la souveraineté idéale et la souveraineté réelle et pratique dans les Etats subsahariens |
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Lucien Pambou |
Les conflits actuels en Afrique doivent être l’objet d’une prise de conscience et d’une « revisitation » des éléments structurants de la souveraineté pleine et entière pour les Etats africains. Il faut que les pays africains organisent un autre discours plus fondé sur l’intégration régionale que sur une souveraineté balkanisée. Les faits sont là, pesants et récurrents. Le groupe rebelle Séléka s’invite à la table des négociations en obligeant le gouvernement élu à accepter des éléments de débat concernant la République Centrafricaine. |

La communauté des Etats de l’Afrique centrale (CEAAC) a décidé d’envoyer des troupes militaires venant des pays membres pour stabiliser la situation politique et favoriser le dialogue entre le gouvernement et le groupe rebelle Séléka.
Ainsi vont les Afriques avec leurs turpitudes, leurs éclats de voix et leurs incapacités concrètes sur le terrain en cas de conflit avec les groupes rebelles. La balkanisation, vouée aux gémonies par la plupart des pays africains mais vantée en secret au nom de la souveraineté nationale et paradoxalement ethnique, doit désormais faire place à une intégration régionale réelle. Sans intégration régionale réelle, les Afriques sont destinées à errer dans le ciel infini de la mondialisation.
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