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Iran : les raisons de la révolte
09/07/2009
 

Suite à l’annonce de la victoire d’Ahmed Inajad les bruits d’un truquage du scrutin en faveur du président sortant commencent alors à circuler et l’annonce officielle de sa victoire a engendré un large mouvement de contestation mené par les partisans de Moussavi et de tous ceux qui désiraient le changement. L’extrême violence avec laquelle les manifestations ont été réprimées peut témoigner de la gravité d’une situation qui n’est pas sans rappeler la révolution contre le Shah. Comment expliquer cette « mini-révolution » ?
 
Par Errachid Majidi
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Les événements survenus en Iran après les élections présidentielles du 12 juin ont pris de court la plupart des capitales internationales et ont surpris les observateurs les plus avisés de la chose iranienne. Certes l’engouement sans précèdent qu’a connu la campagne électorale témoignait d’un désir profond de changement, mais personne ne s’attendait à ce que les événements prennent une telle tournure. D’abord les deux principaux candidats Ahmed Inajad et Mir Hossein Moussavi qui annoncent leurs victoires respectives. Dès l’annonce de la victoire d’Ahmed Inajad les bruits d’un truquage du scrutin en faveur du président sortant commencent alors à circuler et l’annonce officielle de sa victoire va provoquer un large mouvement de contestation mené par les partisans de Moussavi et de tous ceux qui désiraient le changement. L’extrême violence avec laquelle les manifestations ont été réprimées peut témoigner de la gravité d’une situation qui n’est pas sans rappeler la révolution contre le Shah. Comment expliquer cette « mini-révolution » ? Au moins trois hypothèses peuvent éclairer la situation.

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Un antagonisme au sommet de l’Etat
 
 

Selon cette hypothèse, le mouvement de protestation actuel ne représente pas uniquement l’expression d’une déception d’une frange de la société qui a vu son désir de changement avorté. Mais ce mouvement serait la manifestation d’un antagonisme qui diviserait la société iranienne entre conservateurs et réformateurs et dont les racines se trouveraient au sommet de l’Etat. Un clivage qui met d’un côté le guide suprême Ali Khamenei, l’actuel président Ahmed Inajad et, de l’autre, les deux anciens présidents Khatami et Rafsandjani.

Les deux premiers seraient favorables à la conservation d’une ligne dure dans l’application des principes de la révolution islamique - une ligne qui n’admet aucun assouplissement et le considère comme une réelle menace pour l’avenir du pays. L’autre courant considère que le vrai danger pour le régime viendrait de l’aveuglement à conserver une politique qui aurait tendance à créer un divorce entre le régime et une partie de la société, notamment les jeunes et les femmes, qui aspirent à plus de liberté. Sur le plan de la politique internationale, les réformateurs prônent le dialogue avec les Etats-Unis et l’occident au lieu d’une confrontation tous azimuts qui a eu pour principale conséquence l’isolation de l’Iran, économiquement et politiquement, au sein de la communauté internationale.

Le début d’un divorce entre la société et le régime
 
© CNN  

La deuxième lecture des événements actuels part de l’idée que l’antagonisme serait plus profond dans le sens qu’il toucherait non seulement les deux partis, réformateur et conservateur, d’un même régime, mais il opposerait une grande partie de la société et l’ensemble de ce régime. Cette partie composée principalement de la jeunesse, des femmes et des intellectuels, ceux qui ont été déçu par la timidité des réformes apportées par l’ancien président Khatami et qui voudrait impérativement s’émanciper du joug moral et religieux imposé par le régime des mollahs.

Selon les partisans de cette approche le clivage serait entre des iraniens qui veulent s’intégrer parfaitement dans la mondialisation, et qui n’ont aucun problème à adopter un mode de vie moderne du 21ème siècle, et un régime qui veut perdurer des traditions et des mœurs archaïques. Le courant réformateur ne constitue donc que le revers de la médaille de ce régime et si les iraniens ont voté massivement pour son candidat ce n’est pas par ce qu’ils croient en son projet de changement mais pour ouvrir une brèche qui pourrait être fatale pour le régime.

Car il serait probablement illusoire de croire que les cris d’« à bas le dictateur » qu’on entend ces derniers jours s’élever des toits de Téhéran viseraient uniquement le président actuel Ahmed Inajad. Ce dernier ne constitue qu’un simple maillon d’une chaîne plus large qui va du guide suprême jusqu’aux gardiens de la révolution. Ce mouvement de manifestations serait l’expression d’un processus d’accumulation d’exaspération qui a atteint son apogée : Ahmed Inajad n’a pas solutionné les problèmes économiques et sociaux d’une très large part de la population, et la répression politique s’est accentuée. Un mouvement d’une telle ampleur aurait probablement un objectif plus ambitieux qu’une simple réforme qui toucherait quelques aspects du régime.

La main tendue d’Obama

La troisième hypothèse voit dans les événements actuels une émanation indirecte de la politique de dialogue mis en avant par le président américain Barack Obama. Cette politique aurait réussi à créer une fissure au sein de la société iranienne. Car depuis la révolution le régime a bâti son pouvoir sur la constitution d’un front interne uni contre la menace d’une agression américaine. Le discours alarmiste vis-à-vis de l’Iran que prônaient les anciennes administrations américaines a conforté le pouvoir en place et a renforcé la solidité du front intérieur. Or Obama, en proposant le dialogue, a probablement bouleversé la solidité de ce front.

Les iraniens ont compris qu’une réélection d’Inajad affaiblirait la position du président Obama et des partisans du dialogue au sein de son administration et ferait revenir le spectre d’une guerre dont le peuple iranien serait la principale victime. Ce peuple a voulu répondre favorablement à la main tendue d’Obama en votant massivement pour le candidat réformateur. Au delà du rejet des résultats officiels des élections, le mouvement de protestation exprime une volonté d’en finir avec une politique de confrontation totale avec les Etats-Unis et leurs alliés, et une aspiration à la paix. Une paix qui elle seule est capable de créer un climat favorable à un développement économique dont rêvent tous les iraniens.

Au moment où les manifestations commencent à s’essouffler en raison de la violence de la répression, la situation demeure très floue. Ces explications ont tenté d’éclaircir sa complexité en mêlant les enjeux nationaux et internationaux. Et s’il est encore trop tôt pour évaluer les effets réels de ces événements sur l’avenir du régime iranien, il est incontestable que leurs traces seront significatives sur l’évolution de la société iranienne.


Errachid Majidi est doctorant-chercheur à l’Université Paul Cézanne

Publié en collaboration avec www.unmondelibre.org

       
Mots-clés
barack obama   iran   
 
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