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Manifestation Vendredi 8 Janvier de migrants africains victimes de violences racistes en Italie
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Le pays de Silvio Berlusconi et d'Umberto Bossi s'est rappelé aux bons souvenirs de tous entre jeudi et dimanche dernier. Par pour une énième frasque d'un chef de gouvernement qui aurait démissionné depuis longtemps dans d'autres contrées. Non, pour des actes de racisme devenus banalement ordinaires dans un pays dans le gouvernement duquel siège la Ligue du Nord. Pour rappel, en France, le simple fait que Jean-Marie Le Pen soit au second tour de l'élection présidentielle avait soulevé un tollé, alors que ses équivalents italiens siègent dans le gouvernement sans que cela n'émeuve apparemment grand monde.
Rappel des faits. Jeudi dernier, des jeunes calabrais ont tiré à la carabine sur des migrants africains, faisant deux blessés. Certaines sources pensent que la Ndranghetta, mafia calabraise, était impliquée. En réponse à cette violence gratuite, certains immigrés ont eux aussi choisi la violence. Résultat: des poubelles et des voitures ont été incendiées. D'autres immigrés ont préféré eux organiser une manifestation vendredi. Deux milles personnes (sur environ quatre mille migrants saisonniers) avaient pris part à la manifestation, dénonçant le racisme dont ils s'estiment victimes.
En réponse, des centaines d'habitants de Rosarno, bourgade de 15.000 habitants, ont pris les migrants africains pour cibles. Une véritable chasse aux immigrés a eu lieu dans la ville, "chasse" ayant débouché sur 67 blessés (dont 31 immigrés), à l'aide d'armes blanches et même d'armes à feu. Les caméras de télévision n'ont pas dissuadé certains habitants d'exprimer leur haîne de ces étrangers.
Une personne (soupçonnée d'appartenir à la Ndranghetta) a été arrêtée, et les habitants racistes devraient être satisfaits: les immigrés devraient tous être expulsés. Les bidonvilles qu'ils occupaient (avec un salaire de 25 euros par jour difficile d'être décemment logé) ont été détruits afin de s'assurer qu'ils ne reviendraient pas. Plusieurs africains ont de toute façon dû quitter précipitamment la ville à cause des violences, sans même percevoir leur salaire.
Un magistrat anti-mafia estime que les premiers coups de fait ont été tiré les premiers coups de feu afin de "prouver qu'ils contrôlent leur territoire". A supposer que cette information soit vraie, elle n'explique pas pourquoi des centaines d'italiens ont pris pour cible d'innocents travailleurs. Et elle n'explique pas non plus pourquoi les propos du ministre de l'intérieur n'ont pas fait scandale. Le ministre, Roberto Maroni, membre de la Ligue du Nord, avait en effet estimé que ces incidents s'expliquent par le "laxisme vis-à-vis des immigrés", et promis que ceux-ci seraient tous expulsés.
Durant sa prière dominicale, le Pape Benoit XVI avait de son côté estimé que "l'immigré est un être humain à respecter". |