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Jack Johnson, (1878-1946),1er afro-américain champion du monde des poids lourds : un "Nègre" en colère
08/04/2008
 

Jack Johnson fut le 1er Noir à devenir champion du monde des poids lourds en boxe. Personnalité célèbre de son époque, adulé ou détesté, il ne laissait personne indifférent, aussi bien du fait de son talent pugilistique que de son comportement en dehors du ring.
 
Par Paul Yange
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Jack Johnson est né en 1878 à Galveston au Texas. Après quelques années d’école primaire, il commence à gagner sa vie en effectuant divers petits boulots, et travaille comme docker. Là, il se fait une réputation de boxeur et à 18 ans, est déjà très respecté. En 1897, il épouse Mary Austin, un amour d’enfance et continue à progresser dans le monde de la boxe où les Noirs sont alors quasiment absents. Le 3 février 1903, il gagna le « Negro Title », un titre de champion du monde réservé aux boxeurs noirs. Mais il avait d’autres ambitions.

En 1906, Johnson se voit accorder un match contre Bob Fitzsimmons, l’ex-champion du monde des poids lourds. L’issue du combat (Fitzsimmons battu au second round le 17 juillet 1907) déclenchera un coup de tonnerre dans le monde de la boxe puisque qu'une défaite de Fitzsimmons par K.O était un événement jusque là inédit.

Jack Johnson inaugura la philosophie du Bad Nigger
Matthieu Meranville


Johnson cherchera après cette victoire un nouveau combat, cette fois contre celui qui était le champion du monde en titre, James Jeffries. Ce dernier refusa le combat car Johnson était Noir, et pris sa retraite quelques temps après. Mais son successeur, Tommy Burns, accepta de rencontrer Jack Johnson lors d’un combat qui eut lieu le 26 décembre 1908 en Australie.

Johnson remporta le combat par K.O devenant par ricochet champion du monde des poids lourds. Et premier Noir à être sacré dans la catégorie reine de la boxe.

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Jack Johnson avec Irene Pineau, sa 4ème épouse  
Jack Johnson avec Irene Pineau, sa 4ème épouse
 

Connu pour son amour des femmes et son style "flashy", Jack Johnson s’attirait les foudres de nombreux boxeurs, et spectateurs blancs qui souhaitaient le voir battu de façon cuisante. Quand Jeffries sous la pression du public et des personnalités blanches, annonça en 1910 qu’il sortait de sa retraite pour reconquérir son titre, de nombreux observateurs crurent que la fin de la supériorité de Johnson était arrivée. L’aspect "racial" n’était bien sur pas absent du combat puisque Jeffries déclara :

"je suis pleinement conscient de ce qui dépend de moi et je ne décevrai pas le public. Cette partie de la race blanche qui compte sur moi pour défendre sa suprématie peut être assurée que je donnerai mon maximum. Je gagnerai aussi vite que possible".

Le "combat du siècle" a lieu le 4 juillet 1910 à Reno dans le Nevada, devant plus de 20 000 spectateurs. Un stade a été construit pour l'occasion tandis que des pétitions ont circulé pour que le président des Etats-Unis soit l'arbitre du match, proposition qu'il a déclinée!

Le célèbre écrivain Jack London, qui était passionné de boxe, chroniqua le combat pour plusieurs journaux. Malheureusement pour James Jeffries qui jouait le rôle du "Grand espoir Blanc", il fut battu par K.O à la quinzième reprise après avoir été au tapis deux fois. Pas avare de provocations ("Trash Talking" avant l'heure), Johnson avait dit à Jeffries pendant le combat "fais moi voir ce que tu as", ou "fais quelque chose". Il se permis aussi de suggérer aux télégraphistes ce qu'ils pouvaient envoyer aux journaux qui parleraient du combat. La victoire de Johnson donna lieu à des émeutes dans plusieurs villes des Etats-Unis où une partie du public blanc ne supporta pas la victoire du "Nègre" Johnson. La police dut intervenir à plusieurs reprises pour éviter des lynchages, lors d’incidents qui eurent lieu dans au moins 25 Etats et 50 villes. Au moins 23 Noirs et 2 Blancs furent tués.

Dans certains Etats, la diffusion des matchs de Johnson, qui étaient filmés, fut tout simplement interdite! En mettant K.O Jeffries, Jack Johnson avait remporté 60 000 dollars, plus des droits sur les photos et des primes, ce qui porta son total de revenus pour ce combat à 120 000 dollars, somme considérable pour l'époque.

Vers 1940  
Vers 1940
 

En 1912, la seconde femme de Johnson, qui était blanche, se suicida. Solitaire, elle s’estimait méprisée aussi bien par les Blancs que par les Noirs. Jack Johnson fit jaser en se remariant trois mois plus tard, épousant une jeune femme blanche de 18 ans.

En 1913, Johnson quitta les Etats-Unis en fugitif car il risquait la prison. Le "Mann Act", une loi votée pour combattre la prostitution fut détournée pour lui être appliquée. Le "Mann Act" interdisait le transport de prostituée d’un Etat à un autre et comme Johnson fréquentait une femme blanche avec laquelle il s’était déplacé dans un autre Etat, il fut accusé de proxénétisme.

Il s’installa à Paris où il allait faire parler de lui, autant sur les rings qu’en dehors pendant sept ans. Bien avant les rappeurs, il manifestait un goût pour un style ostentatoire. Il débarqua dans la capitale française avec 22 malles pesant en tout deux tonnes. Il allait rapidement afficher son goût pour les voitures de luxes, les femmes (blanches), les costumes de couleur criarde roses ou jaunes, les cannes à pommeau d’or sertie de diamants, les chaussures bicolores en peau de biche et en crocodile...Connu pour être un homme à femmes, Johnson se mariera en tout quatre fois. En dehors de son amour d’enfance avec qui il vécut maritalement, ses trois autres femmes seront des femmes blanches.

Jack Johnson en voiture  
Jack Johnson en voiture
 

Préfigurant l’arrogance d’un Mohammed Ali, l’amour des femmes et la vie tumultueuse d’un Battling Siki, Jack Johnson fut pendant au moins quelques années un des Noirs les plus connus du monde à son époque.

Johnson resta champion du monde jusqu’en 1915, année où Jess Willard, surnommé "the White Hope" (‘l’espoir Blanc’) remporta le titre lors du 26ème round d’un match disputé à la Havane, à Cuba. Johnson retourna aux Etats-Unis en 1920, las de la vie de fugitif malgré le charme et les délices que la vie parisienne avait pour lui. S'étant installé au Mexique, il partit pour les Etats-Unis où il se rendit à la police. Il fut incarcéré et purgea une peine d’un an de prison avant d'être libéré.

Disputant toujours des exhibitions à l’âge de 50 ans, et désormais reconnu comme l’un des plus grands boxeurs de l’histoire, Jack Johnson continuait à avoir sa passion pour les automobiles. Il perdit la vie le 10 juin 1946 après avoir perdu le contrôle de son automobile.


Bien que certains se posèrent des questions sur le K.O qui avait mis fin à la carrière de Jack Johnson en 1915 à La Havane (on lui aurait promis une grâce en cas de défaite selon ses propos, mais il avait 37 ans quand il perdit), une chose est certaine : Johnson fut un précurseur, qui traça la route pour de nombreux champions afro-américains qui allaient arriver après lui, de Joe Louis à Mohammed Ali...

En 2005, plusieurs personnalités parmi lesquelles John McCain, sénateur républicain et actuel candidat à la Maison-Blanche, avaient sollicité une grâce posthume de la part de George Bush en faveur de Jack Johnson, arguant que son arrestation et sa détention n’étaient pas dues à un crime qu’il avait commis, mais à des motivations raciales visant notamment à décourager les mariages interraciaux.

A un journaliste qui l'interrogeait, Jack Johnson avait répondu : "quelque soit ce que vous écrivez sur moi, je veux que vous vous souveniez que j'étais avant tout un homme, et un bon".


CITATIONS

« Jack Johnson fut le premier à oser s’afficher ouvertement, à ne pas baisser le regard. Avant lui, les boxeurs étaient des oncles Tom qui n’osaient pas lever les yeux vers l’homme blanc, une fois descendus du ring. Il inaugura la philosophie du « Bad Nigger », le Nègre rebelle. C’était sa réponse à une Amérique qui comptait alors quatre millions d’adeptes du Ku Klux Klan ».
Matthieu Meranville, Sport, malédiction des Noirs ?

« Pendant plus de 13 ans, Jack Johnson fut l’afro-américain le plus célèbre et le plus connu de la planète terre ».
Ken Burns, auteur du documentaire « Unforgivable Blackness » sur la vie de Jack Johnson


Palmarès de Jack Johnson:
113 combats professionnels, 78 victoires, (44 par KO), 7 défaites (5 par KO), 14 nuls et 14 combats sans décision

Le "Combat du siècle" : Jack Johnson face à James Jeffries








Documentaire : "In this corner : Jack Johnson"



Jack Johnson en action : quelques uns de ses combats



Jack Johnson vs Jeffries (1910)



Jack Johnson: The Unforgivable Blackness 1 Part 1/15 (Documentaire)



       
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  La vie de Jack Johnson retracée sur Arte
 
Mots-clés
boxe   jack johnson   racisme   ségrégation   
 
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