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James Baldwin (1924-1987) : écrivain militant d'un monde en noir et blanc
11/10/2010
 

Baldwin se définissait comme un artiste noir, pauvre et homosexuel, ce qui lui offrait une place très particulière dans la société américaine des années 1950 mais également un regard très singulier sur le monde qui l’entourait.
 
Par Hugo Breant
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L'environnement familial
James Baldwin jeune  
James Baldwin jeune
 

James Baldwin est né le 2 août 1924 en plein quartier de Harlem, à New York. Sa mère, Emma Berdis Jones, a eu neuf enfants. James était l’aîné et jamais il n’a su qui était son vrai père.

Finalement, c’est son beau-père avec qui sa mère se marie quand il est encore enfant qui va l’adopter et l’éduquer, malgré des tensions constantes entre eux. David Baldwin est un ouvrier et un prédicateur qui conseille à sa mère d’envoyer James faire ses études secondaires au lycée DeWitt Clinton, dans le quartier du Bronx, et surtout d’intégrer l’église pentecôtiste de Harlem.

À peine âgé de 14 ans, James Baldwin commence donc à prêcher dans un quartier dont la misère le frappe tous les jours.

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Les premiers pas littéraires
James Baldwin à Paris  
James Baldwin à Paris
 

Dans son adolescence, James Baldwin lit énormément à la bibliothèque publique du quartier. Puis, il commence à écrire, ce que son père adoptif refuse. Finalement, c’est un professeur qui va soutenir James. Une institutrice blanche, Orilla Miller, va ainsi mettre en scène sa pièce de théâtre. James dira d’elle : « C’est en partie parce qu’elle arriva très tôt dans ma terrible vie que je me suis toujours gardé de vouer de la haine aux Blancs ».

Après deux ans passés dans le New Jersey à travailler pour les chemins de fer, et avec le soutien du maire de New York, Fiorello LaGuardia, il s’installe à Greenwich Village, dans le quartier des artistes. James laisse de côté la foi que lui avait inculquée son père adoptif pour l’écriture.

Mais l’écriture de nouvelles, de courts essais ou de critiques littéraires ne lui permettent pas tout de suite de vivre de sa passion. Son premier livre sur les églises de Harlem, illustré par le photographe Theodore Pelatowski, ne rencontre par exemple aucun succès. Baldwin doit donc travailler à droite et à gauche et multiplier les petits emplois.

L'exil en France
 
 

En 1948, épuisé par les préjugés qu’il doit subir dans cette Amérique qui n’accepte pas une personne comme lui, un artiste noir et homosexuel, il décide de quitter le pays et de s’installer à Paris. Et c’est d’ailleurs ces questions de discrimination raciale et de ségrégation sexuelle qui vont par la suite marquer son œuvre.

En 1953 parait l’œuvre semi-autobiographique qui va le faire connaitre : Go Tell it on the Mountain, paru en français sous le titre La Conversion. En 1955, ses premiers textes sont publiés dans le recueil Notes of a Native Son. Son œuvre est par la suite composée de romans (L’homme qui meurt, Un autre pays, Si Beale Street pouvait parler ou encore Meurtres à Atlanta) et de pièces de théâtre (Le coin des Amen, publié en 1968 mais déjà mis en scène en 1954 par l’Université Howard et qui raconte l’histoire d’une femme évangéliste, l’adaptation du roman La chambre de Giovanni jouée dès 1965 dans les ateliers de l’Actors Studio et qui fit scandale à cause des scènes érotiques et homosexuelles, One Day, When I Was Lost ou Running Through Paradise).

En 1963, il obtient le Prix George Polk remis par l’Université de Long Island à Brooklyn. Un an plus tard, il publie Nothing Personal, un texte qui accompagne des photographies de Richard Avedon. En 1986, il lit certains de ses poèmes en étant accompagné de musiciens de jazz venus d’Europe et des États-Unis sur l’album A Lover’s Question.

Un écrivain engagé
James Baldwin avec Marlon Brando  
James Baldwin avec Marlon Brando
 

Dès la fin des années 1950, James Baldwin a partagé sa vie entre Paris, le Sud de la France et New York. Il s’éloigne un temps de la France après avoir participé en 1956 au Congrès des écrivains et artistes noirs à Paris. Il trouve que les participants se focalisent trop sur la couleur de peau. Aux États-Unis, il a notamment activement participé aux mouvements de luttes pour les droits civiques.

Il s’est par exemple rapproché du Congress of Racial Equality et du Student Nonviolent Coordinating Committee. En 1963, il a rencontré Robert F. Kennedy, aux côtés d’Harry Belafonte et Lorraine Hansberry, pour discuter de l’enjeu du mouvement. Puis il a participé à la marche des droits civiques à Washington en compagnie de Luther King, de Marlon Brando et de Charlton Heston.

Ainsi, Baldwin publie quelques essais : en 1961, Nobody Knows My Name traite justement des relations entre Noirs et Blancs ; en 1963, il annonce dans The Fire Next Time, publié sous le titre « Down at the Cross » dans le New Yorker et le Time, que les Noirs et les Blancs doivent impérativement s’inventer de nouvelles relations dans l’avenir sous peine d’instaurer une ère de destruction ; en 1964, il écrit une pièce intitulée Blues for Mister Charlie qui raconte l’oppression vécue par les Afro-Américains. Baldwin refuse donc à tout prix le communautarisme noir et souhaite inventer une société multiraciale où Blancs et Noirs vivent ensemble.

Timbre en l'honneur de James Baldwin  
Timbre en l'honneur de James Baldwin
 

Il écrit ainsi : « Nous autres, les Blancs et les Noirs, avons profondément besoin les uns des autres si nous avons vraiment l’intention de devenir une nation, si nous devons, réellement vais-je dire, devenir nous-mêmes, devenir des hommes et des femmes adultes […] Il serait lamentable de voir encore une fois les peuples se former en blocs sur la base de leur couleur. […] Humainement, personnellement, la couleur n’existe pas. Politiquement elle existe. Mais c’est là une distinction si subtile que l’Ouest n’a pas encore été capable de la faire ».

Baldwin s’inspirait notamment dans ses combats de Richard Wright, qu’il prenait comme modèle et décrivait comme « le plus grand écrivain noir du monde ». Notes of a Native Son renvoyait d’ailleurs à l’ouvrage de Wright Native Son. Les deux hommes ont eu l’occasion de se rencontrer en France et de sympathiser. Mais leur relation va se distendre lorsque Baldwin va critiquer la construction littéraire et le message de Native Son. Le FBI qui surveille les deux hommes n’aura d’ailleurs de cesse de faire en sorte de les diviser. Baldwin fut également un ami proche de Nina Simone et de l’écrivain Maya Angelou qui l’appelait son « ami et frère ».

Comme les chanteurs de blues, James Baldwin témoigne alors avec une voix forte de la violence d’une époque, des douleurs du racisme ou des errances de la société ségrégationniste américaine. Qu’il ait été pasteur, écrivain ou militant, Baldwin s’est toujours senti « investi d'une parole qui se doit d'être prononcée haut et fort, envers et contre tous ».

James Baldwin en couverture de ''Time'' magazine  
James Baldwin en couverture de ''Time'' magazine
 

James Baldwin a donc écrit la plupart de ses œuvres en exil, en France, en Suisse ou en Turquie. Après les assassinats des leaders noirs Malcom X, Martin Luther King et Medgar Evers et devant la multiplication des attaques contre lui, notamment celles d’Elridge Cleaver dans Soul on Ice, Baldwin décide de s’installer plus concrètement en France. Il ne parvient plus réellement à écrire et durcit ses opinions, notamment autour de la question de la violence. En 1983, il revient un peu aux États-Unis et devient professeur de littérature afro-américaine à l’Université du Massachussetts. En 1986, il est fait Commandeur de la Légion d’Honneur en France.

Dans l’un de ses romans, l’écrivain haïtien Dany Laferrière écrit de Baldwin : « Le miracle c’est que ce jeune homme de Harlem, maigrichon avec des yeux globuleux et une intelligence effrayante, soit devenu l’intellectuel le plus intrépide de sa génération, par l’audace de ses réflexions et le feu qu’il infuse à ses phrases […] Sa force réside dans cet effort désespéré de comprendre l’autre. […] Baldwin, c'est le plus important, c'est lui qui a tenté de traverser les frontières, c'est le seul qui aurait pu trouver un chemin. Après lui, cela a continué, l'Amérique blanche et l'Amérique noire, deux solitudes. On le voit avec les jeunes rappeurs, pourtant Baldwin les avait prévenu, personne ne sortira tout seul de cette histoire ».

David Linx, un jazzman belge qui fut un ami très proche de James Baldwin disait de lui : « Parfois je me demande ce que Jimmy dirait aujourd'hui, lui qui avait pressenti voilà 30 ans tellement de choses sur cette société chancelante. J'imagine ses sourcils qui se froncent, questionnant tout autour de lui d'un seul regard avant que la voix ne monte d'un coup, la voix qui chante et qui dénonce avec la violence d'un ouragan pour s'apaiser dans le sourire d'un nouveau né. Baldwin, la rage, l'exigence, la violence de la clarté et la plus grande lucidité. »


Baldwin meurt d’un cancer de l’œsophage le 1er décembre 1987, à Saint-Paul de Vence. Il est enterré au cimetière Ferncliff de Hartsdale, près de New York. En 2007, Alain Mabanckou fait revivre Baldwin en publiant Lettre à Jimmy, une correspondance imaginaire avec l’écrivain.

Citations

"La liberté n'est pas quelque chose que l'on peut donner, la liberté est quelque chose que les gens prennent ; et ils sont aussi libres qu'ils désirent être libres."

"Une phrase n’est bien construite que si elle est écrite de telle manière que personne ne remarque qu’elle a été construite. "

"L’argent est en tous points comme le sexe. On n’arrête pas d’y penser quand on en manque et on pense à autre chose quand on en a."

"L'amour arrache les masques sans lesquels nous craignons de ne pas pouvoir vivre et derrière lesquels nous savons que nous sommes incapables de le faire."



       
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james baldwin   
 
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