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Jean-Jacques Konadje, consultant en relations internationales et géopolitique
04/03/2008
 

Cette semaine, nous sommes allés à la rencontre de Jean-Jacques Konadje, un africain d'origine ivoirienne spécialiste en relations internationales, géopolitique, et créateur d'une agence de conseil en relations publiques et en communication
 
Par Paul Yange
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Jean-Jacques Konadje  
Jean-Jacques Konadje
 

Grioo.com : Bonjour Jean-Jacques Konadje. Pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?

JJK : Je suis Jean-Jacques Konadje de nationalité ivoirienne. Je réside en France depuis 8 ans. Je suis jeune entrepreneur parce que j’ai monté une agence conseil en Communication et Relations Publiques dénommée Médiacom-International. Parallèlement j’interviens dans le domaine des relations internationales. Je suis expert en maintien de la paix et membre du réseau francophone des opérations de paix. Je suis consultant auprès d’organismes internationaux sur différentes problématiques (armes légères, enfants soldats, DDR, mercenariat, diplomatie préventive et de terrain, communication politique...). Je termine en ce moment un Doctorat en Science Politique spécialité Relations Internationales mention géopolitique et relations internationales. Voilà… !

Comment est-ce que vous êtes passé de la Côte d’Ivoire à La France ?

Après un Baccalauréat littéraire, j’ai obtenu un diplôme Bac + 2 en Côte d’Ivoire dans le domaine de la communication dans une grande école à Abidjan. Et j’ai voulu poursuivre mes études en Europe plus particulièrement en France. C’est ainsi que je me suis retrouvé à Nancy, à l’Université de Nancy II. Par la suite je suis rentré dans une école de communication à Lille où je suis resté 2 ans. Je suis revenu sur Paris où j’ai étudié en double cursus la communication et les sciences politiques. Et plus tard Je me suis retrouvé à Toulouse en faisant une thèse en Science Politique.

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Donc, c’est en quelque sorte un parcours du combattant qui vous a pris beaucoup de temps et demandé beaucoup de courage parce qu’il y a eu des moments où vous avez mené deux ou trois cursus parallèlement...

En effet. Par exemple au cours d’une seule année académique, j’ai été inscrit en Master Professionnel de Communication des entreprises, en Master recherche de Science Politique et en Certificat d’études supérieures en défense et sociologie militaire.

Et comment arriviez-vous à gérer ces trois cursus en parallèle dont on imagine que chacun demande des efforts soutenus ?

Je pense que l’essentiel, c’est d’être organisé. L’organisation joue beaucoup et il faut aussi se faire violence parce que quand on est inscrit dans ce genre de cursus, on n’a pas forcement de loisirs. Mes seuls loisirs ont été par moment les livres et les bibliothèques. Donc je pense que c’est surtout l’effort et l’organisation qui m’ont permis de tenir en fait.

J'ai essayé de montrer dans un de mes articles que tout conflit qui éclate en Afrique n'est pas forcément un conflit ethnique et que d'autres facteurs entrent en compte
Jean-Jacques Konadje


Pouvez nous parler de cette agence de communication que vous avez créée ?

C’est une agence qui est dénommée Mediacom-International, agence de Conseil en Communication et Relations Publiques qui a été créée au mois de mars 2007. ça fait donc une année qu’elle existe. Lorsqu’elle a été créée, c’était dans l’optique de formaliser des projets et comme on le dit, la charité bien ordonnée commence par soi-même. J’ai voulu travailler avec la Côte d’Ivoire mon pays d’origine.

Je me suis donc retrouvé en Côte d’Ivoire, deux semaines après la création de l’agence, où j’ai proposé des projets au gouvernement ivoirien. Il y a par exemple un projet dénommé le PANUCI qui est le Programme national pour la numérisation de la république de Côte d’Ivoire dont l’objectif est d’introduire les technologies de l’information et de la communication dans tous les domaines et secteurs d’activités de l’Etat ivoirien.

Et parallèlement, je suis en train de travailler avec des ministères spécifiques tels que le Ministère des NTIC, et le Ministère de la Ville. Et en ce moment ces projets sont en cours. L’agence est en train de monter un projet à cheval entre la communication et les relations internationales. Le projet consiste à mettre sur pied un observatoire de la vie diplomatique en Afrique qui est une sorte de magazine en ligne regroupant toute l’actualité diplomatique relative au continent.

En compagnie de Ban Ki Moon, secrétaire général des nations-unies  
En compagnie de Ban Ki Moon, secrétaire général des nations-unies
 

Qu’est ce qui vous a poussé à faire un doctorat de Science Politique avec un focus plus porté sur le continent africain ?

Lorsque je suis arrivé en Europe, je me suis rendu compte que j’avais depuis longtemps voulu faire des études en diplomatie et en relations internationales. Mais après mon Baccalauréat littéraire, j’avais été semble t-il mal orienté. C'est comme ça que je me suis retrouvé à faire des études en communication, un domaine que j’apprécie. Je me suis rendu compte que la seule façon de pouvoir ajouter quelque chose à l’humanité, la seule façon d’aider mon continent, c’était d’intervenir dans des domaines où le continent a le plus de problèmes. Je pense qu’aujourd’hui, le continent africain a plus des problèmes de paix et de sécurité.

Or nous savons que sans paix et sécurité, il n’y a ni développement ni respect des droits de l’Homme. Dans son rapport intitulé "une liberté plus grande", l’ancien Secrétaire Général des Nations Unies monsieur Kofi Annan disait et je cite : "Nous ne jouirons pas du développement sans sécurité, nous ne jouirons pas de la sécurité sans développement, et nous n'aurons ni l'un ni l'autre sans respect pour les droits de l'homme. A moins que nous n'assurions la promotion de ces trois causes, aucune d'elles ne réussira".

C’est dans cette logique que je me suis lancé dans la science politique et les relations internationales. Et j’ai compris que l’une des façons les plus originales d’étudier la géopolitique du continent africain, c’est de m’intéresser à ses conflits. C’est ainsi que j’ai décidé de faire une thèse sur les conflits en Afrique et notamment l’intervention de l’ONU (Organisation des Nations Unies) dans les conflits intraétatiques en Afrique de l’ouest avec pour étude de cas la Côte d’Ivoire.


Vous avez écrit un article sur la façon d’analyser les guerres en Afrique qui prônait de sortir des schémas traditionnels d'analyse des guerres africaines. Pouvez-vous nous en parler ?

Depuis 1960, l'Afrique a connu 200 coups d’Etat, et 101 chefs d’Etat ont été chassés par la force
Jean-Jacques Konadje



Oui, en fait c’est la façon d’analyser les conflits d’une façon générale. Le titre de l’article est très évocateur : "penser autrement les guerres". Et j’ai rédigé cet article à la suite d’un cours d’été que j’ai suivi à Genève en Suisse. Le cours était organisé par le GIPRI (Geneva international peace research institut) qui est un institut international de recherche de la paix à Genève. Et nous nous sommes rendus compte, les chercheurs se sont rendus compte qu’on a l’habitude de penser ou d’interpréter les conflits en fonction des aprioris. C'est-à-dire qu’on a une façon occidentale de voir les choses. On se dit en fait que tout conflit qui éclate par exemple en Afrique est un conflit ethnique, un conflit tribal et on essaie d’occulter tout ce qui est dimension politique, économique, sociologique et historique relatif à ce conflit. On essaie aussi d’occulter les facteurs exogènes.

Donc Je me suis dit qu’il fallait qu’on essaie de montrer qu’en Afrique, lorsqu’un conflit éclate, ce n’est pas forcement la dimension ethnique qui est la cause principale quand bien même par moment ce sont des ethnies qui s’affrontent. Mais au-delà de ces affrontements, il y a pas mal d’aspects comme les aspects économiques parce qu’on parle beaucoup d’économies de guerre qui découlent de la lutte pour le contrôle des ressources naturelles. Il y a l’aspect économique qui intervient ; il y a l’aspect historique aussi qui peut intervenir. Il y a aussi l’aspect exogène, c'est-à-dire souvent les grandes puissances ou par moment les pays frontaliers qui ont un intérêt particulier dans un pays. Ce qui peut être source de conflit. En rédigeant cet article mon objectif était de montrer qu’il fallait dorénavant avoir une approche scientifique des conflits, c’est à dire étudier les guerres en tenant compte de tous les facteurs.

Dans cet article j’ai démontré que d’un point de vue purement descriptif, l’on peut distinguer 5 catégories de conflits. J’ai par la suite montré que le plus souvent ces guerres font l’objet d’analyses biaisées et tendancieuses. J’ai enfin préconisé trois dispositions que le chercheur ou l’observateur doit adopter dorénavant dans l’analyse des crises. Il s’agit par exemple de la renonciation à l’analyse ethnocentrique des conflits au détriment d’une nouvelle approche de l’étude des guerres et enfin la reconnaissance de nouvelles formes de violences et de pratiques guerrières.

Lors d'une conférence aux Nations-Unies à Genève  
Lors d'une conférence aux Nations-Unies à Genève
 

Cet article là vous a valu une certaine reconnaissance ?

L’article a été publié par le GIPRI. J’ai par la suite été invité à des séminaires et conférences aux Nations Unies à Genève. J’ai rencontré des personnalités du monde des relations internationales. Je me suis fais des contacts. C’est là-bas que j’ai rencontré des organismes qui m’ont fait confiance en me confiant des missions pour la Côte d’Ivoire...

Par rapport à votre cursus, avez vous connu des difficultés particulières liées au fait que vous étiez africain ou au fait que vous veniez de Côte d’Ivoire. Un environnement que vous découvrez peut parfois se révéler "hostile "…

Je pense que les difficultés, on les connaît toujours, on les affronte quel que soit l’endroit où on se trouve. Je ne vais pas personnellement dire que j’ai connu des difficultés parce que je suis ivoirien ou parce que je suis africain. On sait que le racisme existe partout. On peut être victime de racisme quand on est africain en Europe ou quand on est peut-être européen en Afrique. Mais je dis que j’ai connu des difficultés parce que j’ai débarqué tout seul ici en France. J’ai débarqué dans une ville où je ne connaissais personne. Donc il fallait faire face déjà au dépaysement. Il fallait aussi faire face à la solitude et à pas mal de petits problèmes. Je pense que ce sont ces difficultés qui m’ont forgées, qui m’ont données une forte personnalité et qui ont fait de moi un self-made-man.


Actuellement vous avez trois casquettes si l'on peut le dire. Celle de communiquant, celle de spécialiste en relations internationales et tout à l’heure vous parliez d’un troisième certificat que vous avez effectué.

Oui, au niveau de la formation, je peux dire que j’ai trois casquettes. Celle de communiquant, de spécialiste de la défense et de la sociologie militaire et celle de spécialiste des relations internationales. Cependant dans le domaine des relations internationales, je me suis spécialisé dans le maintien de la paix, les armes légères et de petits calibres, les enfants soldats, le DDR, le mercenariat et la réforme du secteur de la sécurité et de la bonne gouvernance.

Quels conseils donneriez-vous aux plus jeunes qui s’intéressent à la géopolitique et aux relations internationales ?

J’encourage tous mes jeunes frères, surtout les africains à s’intéresser à la science politique et plus particulièrement à la géopolitique et aux relations internationales parce que l’Afrique a besoin de spécialistes dans ces domaines. Il n’y a pas longtemps que nous sommes sortis de la colonisation. Nos Etats sont jeunes et fragiles. On est par moment appelé à connaître des crises. Il faut absolument que ce soient nos ressortissants qui puissent traiter ces crises. Et la seule façon de parvenir à paix durable, c’est de régler de façon interne nos problèmes. Donc j’encourage vivement les jeunes africains à s’intéresser à cette discipline.

Le siège de l'ONU à Genève  
Le siège de l'ONU à Genève
 

Actuellement, il y a plusieurs conflits qui secouent le continent africain. Que ce soit au Kenya, en Côte d’Ivoire (ça se termine) en Centrafrique, au Tchad...Qu’est ce que tout cela évoque pour un spécialiste de la géopolitique comme vous ?

Ces situations me font prendre beaucoup de recul parce qu’on a tendance à vouloir africaniser tout ce qui se passe dans nos pays africains. Il faut d’abord savoir qu’en Afrique chaque conflit a sa particularité. Chaque crise a ses causes spécifiques. En tant que spécialiste de la question, je dirais qu’il faudrait que nos dirigeants pensent aux populations, qui sont les plus affectées en période de conflits. Nos dirigeants qui devraient en principe servir le peuple ne viennent au pouvoir que pour s’enrichir. Je pense qu’il est temps que les guerres cessent sur le continent car le bilan est assez lourd pour que d’autres victimes viennent s’y ajouter.

Savez-vous que selon une étude de la BAD (Banque africaine de développement) le continent africain a connu depuis 1960 plus de 200 coups d’Etat, et 101 chefs d’Etat on été chassés par la force. Depuis 1970, on a compté au moins 35 guerres en Afrique sub-saharienne. En ajoutant les victimes de tous les conflits qui ont éclatés sur le continent, on dépasse de loin le nombre de morts causés par la première guerre mondiale en Europe (environ 8 millions). Il est temps que le vent de la paix durable et de la Démocratie souffle à jamais sur notre continent.

Merci Jean-Jacques Konadje

Merci à vous.


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centrafrique   cote d'ivoire   tchad   
 
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