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Les résultats olympiques qui nous viennent de Londres ne sont pas très encourageants pour les Afriques noires, francophone et anglophone. L’Afrique noire francophone présente un bilan négatif même si des athlètes comme l’ivoirienne Murielle Ahoure ont réussi à se hisser en finale du 200 mètres.
Cinq ou sept athlètes camerounais ont profité des jeux pour se faire la belle et disparaitre dans la nature et on pense que leurs conditions de vie et d’entrainement au Cameroun ne sont pas conformes à leurs attentes pour des athlètes de haut niveau. Le Cameroun montre piteusement, comme la plupart des comités nationaux olympiques africains francophones, que la prospective et la stratégie ne sont pas à l’ordre du jour dans la préparation des jeux olympiques tous les quatre ans.
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Les dirigeants des comités olympiques africain s'engraissent sur le dos des athlètes qui obtiennent des miettes |
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Lucien Pambou |
Il en va ainsi du sport comme du développement économique pour lesquels les pays africains toujours bavards et toujours prompts à dire "on va participer aux Jeux" alors que les athlètes ne s’entrainent pas dans des conditions correctes et que les crédits budgétaires mis à la disposition de ces comités nationaux olympiques sont souvent détournés. Voilà la règle qui s’applique dans les démocraties tropicales africaines francophones. |
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Raila Odinga, premier ministre kenyan, s'est rendu à Londres pour les jeux olympiques
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C’est ce concept de démocratie tropicale que je souhaite mettre en avant pour expliquer le comportement atypique et non démocratique au sens universel du terme dans la plupart des pays africains francophones et anglophones. J’en donne ici un début de lecture que j’ai plus ou moins mis en évidence dans mes interventions sur Africa 24 en tant qu’éditorialiste et sur Africa n°1 en tant que polémiste invité et je demande aux grioonautes par leurs apports de contribuer à densifier le concept qui peut servir à d’autres grilles de lecture concernant l’Afrique.
Par démocratie tropicale, il faut entendre le cas des pays africains mais surtout francophones qui après les indépendances ont accepté au nom d’une inféodation complète à l’Occident les diktats mis en évidence par les pays développés pour valoriser la gouvernance du marché, la démocratie politique et les élections. Accepter ces concepts tout en les transformant en fonction de leur "culture" (élections truquées, déni de la justice, mise au ban de la justice et du droit en fonction des critères politiques) permet aux Africains de continuer à bénéficier de l’aide occidentale qui profite aux élites africaines et qui permet de maintenir les populations dans la paupérisation absolue.
C’est dans cette ligne tropicalisante qu’il faut comprendre les erreurs des dirigeants des comités olympiques nationaux africains et la corruption qui entoure les fonds concernant la préparation aux Jeux Olympiques. |
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L'éthiopienne Tirunesh Dibaba championne olympique sur marathon avec ses deux dauphines kenyanes :Jepkemoi Vivian Cheruiyot (à g) et Sally Jepkosgei Kipyego (à d)
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Dans l’Afrique anglophone les résultats olympiques ne sont pas à la hauteur de ce que les Kenyans et les Ethiopiens ont toujours montré à la face du monde. Dans le cas des pays anglophones comme le Kenya et l’Ethiopie les résultats sont contestés par les autres Nations qui ont compris leurs méthodes d’entrainement et qui viennent sur les hauts plateaux pour se les approprier. L’état des équipements sportifs au Kenya et en Ethiopie est déplorable.
Il faut le dénoncer, le dire. Les athlètes gagnent des médailles, les sponsors s’enrichissent sur ces africains anglophones de l’Est souvent analphabètes ; les élites en collusion avec les sponsors de ces pays anglophones favorisent la corruption et ne construisent aucun stade. Evidemment les athlètes qui gagnent des médailles construisent des maisons à étage, c’est bien pour eux et leur famille, mais cela ne fait pas une politique sportive de long terme comme la petite Jamaïque aujourd’hui qui est en train de construire sa renommée avec ses sprinters hommes et femmes.
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L’état des équipements sportifs au Kenya et en Ethiopie est déplorable |
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Lucien Pambou |
De l’Afrique anglophone à l’Afrique francophone, la tropicalisation des méthodes démocratiques de travail est à l’œuvre avec une intensité plus ou moins grande. Les dirigeants des comités olympiques s’engraissent sur le dos des athlètes qui obtiennent des miettes, voire rien du tout en Afrique francophone, et qui contribuent à ne pas créer d'équipements de très haut niveau, dignes des victoires des hommes des hauts plateaux en Afrique anglophone. |

Les Afriques ont beaucoup de chance, surtout l’Afrique anglophone qui compte sur le talent naturel de ses athlètes et sur les conditions climatiques et géographiques du Kenya et de l’Ethiopie. Pour une pérennité de ces éléments, il faut que les responsables et les dirigeants sportifs dans les démocraties tropicales sachent que le sport comme le développement sont des aventures de très long terme qui nécessitent un engagement qui doit s’éloigner de la corruption. C’est à ce prix que la crédibilité des Afriques deviendra acceptable et que l’on sortira progressivement du modèle de tropicalisation démocratique dans lequel nous nous complaisons.
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