
Le 20 mai 2008 – oui, 2008 – au moins onze personnes ont été brûlées vives à Nyakeo, petit village dans l'ouest du Kenya, a indiqué la police locale. Leur crime ? La pratique de la sorcellerie. À ceux qui croyaient que le monde avait un tout petit peu évolué, dommage.
Donc, ce fameux jour si proche de nous, une centaine de personnes en colère ont fait du porte à porte dans une chasse aux sorcières d'un autre âge, et ligoté huit femmes et trois hommes, accusés de s'adonner à la sorcellerie, et les ont brûlés vifs, sans autre forme de procès. « Le nombre total est de onze personnes, huit femmes et trois hommes », a déclaré à l'AFP le porte-parole adjoint de la police locale, Charles Owino, précisant que dix des victimes étaient âgées d'entre 70 et 90 ans. Selon un bilan dressé par un responsable local et des villageois, quinze femmes en tout auraient été ainsi massacrées.
« Jusqu'à présent, nous avons confirmé onze morts et nous fouillons encore les maisons incendiées au cas où l'on trouve d'autres corps », a précisé de son côté Anthony Kibuchi, chef de la police de la province de Nyanza (ouest). « C'est inacceptable. Les gens ne peuvent pas se faire justice eux-mêmes juste parce qu'ils soupçonnent quelqu'un. Nous ferons la chasse aux suspects », a pour sa part déclaré le responsable du district, Mwangi Ngunyi.
Ce n'est pas la première fois que de telles atrocités ont lieu dans ce pays d'Afrique de l'est. Dans les années 1990, plusieurs rumeurs avaient couru que des mauvais sorts jetés par des sorciers rendaient les gens cannibales, sourds, muets ou somnambules. Les représailles s'étaient soldées par des dizaines de morts, et la région avait été cataloguée « zone de sorciers ». |