
L'Afrique devrait avoir davantage recours aux marchés obligataires mondiaux dans les prochaines années pour financer une partie de ses besoins considérables en infrastructures, selon une étude de l'agence de notation financière américaine Moody's publiée mardi.
"Les émissions obligataires sur les marchés internationaux devraient, selon nous, se faire majoritairement à l'initiative des États africains, poussés par la nécessité de financer une partie de leurs besoins d'infrastructures qui, évalués à plus de 90 milliards de dollars par an, sont sur le long terme considérables", selon l'auteur de cette étude, Aurélien Mali, cité par l'agence dans un communiqué.
"À court terme, cependant, nous sommes portés à croire que les financements par le biais des émissions obligataires internationales, malgré une montée en puissance, ne continueront à représenter qu'une part limitée des flux bruts de capitaux à destination de l'Afrique ", poursuit M. Mali. |

En Afrique, le recours aux marchés de capitaux est encore limité, seuls 13 des 54 pays africains ayant pour l'instant émis des instruments libellés en devises sur les marchés internationaux.
Les Etats africains ont en effet un large accès à l'aide bilatérale au développement et aux prêts des organisations financières internationales comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, qui représentaient plus des trois quarts des dettes extérieures publiques et emprunts garantis par les États fin 2011, selon cette enquête.
Les prêts accordés par des banques commerciales et les émissions obligataires internationales ne comptaient chacun que pour 10% des dettes externes des pays africains, conclut Moody's. |