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Le président sortant, Nicolas Sarkozy
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La question migratoire doit être envisagée avec sérénité en cette période électorale. Elle doit se traiter dans une perspective de long terme sans toutefois négliger sa sensibilité sur des enjeux de court terme.
Dans une perspective de long terme, nous ne pouvons pas ignorer l’évolution démographique mondiale à l’horizon 2030 voire 2050. Toutes choses égales par ailleurs, le dynamisme démographique français avec un indicateur tendanciel de fécondité de l’ordre de 1,9 enfant par femme, projette une population de l’ordre de 67 millions d’habitants en 2030 et de l’ordre de 70 millions d’habitants en 2050 (source INSEE). Cette projection reste particulièrement favorable pour la France avec un solde migratoire haut de l’ordre de 100.000 par an (équivalent à celui que nous connaissons actuellement).
Il faut bien avoir en conscience qu’en 2050, 1 personne sur 3 aura 60 ans ou plus. Par ailleurs, selon l’INSEE toujours, le solde naturel qui est actuellement de l’ordre de 200.000, devrait dès 2045 devenir négatif. De ce fait, la seule variable d’ajustement sur la population serait le solde migratoire. Diminuer durablement et tendanciellement ce solde migratoire aurait inéluctablement un impact majeur sur la dynamique de population française.
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Il faut bien avoir en conscience qu’en 2050, 1 personne sur 3 aura 60 ans ou plus |
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Alain Waffo |
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Le candidat socialiste, François Hollande
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Pour peu qu’on jette un regard dans le rétroviseur, on peut constater que la France a toujours connu, au fil de son histoire des vagues migratoires successives. Avant la première guerre mondiale, l’immigration provient davantage de pays limitrophes tel que la Belgique, l’Italie ou l’Espagne. Les Belges ont représenté jusque 40 % de cette immigration à une époque. Pendant la période située dans l’entre-deux-guerres, ce sont les Italiens qui étaient les plus nombreux. A cette période, il y a eu également un afflux important d’immigrés Espagnols ainsi que des Polonais. Après la Seconde guerre mondiale et la fin des années 60, l’immigration en provenance du Portugal puis du Maghreb et de l’Afrique noire s’est renforcée.
Les dernières statistiques officielles du Secrétariat Général du Comité Interministériel de Contrôle de l’Immigration (rapport au Parlement de La documentation Française de décembre 2011) nous donnent les informations suivantes pour l’année 2010 :
Au titre de l’immigration régulière, le nombre de visas délivrés pour entrer en France a été de 1.999.412 dont 188.387 au titre du long séjour et 59.779 au titre des visas d’étudiants (pour les ressortissants de pays tiers à l’UE, à l’Espace économique européen et à la confédération Suisse). Les visas proviennent prioritairement de l’Europe hors Schengen à 23,7%, de l’Asie-Océanie à 21,8%, du Maghreb à 18,8%, du Moyen-Orient à 15,5% et de l’Afrique à 13,8%.
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En 2010, les 6 pays qui ont le plus sollicité de visas d’entrée en France sont : la Russie (302.047), la Chine (217.070), le Maroc (157.750), l’Algérie (137.051), la Turquie (109.463) et la Tunisie (82.221) |
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Alain Waffo |
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Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant
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En 2010, les 6 pays qui ont le plus sollicité de visas d’entrée en France sont : la Russie (302.047), la Chine (217.070), le Maroc (157.750), l’Algérie (137.051), la Turquie (109.463) et la Tunisie (82.221).
Pour ce qui concerne les bénéficiaires de visas long séjour, sur les 188.387 visas long séjour délivrés en 2010, le regroupement familial représente 43,6%, les étudiants 31,7%, ceux qui sont venus pour des raisons professionnelles 9,4% et ceux pour des raisons humanitaires (asile notamment) 9,3%.
Au titre de l’immigration irrégulière, le dénombrement est difficile à établir. Elle est grossièrement évaluée à environ 400.000 personnes vivant de manière irrégulière et illégale en France, chiffres auxquels il faut rajouter environ 100.000 en flux additionnel par an.
Ce qui est par contre plus objectif, c’est le nombre de reconduite aux frontières qui est de l’ordre de 28.026 en 2010.
Quand on prend un peu de recul par rapport à ces chiffres, à travers une étude de l’INED (Institut National d’Etudes Démographiques), il ressort qu’en vingt ans le nombre d’étrangers vivant en France n’a pas beaucoup varié. En effet entre 1990 et 2010 le taux d’immigrés vivant sur le territoire est passé de 10,4 à 10,7 de l’ensemble de la population. Lorsque l’on compare La France par rapport à d’autres pays de l’Union Européenne sur la même période, l’Allemagne est passée de 7,5% à 13,1%, l’Espagne de 2,1% à 14,1% et le Royaume Uni de 6,5% à 10,4%.
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Entre 1990 et 2010 le taux d’immigrés vivant sur le territoire est passé de 10,4 à 10,7 de l’ensemble de la population |
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Alain Waffo |
Contrairement aux idées très partagées dans l’opinion publique française, l’évolution des flux migratoires n’est pas plus importante en France que par le passé. |
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Marine Le Pen, arrivée en 3è position du premier tour des élections présidentielles françaises
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Pourquoi l’immigration continue alors à être un des sujets les plus polémiques de la société française ?
Si comme le montrent les statistiques et les différentes analyses sérieuses, il n’y a aucune raison de croire à une poussée des flux migratoires en France dans les deux dernières décades, c’est que probablement le mal est ailleurs.
Il semble bien que deux facteurs expliquent principalement cette inquiétude autour de la question des flux migratoires. D’une part, notre capacité à intégrer les personnes qui entrent dans notre pays et d’autre part la difficile conjoncture économique et sociale dans laquelle nous nous trouvons.
Au titre de l’intégration, il faut reconnaître avec lucidité que l’intégration reste un enjeu fort. Les conditions difficiles dans lesquelles vivent une partie de ces populations nouvellement arrivées en France sont en questionnement permanent. Une grande partie des immigrés vivent dans des quartiers défavorisés. La conséquence est souvent pour elle de vivre en communauté, ce qui ne facilite pas l’intégration. Pour cela il n’y a pas d’autres solutions que de favoriser la mixité sociale. Le regroupement de personnes en grande difficulté et souvent appartenant au même pays ne peut que produire l’exclusion. Seule une véritable politique de mixité sociale pourrait permettre d’en sortir.
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En 2010 116.496 personnes ont acquis la nationalité française |
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Alain Waffo |
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Il faut par ailleurs noter que la France fait des efforts importants pour faciliter l’intégration dans la communauté nationale. En 2010 c’est 116.496 personnes (décrets et déclarations) qui ont acquis la nationalité française.
Au titre des enjeux conjoncturels, d’une situation économique et sociale plus difficile pour tous, il ne faut pas ignorer les prises de positions de certains de nos concitoyens qui estiment qu’il est davantage opportun de s’occuper des ressortissants français et des étrangers en situation régulière et vivant sur le territoire national avant tout. A ce titre, il est normal de se donner les moyens de maîtriser les flux migratoires.
Maîtriser les flux migratoires sans compromettre l’avenir de notre pays par son renouvellement pour partie issue de l’immigration me semble la seule ligne politique responsable à préciser à nos concitoyens.
Il y a de ce fait deux leviers pour réguler les flux migratoires :
Premièrement, maîtriser les flux migratoires en précisant, les orientations en matière de gestion des immigrés en situation irrégulière. Il faut savoir que le nombre de régularisation en 2010 était de 32.810 personnes.
Que ce soit l’exécutif ou le législatif qui le fixe, il semble légitime de viser une régularisation quantitative qui tienne compte du caractère exceptionnel et notamment humanitaire de certaines situations.
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Pour ce qui concerne l’intégration des personnes en situation régulière, il est urgent de mettre en place une politique volontariste de mixité sociale |
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Alain Waffo |
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Pour ce qui concerne l’intégration des personnes en situation régulière, il est urgent de mettre en place une politique volontariste de mixité sociale tant sur le plan du logement, de l’éducation que sur le plan de l’accès à l’emploi. Cette politique passe sans aucun doute par une politique de « dépeuplement » de certains quartiers de nos centres urbains. Ce qui est davantage en cause c’est les conditions sociales des personnes. Mettre ensemble des personnes socialement défavorisées, même en réhabilitant le bâti n’améliorera que temporairement leur situation…et encore. Une grande partie des difficultés de certaines personnes peuvent se résorber si elles sont mises dans un environnement plus favorisé. L’accès à certains équipements collectifs de qualité (école, bibliothèque, médiathèque, piscine, jardin …etc.) favorise davantage l’intégration que le seul regroupement dans une cité de banlieue.
Il faut avoir de la lucidité sur des questions à enjeux pour notre société. J’espère en avoir. Il ne faut pas faire preuve d’angélisme mais davantage de responsabilité et d’humanité. C’est à ce titre que je m’adresse au politique. L’intégration passera par une approche de mixité sociale seule capable de répondre aux enjeux de nos quartiers populaires en difficulté permanente.
A l’aune des chiffres réels de l’Immigration en France, il n’y a aucune raison de penser que la République soit en danger au travers du nombre des étrangers admis légalement à séjourner dans notre pays.
Si comme aux Etats-Unis d’Amérique c’est par la voie parlementaire qu’il faut fixer le nombre d’entrées des immigrants sur notre territoire national, alors je propose d’aller plus loin. Je propose une saisine préalable du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) qui pourrait opportunément ouvrir une 10ème section de travail sur ces questions spécifiques liées à l’immigration et aux questions d’intégrations. L’avantage de la saisine du CESE serait de donner un caractère institutionnel à cette démarche. Par ailleurs, ce serait certainement l’occasion, dans la composition du CESE, d’élargir la représentation d’associations à des personnalités davantage sensibilisées à ces questions de société.
Alain WAFFO, Credit Manager, Président du Club Diaspora |
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