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L'Afrique compte aujourd'hui moins d'industries qu'il y a 40 ans, a estimé lundi à Tunis le prix Nobel d'économie 2001 Joseph Stiglitz, exhortant les pays du continent à mobiliser l'épargne nationale pour inverser la régression industrielle.
S'exprimant lors d'une conférence publique organisée par le Programme des "éminents orateurs" de la Banque africaine de développement (BAD), M. Stiglitz a lié le recul de l'industrialisation en Afrique à la dépendance étroite du continent aux capitaux extérieurs.
"J'ai la conviction qu'il y a moyen de mobiliser partout en Afrique l'épargne nationale. Il est inexact de considérer que seuls les riches peuvent épargner. A cet égard, on peut citer l'exemple de la Chine qui a réussi à mobiliser l'épargne nationale. Une fois mobilisée, cette épargne peut servir à l'industrialisation en Afrique", a-t-il soutenu.
Pour le prix Nobel d'économie 2001, il est aussi impératif que l'Afrique investisse massivement dans les infrastructures afin de relier ses différentes régions.
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La création d'un marché africain me paraît être une exigence de premier ordre. Et pour que ce marché soit viable et fonctionnel, il faut construire des infrastructures permettant de relier le continent d'un pôle à un autre |
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Joseph Stiglitz |
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"La création d'un marché africain me paraît être une exigence de premier ordre. Et pour que ce marché soit viable et fonctionnel, il faut construire des infrastructures permettant de relier le continent d'un pôle à un autre", a martelé M. Stiglitz lors de sa conférence intitulée "L'après-crise financière: les options pour l'Afrique". Il a par ailleurs insisté sur l'importance de l'avènement d'un cadre démocratique garantissant la transparence autant dans la gestion des ressources minières et naturelles que dans la passation des marchés et la signature des contrats internationaux.
"Il n'y a ni fatalité ni malheur liés aux ressources minières et naturelles. L'exemple de la Norvège montre qu'on peut réussir une excellente utilisation des ressources minières. Les pays africains doivent s'en inspirer. Il faut donc poursuivre les efforts entamés dans le cadre de l'initiative pour la transparence dans les industries extractives", a plaidé le prix Nobel d'économie 2001.
Soulignant l'importance d'un système bancaire sain et structuré dans le développement de l'Afrique, il a appelé le continent à s'inspirer de la stratégie indienne. |
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L'Inde
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diplomatie.gouv.fr |
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"L'Inde avait décidé de développer son système bancaire en demandant à toutes les grandes banques qui souhaitaient s'y implanter d'ouvrir des succursales dans les villes intérieures. Ces banques ont également été invitées à financer les petites et moyennes entreprises (PME)", a expliqué l'économiste américain, professeur à Columbia university à New York.
"Partant de cette stratégie, l'Afrique peut développer des systèmes bancaires nationaux. En effet, on ne peut pas se satisfaire d'un système bancaire où toutes les banques sont installées dans la capitale", a poursuivi l'économiste, qui s'était vu confier en 2008 par le président français Nicolas Sarkozy, la présidence de la Commission sur la mesure de la performance économique et le progrès social. Les efforts internes de l'Afrique ne porteront leurs fruits que si l'on change la gouvernance mondiale actuelle assurée par le groupe des huit pays les plus industrialisés (G-8), a prévenu l'ancien premier vice-président de la Banque mondiale. |
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Dominique Strauss Kahn, directeur du FMI et Robert Zoellick, PDG de la banque mondiale
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afp/getty |
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"Il est complètement absurde et contre-productif de penser qu'on peut résoudre les problèmes du monde en excluant de la table des discussions l'Afrique qui pèse un milliard de personnes. Nous avons besoin d'une gouvernance mondiale plus démocratique. Et le simple passage du G-8 au G-20 n'a pas réglé ce problème de la gouvernance mondiale", a tempêté le prix Nobel.
Il s'est en outre prononcé pour la poursuite des réformes du Fonds monétaire international (FMI), plaidant pour un nouveau système monétaire fondé sur une monnaie de référence autre que le dollar américain.
"Des esquisses de réformes intéressantes ont été faites par la nouvelle direction du FMI. J'estime qu'il faut aller plus loin pour envisager de changer les droits de tirages spéciaux (DTS), pour trouver une autre monnaie de réserve que le dollar. De plus, il faut amener les institutions financières internationales à arrêter de proposer la même thérapie à tous les pays du monde", a souligné M. Stiglitz.
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Il est complètement absurde et contre-productif de penser qu'on peut résoudre les problèmes du monde en excluant de la table des discussions l'Afrique qui pèse un milliard de personnes |
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Joseph Stiglitz |
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Ancien vice-président et Economiste en chef de la Banque mondiale, Joseph Stigilitz, 57 ans, est aussi auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier paru au début de l'année 2010 sous le titre: "Chute libre: l'Amérique, les marchés libres et le naufrage de l'économie mondiale".
Près de 500 personnes, certaines spécialement venues d'Afrique et d'Europe, ont assisté dans la capitale tunisienne à la conférence publique qu'il a donnée dans le cadre du programme des "éminents orateurs" lancé en 2005 par la BAD. L'économiste français Jacques Attali s'était également exprimé sur la microfinance dans le cadre de ce programme qui a par ailleurs accueilli l'ancien président du Botswana, Festus Mogae, et l'ancien président de la Banque mondiale, James Wolfensohn. |

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