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Pour comprendre les fondements actuels des crises sociales en Guadeloupe et Martinique, il faut remonter à l’histoire des peuples et non des populations des Caraïbes.
Le peuple est traversé par une mémoire alors que la population qui constitue le peuple a une connotation territoriale voire institutionnelle qui est instantanée, voire fugace. Parler des populations des Caraïbes, c’est répondre à un problème du temps présent comme le fait le LKP au nom d’une revendication socio-économique (à savoir 200 euros). Pour une population, 200 € constituent des subsides qui seront très vite annulées par la hausse des prix.
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De 1848 à nos jours, rien n'a changé de façon radicale dans l’imaginaire de la République vis-à-vis des Iles |
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Lucien Pambou |
Alors que parler du peuple, c’est resituer la population actuelle dans une mémoire historique qui tire sa source dans la déclaration européenne des Droits de l’Homme de 1789, dans l’abolition de l’esclavage en Guadeloupe en 1794 deux ans après la première République, dans la bataille du Général Delgres et de son suicide en 1802 (suicide historique qui traduit le refus du rétablissement de l’esclavage par Napoléon en 1802, ce même refus de l’esclavage est à mettre au profit nègres marrons de Saint Domingue qui deviendra Haïti grâce à Toussaint Louverture ). |
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Elie Domota leader du LKP
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daylife |
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En 1848, l’abolition définitive de l’esclavage par la seconde République le sera au nom de la rentabilité dont les méfaits économiques se prolongent aujourd’hui (préférences de sucre de betterave au profit du sucre de canne etc., monopoles commerciaux au détriment de la concurrence) et au nom des principes philosophiques comme le progrès naturel ou la liberté. La loi sur la départementalisation dans les années 40 ancre un peu plus les citoyens antillais et des Caraïbes dans la République et dans l’Imaginaire collectif et individuel républicain.
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Les élus antillais ne rendent pas service à leurs peuples soit par méconnaissance soit par cynisme volontaire |
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Lucien Pambou |
Or, de 1848 à nos jours, rien n’a changé de façon radicale dans l’imaginaire de la République vis-à-vis des Iles. Les Iles demeurent un lieu de villégiature avec tout ce que cela entraîne : la mer, le soleil, le rhum et les femmes (belles négresses aux formes arrondies et avenantes et … si on était méchants … faciles). Voilà pour la carte postale qui aujourd’hui est un peu édulcorée par les luttes du peuple guadeloupéen au-delà de la locomotive LKP.
Le LKP semble accepter pour une sortie de crise les propositions du gouvernement qui veut éviter la contagion à la Martinique un peu en ébullition, aux autres DOM/TOM mais surtout à la métropole. La loi Taubira (qui reconnait l’esclavage comme un crime contre l’humanité) est restée passive aux différents acteurs de la République, antillais et pouvoirs publics eux-mêmes. La passivité de la loi vient du fait que Madame Taubira est quasiment seule à porter cette lourde question dans l’histoire de la République, hommes et femmes politiques antillais aux affaires se contentent de profiter de subventions et subsides venant de Paris non pour agir au nom des peuples antillais mais en pratiquant la vitalisation de leur propre position auprès des populations. |
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Des manifestations en Guadeloupe
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ap |
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Les élus antillais ne rendent pas service à leurs peuples soit par méconnaissance soit par cynisme volontaire. Il y a une différence entre peuple et population comme je l’ai évoqué plus en avant.
Une autre question fondamentale se pose : que veulent les peuples des Antilles ? L’indépendance totale ou un art de vivre ensemble avec les autres Français dans la République ? C’est une question qui n’est pas simplement oiseuse mais qui doit être résolue, débattue. Nicolas Sarkozy, dans son adresse à la population française après avoir reçu des institutionnels antillais, a déclaré qu’aucun sujet n’était tabou.
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La question de l'indépendance des Antilles une question qui n’est pas simplement oiseuse mais qui doit être résolue, débattue |
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Lucien Pambou |
Allons plus loin. La loi de décentralisation concernant l’Outremer, l’utilisation des fonds structurels de l’Europe, les différentes exonérations de charge donnent des moyens financiers, certes pas énormes, mais acceptables pour les DOM et les TOM. Où sont ces fonds ? Comment les gère-t-on ? Comment les utilise-t-on ? Quelles sont évaluations qui en sont faites année par année et quels sont les comptes-rendus qui sont données aux peuples antillais ? Nous sommes là au cœur du problème actuel soulevé par le LKP qui est le problème de la gestion financière, non pas simplement des monopoles commerciaux (Carrefour et autres) mais aussi celui de la gestion des ressources reçues par les Iles. |
Evidemment, cet aspect du problème que je soulève n’a pas été mis clairement en avant par le LKP, peut-être par complicité avec les institutionnels des Iles. Un des véritables problèmes est la réappropriation des outils politiques, juridiques et économiques par tous les acteurs, quels qu’ils soient, vivant aux Antilles.
Il faut faire "table rase" après débats de certains aspects esclavagistes et néocoloniaux du passé en rebâtissant des Antilles nouvelles fondées sur la production de ce qu’elles consomment sur la répartition et la redistribution équitable des richesses. Ne pas larmoyer et se souvenir d’Aimé Césaire qui disait : l’homme nègre doit être vertical et non horizontal.
Cette verticalité vaut aussi pour l’Homme africain même si les rapports entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique sont par certaines nuances (esclavage, colonisation, citoyenne) différentes de ceux de l’Homme antillais. L’homme nègre doit aider la République à ne pas être seulement dans les discours (sinon le nègre restera toujours couché et sous perfusion) mais aussi dans l’action effective qui articule histoire commune (sans repentance), reconnaissance morale et efficacité politique, juridique et économique de tous ces enfants qui contribué à l’édification de la République.
Lucien PAMBOU
Conseiller municipal UMP Alfortville |
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