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Marie-Elise Gbedo, ministre de la justice du Bénin
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allocine.fr |
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Les récentes élections présidentielles sur le continent africain, contestées ou non, traduisent une nouveauté dans l’univers mental des Présidents nouvellement élus. Que l’on soit au Cameroun, au Bénin ou au Tchad, l’heure est dorénavant au « gouverner juste » avec une exigence de résultat pour les différents Ministres.
Même si le concept du "gouverner juste", sans dilapider les budgets attribués à chaque ministère, reste encore un peu flou, même si la culture du résultat est considérée comme un simple outil d’affichage politique et de communication, c’est dans cette direction qu’il faut relire la déclaration de Marie Elise Gbédo qui estime que les Magistrats béninois sont corrompus. La dénonciation de la Garde des Sceaux est-elle politique, donc ayant reçue l’accord du Président Yayi Boni, ou bien le résultat de cette culture du résultat qui oblige la Ministre à anticiper les audits éventuels concernant son ministère ?
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Les temps ont changé et il faut féliciter le courage de la Garde des Sceaux et, comme toujours en Afrique, ce sont les femmes, malgré les discriminations dont elles sont victimes, qui montrent la voie |
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Les temps ont changé et il faut féliciter le courage de la Garde des Sceaux et, comme toujours en Afrique, ce sont les femmes, malgré les discriminations dont elles sont victimes, qui montrent la voie. Les hommes, par souci de carrière quand ils sont à la tête d’un ministère, préfèrent ne rien dire et se contenter de faire bonne figure pour plaire au Président qu’ils considèrent comme le Roi et dont ils dépendent pour une carrière qu’ils veulent longue. |
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Le Président de l’Union nationale des Magistrats du Bénin, Unamab, en la personne de Monsieur Onésime Gérard Madobé, a tort de demander la démission de la Ministre qui ne fait que son travail, même si la forme est considérée comme inélégante et inadéquate par lui.
On a connu sous d’autres cieux, ailleurs qu’en Afrique, des déclarations plus brutales de Ministres concernant l’incapacité et l’inefficacité des membres de leurs ministères ou des administrations dont ils ont la charge, sans que les personnels se vautrent dans le langage de pleutres demandant la démission du Ministre. L’exemple doit être médité par les Africains en général et les Magistrats en particulier. Que cela plaise ou non, le Ministre a le droit de parler.
Le problème se trouve ailleurs et il tient plus au règlement de compte que l’on retrouve dans tous les systèmes politiques lorsque certains corporations s’opposent aux nominations à la tête d’entreprises publiques ou d’administrations de hauts fonctionnaires par leurs ministres de tutelle. |

La déclaration de Marie Elise Gbédo appartient à cette problématique qui dérange souvent les corporations et leurs responsables qui veulent soumettre les Ministres de tutelle à leurs pratiques souvent douteuses. La culture du résultat doit être recherchée et saluée par toute la classe politique.
Nous sommes là sur un chemin pré-démocratique et il me semble que l’opposition comme la majorité au Bénin doivent saluer et honorer cette approche mentale de la Ministre. Il en va de l’efficacité des systèmes politiques africains qui se parent volontiers de concepts de démocratie, d’équité, d’égalité, de liberté et de respect de la Constitution. Voici une voie courageuse à inscrire au cœur des agendas des oppositions africaines, qui souvent complices des décisions gouvernementales, ne les critiquent pas lorsqu’un certain nombre d’entre eux se trouvent embarqués dans la « pirogue de la corruption ».
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La culture du résultat doit être recherchée et saluée par toute la classe politique |
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Lucien Pambou |
La corruption devient une métastase politique en Afrique (ailleurs aussi bien sûr, en France et dans le Monde) car elle finit par dilapider les fonds qui proviennent des recettes fiscales de la Nation, voire des dons et des prêts effectués auprès des organisations internationales en direction des pays africains. Il ne s’agit pas ici de généraliser le propos de la corruption à toutes les classes politiques africaines, mais force est de constater que dans l’Afrique francophone, c’est un exercice de premier plan. Le respect de la chose publique et des institutions est moins rigoureux qu’en Afrique noire anglophone. |

Les fonctionnaires africains doivent remplir une mission d’intérêt général et utiliser les fonds que le pays met à leur disposition, ni plus ni moins, et sans exiger que l’ajustement, donc la corruption, soit le fait des citoyens. Il faut que les pays africains retrouvent les arguments positifs et constitutifs de l’intérêt général qui doivent être valorisés par les classes politiques dans la gestion de la chose publique.
C’est à ce prix que les pays africains et leurs gouvernements seront pris au sérieux dans l’amélioration du climat des affaires ; ils pourront ainsi attirer les investisseurs étrangers. Il ne suffit pas de le dire, il faut le faire et nettoyer les écuries d’Augias.
La Garde des Sceaux béninoise, de manière brutale diront certains mais légale et légitime pour moi, vient d’ouvrir la boite de Pandore masculine : que les hommes au pouvoir n’aient pas honte de suivre la voie tracée par madame Marie Elise Gbédo. On souhaite que son action soit soutenue de manière ferme par le Président Yayi Boni, qui lors de son discours d’investiture lors de sa réélection, avait prôné des méthodes nouvelles pour une gouvernance forte et d’avenir pour le Bénin. |

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