
L'organisation de défense des droits humains, Amnesty international (AI), a mis en doute mercredi, les dénégations de la France sur le lieu de détention de trois figures de l'opposition tchadienne arrêtées au début du mois à N'Djamena, affirmant que le gouvernement français savait, dès le 11 février, où se trouvaient les trois personnalités.
Lol Mahamat Choua, Ngarlejy Yorongar et Ibni Oumar Mahamat Saleh, trois chefs de partis politiques, ont été arrêtés à leurs domiciles le 3 février à N'Djamena par des membres de la garde présidentielle du président Idriss Déby après le retrait des rebelles de la capitale.
Les autorités françaises avaient alors affirmé ne disposer d'aucune information sur le lieu où se trouvaient ces hommes.
"Amnesty International a consulté aujourd'hui (mercredi) une correspondance privée qui révèle que la France savait à ce moment-là que les trois hommes avaient été arrêtés par des agents des forces de sécurité tchadiennes et qu'ils étaient détenus à la Direction des renseignements généraux, à N'Djamena", a révélé un communiqué de l'organisation.
Si, depuis, Lol Mahamat Choua a été retrouvé dans une prison militaire et maintenant en résidence surveillée, on ignore ce que sont devenus Ngarlejy Yorongar et Ibni Oumar Mahamat Saleh. AI appelle le gouvernement français à immédiatement rendre publiques toutes les informations dont il dispose sur la situation de ces deux hommes.
"Ces hommes risquent fortement d'être torturés. Le gouvernement français ne devrait pas occulter les excès du gouvernement tchadien, quelles que soient les ententes conclues entre les deux pays", avertit l'organisation. |