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http://www.aacrc.uc.edu |
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Commençons ce billet d’amour par de l’humour. Je suis noir, cela se voit, j’habite en France depuis de nombreuses années, j’y ai fait mes études supérieures, j’y occupe une position professionnelle en tant qu’enseignant d’économie et je participe à la vie politique en tant que conseiller municipal. Je n’ai pas été contrôlé plus ou moins par les forces de l’ordre en tant qu’étudiant et encore moins aujourd’hui. Les choses ont évolué, j’en suis sûr.
Etre noir ou maghrébin dans les années 1980 n’a rien à avoir avec l’être aujourd’hui. La crise économique, le développement des idéologies séparatistes (et pas seulement celles du Front national), les défauts d’intégration des populations vivant en France depuis de nombreuses années, la relative ghettoïsation de certains quartiers, le développement de la délinquance, la pauvreté rampante constituent autant d’éléments à la désignation du bouc émissaire et à la stigmatisation. Cette stigmatisation porte essentiellement sur une partie de la population française nationale et d’origine étrangère représentée par les Noires et les Maghrébins.
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Pour le ministre de l’intérieur, c’est une nouvelle forme de gouvernance des relations entre les forces de l’ordre et la population(...)Pour les syndicats de police, c'est ajouter de la paperasse |
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Lucien Pambou |
Alors c’est facile de désigner l’autre car l’autre est par définition étranger à soi, surtout si son taux de mélanine est plus important. Les populations noires et maghrébines ont l’impression ou éprouvent un sentiment réel d’être plus contrôlés que les autres populations nationales ou étrangères vivant en France. |
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Ce sentiment crée une discorde entre les forces de l’ordre et ces populations et certains contrôles se traduisent par des dérapages (contrôles musclés et répétitifs) qui renforcent ce sentiment d’incompréhension et de séparation alors que les forces de l’ordre sont par définition des forces au service du citoyen en tant que habitant de la cité (société).
La décision du Ministre de l’Intérieur Manuel Valls (et au-delà celle du gouvernement et de François Hollande) d’introduire une limitation du contrôle au facies grâce à un récépissé délivré par les forces de l’ordre permettra-t-elle d’apaiser les relations tendues entre forces de l’ordre et de sécurité et les populations stigmatisées. Pour le ministre de l’intérieur, c’est une nouvelle forme de gouvernance des relations entre les forces de l’ordre et la population. Cette façon de faire doit permettre dans un premier temps d’apaiser les tensions et ensuite de favoriser les rapports entre les populations stigmatisées noires et maghrébines et le reste de la société. Cet apaisement est la première marche de l’escalier vers une volonté de revoir les mécanismes d’intégration durable des populations stigmatisées.
Pour les syndicats de police, c’est ajouter de la paperasse à la paperasse car on n’est pas sûr que la délivrance d’un récépissé atteigne l’objectif recherché. On risque d’aboutir à des effets pervers (mécanismes de détention du récépissé qui entraineraient la multiplication de faux donnant ainsi la possibilité à certains délinquants de mener leurs affaires illicites). On peut répondre que les récépissés seront nominatifs et ne pourront empêcher les forces de l’ordre de demander la pièce d’identité des individus ainsi contrôlés. |

Certains pays européens ont mis en place ce mécanisme de contrôle. Les résultats d’évaluation ne sont pas probants à l’heure actuelle et on ne peut pas dire que la limitation du contrôle au facies favorise ou non l’intégration. Certains estiment que c’est une farce et un artifice pour apaiser les rapports sociaux entre citoyens.
Manuel Valls en tant que Ministre de l’Intérieur montre qu’il est à l’opposé de la politique du chiffre valorisé par Nicolas Sarkozy et le Ministre de l’Intérieur Claude Guéant. Il souhaite que les rapports entre population et forces de l’ordre soient apaisés sans que cette façon de faire soit considérée comme une mansuétude en direction des populations noires et maghrébine. La question à laquelle doit répondre le gouvernement de François Hollande est bien celle de l’intégration réelle et non gadget des populations de nationalité française ou étrangère vivant en France.
Il faut revoir la politique de la ville, discuter de façon concrète et prendre des décisions en matière de discrimination en s’appuyant sur des associations et des organisations qui ont fait leurs preuves et non celles qui ont été créées de façon anecdotique comme le CRAN (Conseil représentatif des associations noires). J’en sais quelque chose car j’ai assumé les fonctions de premier secrétaire général et le CRAN n’a jamais été sur le terrain de façon concrète pour aider les populations noires françaises à intégrer la République au nom des valeurs basiques comme le respect de la citoyenneté, la fierté d’appartenir à une nation, la volonté au nom de l’égalité de se battre comme les autres, la volonté de mettre en perspective la mémoire des origines et la contribution de celles-ci aux nombreuses guerres (14/18, 39/45) qui ont permis la libération de la France. |

Il faut une mémoire positive revendiquée par les populations noires et maghrébines dans la société française et dans sa construction permanente. La plupart des responsables associatifs concernant les populations noires et maghrébines n’ont pas beaucoup de culture historique, préfèrent la médiatisation de leurs actions plutôt qu’un travail de fond en direction des populations stigmatisées.
Le contrôle au facies, malgré le récépissé, ne doit pas empêcher les forces de l’ordre de faire leur travail. Il faut empêcher que les spécialistes des droitlhommistes s’engouffrent dans la brèche ainsi crée pour continuer à berner les populations stigmatisées en tenant un langage de victime permanent.
Avec François Hollande, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre, donc de nouvelles méthodes de travail avec la police avec les associations (dont les principaux responsables doivent revoir leurs méthodes de travail) qui luttent contre les discriminations sociales et raciales en France. C’est au prix de cette reconsidération des positions de tous que la limitation du contrôle au facies peut commencer à produire des résultats et conduire à une société apaisée dans laquelle chacun prend ses responsabilités au nom de la citoyenneté intégrative.
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