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Lucinda Barbosa Eucarie directrice de la police judiciaire, Carmelita Pires, et le directeur national d'interpol, Carvalho Eucarie
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bbc.co.uk |
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Au cours d'une conférence de presse tenue à Bissau, Mme Pires a indiqué que la voix lui disait en substance: "Tu es en train de beaucoup parler. Fais attention. Ça suffit, ne t'en mêle pas".
La ministre a ajouté que son téléphone s'est à nouveau mis à sonner à 02H 20 du matin et qu'une voix anonyme masculine différente de la première lui a dit: "Tu penses que nous plaisantons? Mets ta main dans le feu et tu verras. Tu ne sais pas que tu es en train de creuser ta propre tombe. Voilà le premier avertissement. Un homme averti en vaut deux".
"Je ne vais pas reculer, mais j'éprouve de la crainte comme toute personne", a dit Mme Pires qui, invitant "les pouvoirs publics du pays à prendre leurs responsabilités", a estimé que "tous ceux qui tentent de lutter contre le narco-trafic en Guinée-Bissau sont vulnérables puisqu'ils ne sont protégés par aucun dispositif de sécurité.
"Nous sommes abandonnés à notre propre sort", a encore déploré, pathétique, la ministre bissau-guinéenne, qui a appelé la communauté internationale "à prendre une position" et les Nations unies "à continuer d'aider la Guinée-Bissau à lutter contre le narco-trafic".
On rappelle que la directrice de la Police judiciaire, le corps de la Police en charge de la lutte contre le narco-trafic en Guinée-Bissau, Mme Lucinda Eucarie, avait démissionné de son poste le 13 avril dernier, à la suite de l'enlèvement, dans les locaux de ses services, d'un de ses agents, Liberato Neves, par une quinzaine d'éléments de la Police d'intervention rapide qui l'avaient torturé et abattu de plusieurs balles.
Affirmant qu'elle-même et son personnel ne bénéficiaient plus d'aucune sécurité, Mme Eucarie, qui est par la suite revenue sur sa décision, avait alors déclaré qu'il y avait absence d'Etat en Guinée-Bissau.
Au cours de sa conférence de presse, la ministre de la Justice a également révélé que la Police judiciaire avait reçu, le 24 juillet courant, mandat de capturer trois narco-trafiquants bissau-guinéens présumés, mais que ce mandat n'a pu être exécuté.
Elle a, par ailleurs, déclaré que des autorités nationales ont tenté, en vain, le 25 juillet, de s'opposer à l'arrivée en Guinée-Bissau de chiens renifleurs accompagnés de deux agents d'Interpol en provenance de Lyon (France) et que la Police judiciaire a dû restituer, le 27 juillet, des pièces à conviction "extrêmement importantes" pour la conclusion d'une enquête sur deux avions vénézuéliens saisis avec de grandes quantités de drogue. |