
Des experts ont rendu des avis différents quant au rôle de la communauté internationale dans la résolution de la crise haïtienne.
Pour Claude Beaubeuf, économiste, « la communauté internationale est en grande partie responsable de la crise politico-économique qui touche Haïti depuis ces 20 dernières années. » Ainsi, comme il l’a écrit dans une lettre adressée au directeur des affaires caribéennes du département de l’Etat américain, « l’appui des Etats-Unis quant au retour de René Préval a été une erreur. »
Le sociologue en veut pour exemple le premier mandat de ce dernier et son échec sur le plan de la politique sociale et économique menée.
Claude Beaubeuf surenchérit en écrivant que « s’il n’y avait pas cette mobilisation pour Préval je ne crois pas qu’il y aurait eu ce retour ». Il insiste également sur les réelles difficultés des citoyens haïtiens : « La classe moyenne est en voie de disparition, les entrepreneurs sont en faillite et les classes défavorisées ne peuvent pas se nourrir » affirme-t-il.
En revanche, pour Patrick Jean-Baptiste, spécialiste en droit international public, « la communauté internationale a soutenu René Préval mais il a été élu par le peuple haïtien ».
« On ne peut pas tout reprocher à la communauté internationale, la classe politique haïtienne est responsable de nombre de problèmes », a-t-il déclaré en demandant aux haïtiens « d’être honnêtes avec eux-mêmes. » Patrick Jean-Baptiste a aussi rajouté que René Préval n’était pas « l’antithèse de la démocratie » rappelant qu’Haïti est toujours considéré comme « une zone de crise par les pays étrangers. » |