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Une semaine après le décès du général-président Lansana Conté, à 74 ans, des suites d'une longue maladie, suivi quelques heures après d'un coup d'Etat mené par le capitaine Moussa Dadis Camara, la vie a repris son cours normal lundi à Conakry où la peur a cédé la place à l'espoir.
Les services, les commerces, les banques, les stations service, entre autre, ont rouvert leurs portes et de larges sourires illuminent maintenant les visages de ceux qui estimaient être les "damnés de la terre", à cause des 24 ans du régime de Conté et de ses proches "qui ont tout fait, sauf se pencher sur l'avenir du pays et de ses fils".
Dans la rue, les commentaires vont train sur la rapidité avec laquelle les membres du Conseil national de démocratie et de développement (CNDD), la junte militaro-civile, a pris le pouvoir qu'il a confié, sans effusion de sang, au capitaine Moussa Dadis Camara, précédemment directeur des essences et lubrifiants au Camp Alpha Yaya Diallo, désormais haut lieu du pouvoir en Guinée.
S'abritant sous le manteau de l'Islam, religion dominante dans le pays, qui interdit toutes injures à un mort, les Guinéens estiment néanmoins que le général Conté, en dépit des funérailles honorables de vendredi dernier, aurait pu entrer dans l'histoire s'il avait accepté, depuis le début de sa maladie, déclarée en 2002, de choisir son dauphin. |
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"La Guinée vient d'avoir son ATT (Amadou Toumani Touré), son Thomas Sankara", répètent sans cesse plusieurs personnes qui louent les qualités de ceux qui viennent de les débarrasser des démons qui ont tout emporté sur leur passage pour eux et leurs familles. Le jeune capitaine Dadis Camara, 44 ans, a mis en garde, lors d'une réunion publique, tous ceux qui tenteront de l'approcher ou sa famille pour essayer de les corrompre.
"Il a notre bénédiction après avoir mis à la retraite la vingtaine d'officiers supérieurs corrompus et véreux", a confié l'imam Moussa Sylla, de l'ethnie Soussou, celle du défunt président. M. Sylla, qui reconnaît avoir cru aux bienfaits de l'ethnocentrisme développé sous le régime Conté, estime que cela est du domaine du passé, comme l'a dit récemment le chef de la junte lors de sa rencontre avec les partis politiques, la Société civile, les syndicats et les chefs religieux au Quartier général de la junte où Moussa Dadis Camara a longuement développé les nouvelles stratégies de lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics.
Si les Guinéens applaudissent des deux mains la mise à la retraite "pour ancienneté et limite d'âge" de 22 officiers supérieurs, tous proches du défunt président, certains estiment que la junte doit les mettre en résidence surveillée, avant de les dépouiller de leurs biens "mal acquis". Les Guinéens, qui affirment être entrés dans une ère de "vraie liberté" après 50 ans d'indépendance, estiment que la communauté internationale a autres choses à faire pour leur pays que de brandir des sanctions. |

"Nous allons nous battre aux côtés de la junte pour notre pays qui a été abandonné par cette soi-disant communauté internationale qui a fermé les yeux sur les abus du défunt régime. Nous restons de marbre quand on nous rabat les oreilles avec des menaces de sanction qui ne nous tueront pas", souligne Mamadou Traoré, agent d'une compagnie de voyage qui a connu les geôles de Conté.
L'homme dit pardonner au défunt président qui l'a emprisonné en 1985 parce que portant le patronyme Traoré comme Diarra Traoré, compagnon de Lansana Conté, qu'il a accusé de vouloir le renverser en juillet de la même année. "Mon tort et celui de beaucoup de personnes est d'être de l'ethnie Malinké comme son compagnon qui a été accusé à tort avant d'être humilié et exécuté avec beaucoup d'officiers de la même ethnie", fulmine-t-il.
L'homme rappelle que le président nigérian d'alors, Olusegun Obsanjo, à la suite d'une brève visite en 2004 en Guinée où il a trouvé Conté malade, a averti la communauté internationale sur ses inquiétudes et ses préoccupations relatives à l'après-Conté. "Qu'est-ce que la communauté internationale a fait depuis cette date pour la Guinée" ?, s'est-il demandé.
Il retrouve le sourire et l'espoir avec les déclarations faites à Conakry par le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Mohamed Ibn Chambass, qui a assuré que l'institution sous-régionale allait aider la Guinée pour lui éviter des sanctions de la communauté internationale.
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