
La pêche aux maquereaux est interdite dans les eaux marines du Cap-Vert depuis le début de ce mois d'août jusqu'à fin septembre, en vue de favoriser une bonne régénération de cette espèce, a-t-on appris lundi, de source proche de l'Institut national de développement de la pêche (INDP).
C'est pour la première fois que l'interdiction de la capture de cette espèce de poisson menacée d'extinction s'applique au Cap-Vert, entraînant ainsi le mécontentement de beaucoup de pêcheurs, notamment sur l'île de Santa Antão, selon un technicien de l'INDP, Aníbal Medina.
Même s'ils sont mécontents et qu'ils se disent "pris de court", a poursuivi Medina, cette "mesure a une grande portée scientifique", et en principe, selon la loi en vigueur, "elle devrait être observée de juillet dernier à octobre prochain".
Toutefois, Anibak Medina a dit croire que des dispositions seraient prises pour compenser le manque à gagner des pêcheurs lésés par cette mesure.
A son tour, le ministre capverdien de l'Environnement, des Ressources marines et du développement rural, José Maria Veiga, a soutenu que la défense de pêcher le maquereau était nécessaire pour garantir la survie même des pêcheurs.
Répondant à leur grogne, le gouvernant capverdien a jugé "nécessaire la prise de certaines mesures", telle que la définition des périodes de reproduction du maquereau et d'autres espèces de poisson au Cap- Vert, afin que la pêche soit soutenue et durable sans compromettre l'avenir d'autres générations.
De l'avis de M. Veiga, des espèces comme le crabe, très recherché au Cap-Vert, pourraient constituer une source de richesse semblable à ce que le pétrole est pour d'autres pays, si l'on pouvait sauver ne serait-ce qu'un millième des millions d'oeufs de cette espèce.
"La pêche peut donner des ressources et, dans plusieurs parties du monde, les pêcheurs sont de ceux qui ont plus de ressources mais, malheureusement, au Cap-Vert, ce n'est pas le cas", a regretté José Maria Veiga.
Les pêcheurs se plaignent surtout de cette mesure interdisant la capture des marquereaux car n'ayant pas eu le temps de faire un stock suffisant d'appâts avec cette espèce.
Pour eux, le maquereau est le meilleur appât sans lequel, ils ne peuvent pêcher de gros poissons comme le thon.
D'autre part, les pêcheurs capverdiens s'insurgent contre la présence des embarcations étrangères qui capturent plusieurs tonnes de maquereaux dans les mers de leur archipel, dénonçant le fait d'être les seuls frappés par cette mesure. |