
Le ministre de l’immigration, de l’intégration et du co-développement se veut rassurant quant au nouveau fichier Edvige. « Il a été examiné et validé par le Conseil d’Etat qui n’a rien trouvé à y redire » a-t-il déclaré ce matin.
Crée en 2007 par décret, le fichier pour l’exploitation documentaire et valorisation de l’information générale (edvige) a pour but de « centraliser et d’analyser les informations relatives aux personnes physiques ou morales, ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui jouent un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif, sous condition que ces informations soient nécessaires au Gouvernement ou à ses représentants pour l’exercice de leurs responsabilités » mais aussi de « centraliser et d'analyser les informations relatives aux individus, groupes, organisations et personnes morales qui, en raison de leur activité individuelle ou collective, sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public. »
Ces fichiers sont consultables par la direction centrale du renseignement intérieur (Dcri).
Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque a estimé sur la radio nationale Europe 1 que l’existence de ce fichier de renseignements était « totalement inadmissible » et qu’il ne « devait pas exister dans un pays démocratique. » A noter que le fichier Edvige permet notamment la collecte d’informations sur des mineurs âgés d’au moins 13 ans et « susceptibles d’infractions ».
François Chérèque a aussi déclaré qu’il ne voyait pas à quoi « il sert, si ce n’est à contrôler de façon inadmissible les citoyens de ce pays. »
Pour Laurence Parisot, il s’agit de demander au gouvernement [« des explications sur le contenu exact de ce programme. »] En ajoutant qu’il s’agissait « d’une chose qui (la) gênait beaucoup » précisant qu’il n’y avait jamais eu de consultation au préalable.
Au sein même de l’UMP la question se pose. Hervé Morin a d’ailleurs questionné sur l’utilité, pour assurer la sécurité des citoyens de « de centraliser des informations relatives aux personnes physiques ayant seulement sollicité un mandat politique ou syndical ? » ajoutant d’autres interrogations quant à l’intégration «(comme) les coordonnées téléphoniques, les orientations, sans savoir exactement de quoi il s'agit, des informations d'ordre fiscal ou patrimonial ? »
A ce sujet, Michèle Alliot-Marie s’est dit « ravie que M. Morin se pose des questions. La question que moi je me pose, c'est comment il se fait que depuis le 1er juillet, il n'ait pas réussi à trouver mon numéro de téléphone pour me demander ce qu'il en était? Je l'aurais rassuré. »
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