Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Jeudi 1 Mai 2025 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesOpinionsArticle
Le Ghana : un exemple en Afrique ?
29/09/2010
 

Le Ghana modèle pour les pays africains ? Si du point de vue politique la réponse est évidente au regard de l’alternance démocratique réussie, peut-on dire autant en matière économique ?
 
Par Noël Kodia et Oasis Kodila Tedika
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 
Jerry Rawlings  
Jerry Rawlings
 

Parmi les pays africains qui viennent globalement de se faire remarquer positivement, on peut citer le Ghana. Et la réussite des "Black stars" à la première coupe du monde en terre africaine ne pouvait pas mieux tomber. Mais comment ce pays en est-il arrivé là ? Sa réussite économique relative suffit-elle pour les ghanéens ? Ayant profité de la nouvelle ère "imposée" par la démocratie multipartiste consécutive à la chute du mur de Berlin, le Ghana s’est agréablement distingué par le respect de la démocratie, avec une alternance du pouvoir réussie.

Cette réussite politique ne peut être séparée des réformes institutionnelles qui jouent un rôle très important dans ce pays. En effet, le Ghana est un cas d’école pour les réformes de fond, démentant par là l’idée répandue par certains selon laquelle seuls les pays développés peuvent s’offrir le luxe de la bonne gouvernance.

En 1983, le gouvernement Jerry Rawlings arrive aux affaires dans un Ghana très malade tant sur le plan institutionnel qu’économique : selon l’International Credit Risk Guide, la qualité de l’administration était des moindres, laquelle pouvait être constatée par la faible note de 1, sur une échelle de 0 à 6 ; le critère d’Etat de droit et l’indice général de corruption se situaient également à 1, sur la même échelle.

Il faudra au pays environ 40 ans si son taux de croissance par habitant se maintient pour que son revenu per capita double, alors qu'il n'est actuellement que de 1320$. Cela constitue un réel problème pour les aspirations de la population, et se révèle être un échec relativement à la fameuse Vision 2020, programme datant de 1995 qui envisageait un avenir radieux pour le pays


 Publicité 
 
Le Ghana  
Le Ghana
© thecommonwealth.org
 

Le Ghana s'engage alors dans l'Economic Recovery Programme (ERP), avec comme objectif de transformer complètement la situation socioéconomique du pays. Après des réformes institutionnelles (ERP, campagne contre la corruption, collaboration avec le FMI avec des programmes de redressement économique, etc.), en 1990, les notes grimpèrent déjà respectivement à 4, 3 et 4. En 2007, il occupait la 56ème position en termes de liberté économique selon Fraser Institute, alors qu’au début des années 80 il n’avait que la 101ème place.

En 1982, ce pays détenait le record du différentiel de taux de change (écart entre le taux de change officiel et le taux de change du marché noir), soit 4264%, un taux d'inflation à trois chiffres (123%) en 1983. Autant de politiques pour tuer la croissance. Le revenu par habitant ne valait que celui d’avant indépendance, si ce n’est moins. La pauvreté était donc très nette.

Ces réformes ont changé l'environnement économique du pays. Ainsi, l'incitation positive à l'entrepreneuriat, à l'investissement, à la création de valeur... et une meilleure gestion de la res publica se mirent progressivement en place. Le pays, devenant fréquentable, réussit à contenir peu ou prou les dérapages macroéconomiques et, aussi, négocia relativement bien ses réformes libérales. Comme une meilleure gouvernance conduit directement à de meilleurs résultats économiques, puisqu’elle est notamment propice à l’activité entrepreneuriale, une des sources du développement, la situation était vouée à changer.

L'actuel président du Ghana John Atta Mills à Pékin le 20 septembre 2010  
L'actuel président du Ghana John Atta Mills à Pékin le 20 septembre 2010
 

Ainsi, la croissance reprit grâce au changement de cap : le pays connut une croissance par habitant de 1,8% entre 1984 et 2008 et l'économie ghanéenne a crû à un taux moyen de 4,2% entre 1983 et 2008. Au point où le Ghana est considéré comme un des pays où les programmes du FMI et Banque mondiale et ceux d’aide internationale donnèrent des résultats relativement positifs. La situation macroéconomique, elle, a pris le chemin de l'amélioration : le taux d'inflation se situe à 16%, le différentiel de taux de change a baissé.

Aujourd’hui, le pays présente une image relativement positive, en dépit de ses problèmes : 114ème position en termes de compétitivité en 2010, selon World Economic Forum; 92ème position sur 183 en termes de climat d'affaires selon Doing Bussiness 2010; 69ème position sur 180 selon l'indice de perception de la corruption ; des coûts élevés d'emprunt ; l'insuffisance des infrastructures de base, etc. Le revenu par habitant reste faible, comparable même à celui des années d'indépendance. Evidemment, on ne gomme pas d'un trait un passé désastreux aussi facilement.

Toutes choses restant égales par ailleurs, il faudra au pays, selon nos calculs, plus ou moins 40 ans si son taux de croissance par habitant se maintient pour que son revenu per capita double, alors qu'il n'est actuellement que de 1320$. Cela constitue un réel problème pour les aspirations de la population, et se révèle être un échec relativement à la fameuse Vision 2020, programme datant de 1995 qui envisageait un avenir radieux pour le pays : cette nation devait devenir un pays à revenu intermédiaire.

Le monument dédié à Kwame Nkrumah à Accra  
Le monument dédié à Kwame Nkrumah à Accra
 

De nouvelles réformes s’avèrent donc primordiales. Le Ghana est obligé de commencer à réduire sa dépendance excessive au secteur primaire, en diversifiant ses exportations, car cette dépendance le rend fortement sensible aux aléas des marchés internationaux des matières premières. La crise de la fin du siècle passé en a fourni l'illustration. Améliorer son positionnement dans le classement tant du climat d'affaires que de la perception de la corruption, qui stagne depuis un certain temps, devrait notamment constituer la priorité.

Aussi, la question des infrastructures et de l'industrialisation doit être posée. La production manufacturière ne représente que 9 % de la production totale. Sur le plan économico-financier, le renforcement du système financier et une meilleure gestion des finances publiques, associée à une stabilité macroéconomique, doivent continuer. La mise en valeur des ressources humaines ne devrait pas être relâchée...

Le Ghana était resté le seul pays africain dans la compétition mondiale du football en Afrique du Sud, sur qui reposait tout l'espoir de l'Afrique car arrivé en quarts de finale. Il a démontré aux yeux du monde que l'inaccessible n'était pas définitif. En matière économique aussi, le chemin est certes parsemé d'embûches, mais l'impossible n'existe pas. Il faudra continuer dans le processus d'amélioration des institutions...

Noël Kodia est critique littéraire d’origine congolaise (Brazzaville) et Oasis Kodila est économiste congolais (Kinshasa).
Publié en collaboration avec www.UnMondeLibre.org


       
Mots-clés
afrique   ghana   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 5 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version