|
 |
  |

Le Président Obama a un agenda chargé en terme de chantiers politico-économico-géostratégiques. Après les apparitions extravagantes des Présidents Iranien et Libyen qui ont déclaré à New York pour le premier que Sarkozy devait négocier avec l’Iran pour la libération de Clotilde Reiss en obligeant la France à un échange de prisonniers, ce à quoi Nicolas Sarkozy a répondu par un refus clair, net, arguant que Mademoiselle Reiss devait être libre sans autre formalité, pour le second, Mouammar Kadhafi, les sommets de l’extravagance ont été atteints lorsque à la tribune de l’ONU il a jeté la charte de l’ONU et déclamé haut et fort que Barack Obama était le Président qu’il fallait de façon autocratique et durable aux Etats Unis, tout en oubliant que les Etats Unis d’Amérique ne sont pas la Lybie, ni éventuellement une autre République bananière d’Afrique et que la présence à la tête de l’Etat américain dépend essentiellement du bon vouloir du peuple américain et non pas d’un homme, quelques soient ses qualités de mobilisation et d’attractivité sur sa personne.
Revenons à l’essentiel. Pour la première fois et dans l’ère moderne, tout au moins depuis Bill Clinton et Bush, le Président américain ose assumer réellement ses fonctions en étant présent à la conférence d’ouverture de l’assemblée générale des Nations Unies. Le Président Bush y était, mais de façon rapide car il estimait que l’assemblée générale n’était pas significative pour le leadership américain, alors que pour Obama sa présence traduit un revirement et un changement de la politique étrangère américaine qui est fondée sur la notion de partnership. La notion de partenaire qui profile l’idée du multilatéralisme est moquée par les journaux français et par certains journaux américains qui estiment que le président Obama est naïf et candide, habitués comme le sont la plupart de ces journaux à une notion de rapports de force dans la géopolitique, comme nous avaient habitués de manière câline Bill Clinton et de façon martiale le Président Bush. |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad
|
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

Le multilatéralisme d’Obama n’est pas une approche candide des relations internationales, mais une méthode d’investigation et de résolution des problèmes responsable. Obama doit résoudre une équation difficile pour tout Président américain : comment privilégier les Etats Unis tout en ouvrant la compréhension et la résolution des problèmes à d’autres dirigeants, ce dont s’est félicité le Président Nicolas Sarkozy sur France 2 et TF1 le 23 septembre 2009.
Le Président Obama ne perd pas de vue qu’il a d’abord été élu par les Américains et que le premier chantier est de redonner aux Etats Unis après la crise financiéro-économique le goût de croire en l’avenir. Le Président Obama doit affronter sur le plan intérieur une fronde liée à l’instauration d’un système assuranciel en matière de santé qui doit permettre à de nombreux Américains exclus du système de soins de ne plus l’être. Dans le même temps, le Président américain doit montrer son ouverture à la résolution des problèmes liés au réchauffement climatique, alors que le Japon, les Etats Unis et la Chine apparaissent comme les premiers pollueurs au monde, grâce ou à cause de leurs industries exportatrices.
Le troisième chantier concerne le G20 qui se tient du 24 au 25 septembre 2009 à Pittsburg après le G20 de Londres. Ce G20 se tient sous le signe de la crise pour laquelle les interventions multiples des Etats ont permis à Obama et à ses partenaires européens de montrer que la théorie économique était insuffisante pour expliquer le fonctionnement réel des économies, dans la mesure où les faits actuels ont montré que, par rapport à une séparation intellectuelle abusive entre le marché et l’Etat, il fallait plutôt rechercher la complémentarité. |
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Nicolas Sarkozy à la tribune de l'ONU le 23 septembre
|
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

Au nom de cette complémentarité et au nom de l’intervention massive de l’Etat pour éviter le naufrage au système bancaire et industriel américain, Obama a été présenté comme un « socialiste », ce qui dans la conception américaine est une injure, alors que, dans notre tradition gauloise française, le socialiste est représentatif du progrès et que l’intervention de l’Etat est souvent recherchée en cas de crise, ce que le Président Sarkozy n’a pas manqué de faire, au nom d’un pragmatisme politique et non d’une idéologie marquée par le sceau d’une séparation aveugle qui veut que l’idéologie de droite privilégie le marché et l’idéologie de gauche se referme sur l’Etat. Obama et Sarkozy : même combat, même pragmatisme.
Nous sommes là au cœur d’une affaire de génération, l’un Obama a la quarantaine et l’autre Sarkozy la cinquantaine. Le Parti socialiste en France, empêtré dans ses difficultés, ne comprend plus où il se situe et quel est son référentiel doctrinal. Allons vers le large et le monde et quittons le socle français. Le G20 doit apporter les réponses sur la régulation du système financier international Lutter contre les dérives des traders, introduire des bonus/malus concernant les rémunérations de ceux-ci, ne constituent pas une politique durable pour vaincre la crise financière. Les dysfonctionnements de la crise ont été identifiés lors du G20 de Londres, tout comme les moyens de les corriger.
Il existe un chapelet de propositions pour des solutions crédibles, mais force est de constater qu’il existe plus de sujets de discorde que de consensus comme les fonds spéculatifs, les normes comptables qui divisent les gouvernements et qui les plongent dans une incapacité structurelle de réformer le système financier international, le fonds monétaire international, la banque mondiale. La crise économique a perforé les intelligences économiques assises sur les manuels théoriques et sur les pensées économiques, car la réalité est beaucoup plus complexe. Les supports intellectuels comme les mathématiques qui aidaient les spécialistes et les gouvernants ne servent plus globalement à rien. |
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Ban Ki Moon et Gordon Brown
©
getty |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

Il faut réfléchir autrement et il faut que Obama, « Invitant » du reste du monde à Pittsburg, axe sa réflexion sur les points suivants : dorénavant il faut coordonner les politiques économiques, il n’y a plus de capitalisme sans intervention étatique, les banques doivent revenir à leur mission première, financer l’activité économique et sociale, c'est-à-dire les entreprises et les ménages grâce au crédit. Obama doit insister sur le fait que le concept de gouvernance globale n’est qu’une notion politique et que la réalité des risques géostratégiques et économiques mondiaux implique un concept plus maitrisé et acceptable par tous :
celui de la globalisation limitée, c'est-à-dire régionale. Il s’agit derrière ce concept nouveau de dire que la résolution des problèmes doit passer d’abord par une phase locale régionale avant d’accéder, en cas de difficulté, à un niveau multilatéral. C’est vrai pour l’économie. Les pays Africains doivent s’inspirer de ce concept avant de chercher systématiquement la résolution de leurs problèmes au niveau multilatéral qui mêle de façon profitable et égoïste intérêts bilatéraux et multilatéralisme dont ils sont souvent les victimes à cause d’une incapacité conceptuelle et actionnelle.
Sortons de l’économie et revenons à une actualité politico-géostratégique et diplomatique : le nucléaire.
Sur le plan nucléaire et sa prolifération, il faudrait éventuellement que le Président Obama mette autour de la même table Iraniens, Israéliens, Irakiens, Saoudiens, Syriens, pour traiter de la question nucléaire au Moyen-Orient (il lui revient de trouver les modalités intellectuelles, pratiques, politiques, diplomatiques d’une telle réunion) avant de faire émerger la question au niveau multilatéral en cas de difficulté. |

Le dernier chantier du Président porte sur le conflit permanent entre Israël et l’autorité palestinienne pour la résolution d’un conflit devenu, depuis maintenant fort longtemps, permanent. Il faut que le Président Obama rappelle aux Palestiniens et aux Israéliens qu’ils sont deux peuples sémites et que la paix, malgré les nombreuses guerres qui ont opposé les deux peuples, demeure la seule solution. Obama a réussi après sa conférence du Caire à parler aux Musulmans, après Strasbourg à parler aux Européens, après le Ghana à parler aux Africains en leur demandant de reformer leurs institutions et d’être responsables. Il lui reste maintenant à associer le reste du monde à la résolution des nombreux conflits dont les Américains seuls ne pourront trouver la solution, il en est ainsi du conflit israélo-palestinien même si celui-ci est compliqué à résoudre. Il faut passer du concept de leadership à celui de partnership. |

|
 |
|
 |
 |
 |
 |
|
|
Donnez
votre opinion ou lisez les 1 réaction(s) déjà écrites
Version
imprimable de l'article
Envoyer
l'article par mail à une connaissance
Partager sur:
Facebook
Google
Yahoo
Digg
Delicious
|
|
|
Les dernières photos publiées sur Grioo Village |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Top |
|
|
|
|
|
|
  |
 |
|
|