
Du Burkina Faso à la frontière birmano-thaïlandaise, le paludisme est présent sous différentes formes.
Appelé aussi Malaria (Mala aria, mauvais air) – qui est aussi le titre donné à l’exposition – la maladie fait aujourd’hui entre 1 et 3 millions de morts chaque année.
Dans le cadre d’une mobilisation internationale contre la maladie, William Daniels a parcouru différents territoires à la recherche du cliché qui choque, qui interroge ou qui pousse à la réflexion. Tel le moustique qui se pose sur la peau pour injecter le virus, ces clichés ont pour seule vocation d’informer sur ce qui se passe ailleurs, non loin de la Seine.
Photographe d’origine américaine, William Daniels s’est attardé sur la malaria, certainement plus pour provoquer un rebond de la part des spectateurs que pour donner naissance à un certain sentiment de pitié à l’égard des malades.
Ces clichés sont disposés dans un cadre presque paradisiaque, sur le Pont des Arts, le long de la Seine, à Paris. Ironie du sort ? Sans doute.
Ou peut-être est-ce une manière de se faire confronter deux réalités que tout sépare : la notre et la leur. Et puis, l’art n’a de sens que dans l’interprétation que l’on en fait. C’est sans doute pour cela qu’en guise de signature, William Daniels aura laissé quelques phrases explicatives.
L’air de dire, à travers son objectif : « ce que vous voyez a une explication et un réel sens. Vous ne rêvez pas. Ce n’est pas de la fiction mais ce qu’il se passe là-bas. »
Les reportages-photos redeviennent de plus en plus porteurs de sujets d’actualités. De l’Errance de Raymond Depardon à ces clichés publiés par certains titres tels que le Courrier International, ils ont pour vocation d’informer. Et, c’est bien là que la photo s’avère être l’instrument le plus correct et conforme aux réalités observées.
Aux détours d’une promenade dans les quartiers parisiens, prenez le temps de poser votre regard ne serait-ce que le temps d’un cliché de William Daniels. Il vous fera voyager, découvrir et comprendre que le paludisme est un fléau à défaut d’être, comme certain le pensent sûrement, « encore une de ses maladies qui touchent nécessairement les pays et les populations et plus pauvres… »
Et, comme on le sait, la vulgarisation commence par la reconnaissance.
Exposition-photo Mala Aria, de William Daniels jusqu'au 28 septembre 2008 sur le Pont des Arts, à Paris |