|
 |
  |

Le président du Ghana, John Agyekum Kufuor, a défendu, mercredi, les mesures prises par son gouvernement à l'occasion du bras de fer qui l'a opposé à des réfugiés libériens dont le comportement a été jugé en porte à faux avec la législation ghanéenne, tout en affirmant que les autorités veilleront à ce que leur rapatriement se fasse de telle sorte qu'il ne soit pas porté préjudice aux relations entre les deux pays de l'Afrique de l'Ouest.
Il a indiqué que le Ghana est prêt à dialoguer et à définir un calendrier satisfaisant avec l'aide du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et les partenaires, afin que l'opération puisse être réalisée sans causer la moindre amertume ou un quelconque embarras pour l'un ou l'autre pays. Le président Kufuor s'exprimait ainsi à l'occasion d'une audience accordée à une délégation libérienne conduite par Mme Olubanke King-Akerele, ministre des Affaires étrangères, au palais présidentiel d'Osu.
La délégation comprenait également M. Philip A.Z. Banks, procureur général et ministre de la Justice, M. Ambulai Johnson, ministre des Affaires intérieures et M. Gabriel Williams, vice- ministre de l'Information. La délégation était au Ghana pour transmettre au président Kufuor les regrets exprimés par le gouvernement libérien du fait du comportement indiscipliné de certains de ses ressortissants réfugiés au Ghana et de définir un programme pour leur retour dans leur pays. |
|

Le président Kufuor a, en outre, expliqué que le Ghana avait, en fonction de ses moyens, bien traité les Libériens pendant presque 20 ans et que leur situation n'était pas plus mauvaise que celle de leurs hôtes. Il a donc averti que le gouvernement ne permettrait pas à un quelconque scélérat de porter atteinte aux relations cordiales qui existent entre les deux pays depuis de nombreuses années.
De même, il ne saurait être question de laisser un mauvais exemple saper les fondements de la paix et de la sécurité dans la société, a-t-il encore relevé, tout en insistant sur le fait que cela serait considéré comme inacceptable.
Le chef de l'Etat ghanéen a, par ailleurs, noté que la situation politique (guerre civile) qui a entraîné l'ouverture d'un camp de réfugié pour les Libériens n'existait plus et que plus personne ne pouvait aujourd'hui se réclamer du statut de réfugié. Mme King-Akerele a fait savoir que son gouvernement regrettait tous les actes de ses ressortissants qui avaient perturbé l'ordre public. "Nous ne cautionnons pas de tels actes. Nous ne saurions approuver un quelconque acte qui contreviendrait à votre législation en matière d'ordre public". |

Elle a ensuite fait valoir que le Liberia ne souhaitait pas que ses relations avec le Ghana puissent souffrir de cette malheureuse situation, assurant que ladite situation ne donnera pas lieu à des représailles contre les Ghanéens installés dans son pays.
La délégation libérienne a eu des entretiens avec les responsables ghanéens pour trouver une solution au problème. Selon des sources bien informées, un comité tripartite comprenant les deux pays et le HCR sera mis sur pied pour définir les conditions du rapatriement.
Les discussions ont aussi traité de la question du transfert des centaines de réfugiés évacués du camp de Gomoa Buduburam, à l'ouest d'Accra, vers un centre de formation au leadership basé à Kordiabe, dans la région Est.
Samedi dernier, le gouvernement avait expulsé 16 Libériens de sexe masculin accusés d'être les meneurs des manifestations organisées par les réfugiés, parmi lesquels il y avait surtout des femmes, qui exigeaient le paiement de 1.000 dollars US au titre des frais de rapatriement et leur réinstallation aux Etats- Unis. |

Le gouvernement du Ghana avait envisagé de poursuivre les expulsions, mais il avait dû surseoir à sa décision pour permettre le règlement de la question par la voie du dialogue. L'agence onusienne chargée des réfugiés (HCR) a aussi demandé au gouvernement du Ghana de cesser les expulsions, tout en ordonnant aux réfugiés d'obéir aux lois du pays hôte dans lequel ils sont installés depuis 18 ans.
Dénonçant l'action des autorités, un réfugié libérien a porté plainte contre le gouvernement qu'il accuse d'être responsable de la "disparition" de sa femme. En effet, Patrick Ahossouhe a introduit une requête aux fins d'une ordonnance d'Habeas corpus contre le ministre de l'Intérieur et l'Inspecteur général des Forces de Police afin d'obtenir que sa femme, Mme Chicider Lawrence, l'une des personnes évacuée du camp de réfugiés de Gomoa Buduburam vers Kordiabe, soit présentée.
La requête a été initiée par deux militants des droits humains, en l'occurrence M. Tuinese Edward Amuzu du Centre de Ressources juridiques et Nana Oye Lithur, du Commonwealth Human Rights Initiative. Dans la requête, il est demandé au ministre et à l'Inspecteur général des Forces de Police de justifier l'arrestation et le maintien en détention de Mme Lawrence ainsi que d'indiquer les raisons pour lesquelles le tribunal devait s'opposer à sa libération.
Il est également demandé au tribunal d'ordonner aux deux responsables de s'abstenir de “toute initiative qui violerait son statut de réfugiée”. L'audience est prévue le 2 avril. |
 |
|
 |
 |
 |
 |
|
|
Donnez
votre opinion ou lisez les 0 réaction(s) déjà écrites
Version
imprimable de l'article
Envoyer
l'article par mail à une connaissance
Partager sur:
Facebook
Google
Yahoo
Digg
Delicious
|
|
|
Les dernières photos publiées sur Grioo Village |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Top |
|
|
|
|
|
|
  |
 |
|
|