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"Les petits grains de sable" de Berthrand Nguyen Mathoko |

On pourrait croire que la famille Bikéry est parfaite. Une perfection à la limite de la démesure : monsieur Bikéry, docteur athlétique et affable, madame Bikéry, « Reine Éliane » aux manières aristocratiques, et leur fille, Marie-France, belle comme le jour. Une famille de Congolais, riche, respectée et intégrée.
Pourtant, au fil des pages, le Docteur apparaît absent et infidèle, la Reine Éliane hargneuse et hantée par le fantôme d'un enfant mort trop tôt. La paix artificielle de cette famille se meut en luttes silencieuses, au fur et à mesure que Marie-France n'admet plus les valeurs conservatrices qu'on lui a inculquées. Elle se désolidarise de son temps en rêvant à une autre vie. Les mensonges et les non-dits empoisonnent sa découverte de l'existence. D'ailleurs, « Les petits grains de sable... » évoquent toutes ces petites choses « qui enrayent la machine à force de... », qui « à force de s'accumuler peuvent provoquer une dune... », nous explique Berthrand Nguyen Matoko.
Dans un soucis de décrire le monde sans complexe, cet auteur d'origines congolaise et vietnamienne nous conte l'éveil du sentiment amoureux avec toute l'âpreté qui l'accompagne : « Le message que j'ai voulu faire passer induit particulièrement la frontière entre le machisme et le féminisme ». Parallèlement, il évoque l'intégration des populations africaines en France : « jusqu'à présent en dehors de l'image négative que présentent les médias et certains auteurs africains (immigration, misère, sans papiers, etc), j'ai voulu montrer et prouver qu'il existe des africains qui ont réussi pleinement en France mais dont on en parle peu ou pas et que c'est très dommage! », témoigne-t-il.
Berthrand Nguyen Matoko, écrivain et psychologue, nous confie porter sur le monde de la littérature africaine « un regard assez riche en perspectives, bien que je déplore un peu le côté parfois trop péjoratif sur certains sujets tels que l'immigration ou l'homosexualité par exemple... ».
« Les Petits grains de sable... » est vendu sur amazon.com, dans les Fnac et chez l'éditeur (Editions Publibook). |
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"Grand écart" de Eric Joël Bekale |

Quand il était jeune, Mayombo a rêvé d'être de ceux qui, impatients et révoltés, partiraient chercher ailleurs les connaissances nécessaires au développement de leur pays. Étudiant, il a été l'instigateur de grèves et de manifestations violemment réprimées par la police. Puis il est parti, enfin. En silence, sans se départir ni de sa fierté, ni de sa dignité, il a supporté brimades et humiliations dans le soi-disant pays des droits de l'homme, pourtant médaillé d'exclusion. La France. Ce qui importait, c'était d'étancher cette soif de savoirs, pour revenir au pays en réformateur pacifique et démocrate. Le temps a filé comme l'éclair, il a rencontré Lesgie et ils ont eut un fils. Huit ans sont ainsi passés.
Mais quand vient le temps du retour, le pays a changé, et Mayombo aussi, a changé. Pourquoi rentre-t-il ? Est-ce pour retrouver sa mère et sa patrie, comme il se justifie auprès de Lesgie ? Est-ce parce qu'il retrouvera ses racines et se sentira plus utile ? Ou bien est-ce pour contempler, dans les regards lumineux de ses compatriotes, l'admiration qu'il ne manquera pas de leur inspirer ? Pour « boire dans la coupe de la fierté », « marcher sur le tapis rouge de la réussite » ? Pour entendre les applaudissements qu'il a jadis donnés ?
Éric Joël Bekale nous explique avoir voulu décrire deux situations. « Celle de l'étudiant africain chez lui, dans son pays d'origine, confronté aux difficultés quotidiennes du sous-développement et à l'indifférence des dirigeants », et celle de l'étudiant africain en France. « La déchirure qui est la sienne lorsqu'il doit rentrer définitivement dans son pays », dit-il. Il pourrait rester en France, mais « il sent que la France n'a pas besoin de lui », qu'il ne serait qu'un « Africain de plus perdu entre d'autres Africains, immigré diplômé sans avenir ». L'auteur conclut alors : « Bref, l'avenir de l'Africain est en Afrique et nulle part ailleurs. J'encourage les Africains à rentrer chez eux à l'issue de leur formation en Europe ». En d'autres termes, il s’agit de réinventer le moyen d’œuvrer à nouveau pour l’intérêt du pays. Mais Mayombo ne s'inquiète pas vraiment. « Tout ira bien », comme il dit.
L'auteur, écrivain et diplomate, porte un regard positif sur la littérature africaine actuelle. « Nous avons enfin des écrivains. Avant, dans les années 60 et 70, les grands noms de la littérature africaines sortaient des environnements universitaires ou politiques. Ce qui expliquait leur fort engagement. Aujourd'hui, on peut dire que nous comptons de plus en plus d'artistes en ce sens qu'ils font, avant tout, de la littérature. Cela ne veut pas dire que la nouvelle génération manque d'engagement, bien au contraire... Ce qu'il y a, c'est qu'elle est décomplexée. [...] Les écrivains africains tels que Alain Mabnckou, Kagni Alem,Calixthe Beyala, Bessora, Léonora Miano et bien d'autres, jouent à jeu égal avec d'autres grands noms de la littérature francophone. [...] C'est dire que la littérature africaine se porte bien ».
« Grand Écart » est disponible chez l'éditeur NDZE, chez le distributeur ALFA, à L'Harmattan, ainsi que très prochainement à Abidjan (Côte d'Ivoire), Dakar (Sénégal), Yaoundé (Cameroun) et Libreville (Gabon). |
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