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Kadhafi est mort. Pour certains, le tyran est parti et c’est bien fait pour lui, pour d’autres, la disparition d’un panafricaniste, même fou, est une perte énorme pour l’Afrique. Avec son argent et sa personnalité complexe, Kadhafi avait réussi à rénover la vieille OUA (Organisation de l’unité africaine) pour la transformer en Union africaine dans la ville Syrte qui l’a vu naître et qui l’a vu mourir ce 20 octobre 2011. Kadhafi a été tué le même jour que son fils Mouatassim. Son autre fils Al Islam serait blessé et peut-être capturé.
La mort de Kadhafi met en perspective les faiblesses de l’Afrique du Nord au Sud à propos de son incapacité à créer une organisation militaire africaine à l’image de l’OTAN capable d’intervenir dans un pays africain pour protéger les populations. Cette incapacité est liée à l’inexistence politique, militaire et économique des Africains dans le concert des Nations. L’Afrique est présente dans le contexte mondial seulement en tant que réservoir de matières premières et marchés éventuels qu’il faut doper pour les investissements occidentaux au moment où la crise frappe de plein fouet les économies occidentales.
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L’Afrique est incapable, au delà des discours et d’une logorrhée verbale infinie, de penser à l’organisation politico-militaire et stratégique de son existence |
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L’Afrique réintéresse les pays du Nord pour ses matières premières et parce qu’elle reste un marché potentiel. Kadhafi savait dire non à l’Occident et préserver ses ressources, certes de façon « maladroite » pour lui, sa famille et les tribus qui lui étaient reconnaissantes ; Kadhafi savait dire non. Rien de tel pour les dirigeants actuels africains qui ont peur de se voir chasser du pouvoir s’ils ne respectent pas les ordres venus de l’Occident. |
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Des combattants du CNT célèbrent la chute de Mouammar Kadhafi le 20 octobre 2011
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Mugabe résiste au Zimbabwe. Pour l’instant il amuse les Occidentaux qui savent qu’il est inoffensif malgré ses grandes déclarations et qu’il n’a pas la stature d’un Mouammar Kadhafi. Le temps viendra peut-être, un jour, que son sort soit réglé militairement sans que les autres pays africains ne protestent. On accumule contre Mugabe les conditions de sa mise au ban de la communauté internationale qui a commencé depuis fort longtemps afin de préparer une éventuelle escalade militaire, à moins que la mort naturelle l’emporte avant.
La mort de Kadhafi ne résout pas les problèmes d’installation des conditions pré démocratiques en Libye. Le Conseil National de transition aux affaires est traversé par des tensions politiques et militaires que la mort de Kadhafi va rendre plus visibles. L’espace politique libyen est formé par des membres du CNT aux origines diverses. Ils sont berbères, djihadistes, islamistes modérés, libéraux ou des libyens ordinaires.
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Le temps viendra peut-être un jour où le sort de Mugabe sera réglé militairement sans que les autres pays africains ne protestent |
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Ils ne s’entendent pas tous sur la façon d’installer un régime démocratique en Libye, de plus il y a énormément d’armes qui circulent en même temps que certains pro Kadhafistes qui ont trouvé refuge en Egypte, au Nord du Tchad, en Algérie ou en Tunisie. Kadhafi est intervenu au Tchad, a été reconnu responsable des attentats contre l’UTA, et de Lockerbie. C’était un terroriste pour certains et un combattant contre l’Occident pour d’autres. |

Les conditions d’une déstabilisation future de cette partie de l’Afrique sont en cours, à moins que le CNT demande à l’OTAN de parachever son travail au sol pour accélérer la fin de la guerre. Les puissances occidentales qui ont participé à l’élimination de Kadhafi, l’OTAN (c'est-à-dire les Etats Unis), la France, la Grande-Bretagne, un peu l’Italie et des pays du Golfe comme le Qatar, souhaitent avoir leur part du gâteau dans l’exploitation du pétrole, du gaz et des matières minérales libyennes.
La Libye libérée de Kadhafi met l’Afrique encore un peu plus emprisonnée par l’Occident. L’Afrique est incapable, au delà des discours et d’une logorrhée verbale infinie, de penser à l’organisation politico-militaire et stratégique de son existence. Les solutions existent.
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Kadhafi est mort. Pour certains, le tyran est parti et c’est bien fait pour lui, pour d’autres, la disparition d’un panafricaniste, même fou, est une perte énorme pour l’Afrique |
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Les Africains par paresse, fatalisme, préfèrent s’en remettre à Dieu au lieu de s’organiser de manière régionale en fonction de leurs moyens financiers réduits en jouant des rivalités stratégiques des Nations occidentales pour se doter des moyens suffisants politiques et économiques. Les Africains préfèrent se battre entre eux. Il n’y a qu’à voir la bataille pour la présidence de la CEDEAO entre le Bénin et le Burkina Faso. |

Les Africains préfèrent les tribunes politiques à l’organisation politico-économique réelle. Le malheur de l’Afrique ne se trouve pas en Occident mais auprès des Africains eux-mêmes, incapables de dépasser le stade infantile de leur existence depuis les indépendances dans les années 60 pour réfléchir comme des adultes.
Que la mort de Kadhafi permette aux dirigeants africains et à leurs populations de grandir et de devenir des réels adultes. Sinon il sera trop tard et nous continuerons à nous en remettre à Dieu et à la providence tout en restant esclave pour des générations entières. Ce texte n’est pas pro-kadhafiste mais un prétexte lié à la mort de Kadhafi pour que les Africains existent réellement en tant qu’adultes émancipés.
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