
Le secrétaire d’Etat fran çais à la Coopération et à la Francophonie et celui à l’Outre-Mer, respectivement Alain Joyandet et Yves Jégo, sont arrivés jeudi après- midi aux Comores pour une visite officielle de moins de 24h, alors que le Parlement exigeait, la veille, l'interdiction de cette visite des officiels français, a constaté la PANA sur place à Moroni.
Après une rencontre avec la communauté française de Moroni, aussitôt arrivés, les deux secrétaires d'Etat français ont rencontré le ministre comorien des Relations extérieures, Ahmed Ben Saïd Jaffar, puis ont été reçus en audience par le chef de l’Etat comorien, qui a offert un dîner en honneur des hôtes français.
"L'objet de cette visite est la redynamisation de la coopération bilatérale avec l'élaboration d'un plan de mise en couvre des engagements pris entre les deux parties (...) et le lancement des activités du groupe de travail de haut niveau", a indiqué un communiqué conjoint signé par les deux secrétaires d'Etat français et le ministre comorien.
Deux conventions de financement d’un montant total de 1.135.000 euros ont été signées, l’une destinée à une aide budgétaire pour payer des arriérés de salaires des fonctionnaires d'Anjouan et l’autre pour renforcer l’administration publique dans cette île comorienne, remise sur la voie de la légalité après le renversement du régime du colonel Bacar Dia, en fin mars.
M. Joyandet devait quitter Moroni peu avant minuit (21 H GMT), tandis que son collègue de l’Outre-Mer partira vendredi en fin de matinée.
Pour les observateurs politiques comoriens, l’accueil réservé à ces officiels français témoigne d’un recul du gouvernement vis-à-vis de la question de Mayotte.
"Sambi (le président des Comores) a défait l’union sacrée qui s’était tissée autour de lui quand il avait fait interdire les expulsions de ses compatriotes de Mayotte", a dit un député proche de la mouvance présidentielle. "Le président a tout perdu à cause de ce que ses adversaires appellent capitulation", a-t-il estimé.
Notons qu’au lendemain de la fuite de Mohamed Bacar, renversé le 25 mars dernier et réfugié à Mayotte, le président Sambi avait fait interdire l’expulsion par la France des Comoriens de Mayotte, suscitant un soutien populaire sans précédent en sa faveur.
Mais, deux semaines plus tard, après avoir reçu deux émissaires français et la mesure levée, 500 Comoriens sont expulsés de Mayotte vers Anjouan depuis le 1er mai. |