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Au lendemain de la fête des amoureux, le peuple libyen a décidé de mettre un terme à une idylle de 42 ans qui commençait à lui peser sur les épaules et la conscience avec Mouammar El Kadhafi. Ragaillardis par les expériences tunisienne et égyptienne, les Libyens ont décidé de jouer à fond la carte du changement. Ils ne s’imaginaient certainement pas que le prix à payer serait si élevé. Déjà, près de 400 morts jonchent les rues de Benghazi, de Tripoli et d’autres villes.
Le régime du Guide, notamment son bras armé, ne fait pas de détail pour réprimer les manifestants. Contrairement aux armées tunisienne et égyptienne dont le caractère républicain a été unanimement salué, celle du Guide libyen affiche son caractère prétorien, uniquement au service d’une seule cause et d’une seule personne par l’utilisation de moyens terrestres et aériens pour contrer les manifestants. Ce n’est ni plus ni moins une guerre que les militaires encore fidèles au guide libyen mènent contre le peuple.
La riposte est d’une violence inouïe qui laisse perplexe. Cet homme a-t-il vraiment aimé son peuple ? L’ONU et l’Union européenne ont appelé les forces armées libyennes à faire preuve de retenue. Et c’est la première fois que l’on parle de crimes de guerre voire de génocide depuis la révolution du Jasmin en Tunisie. La rivière de sang annoncée et promise par le fils Kadhafi, Seïf Al Islam, pour décourager les protestataires de prendre d’assaut le pouvoir en place, a été effective. |
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Des affiches représentant Kadhafi et son fils Seif El Islam piétinées
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Seif Al Islam, "le réformateur" qui est le successeur putatif de son père, est apparu, dépassé par les événements. Les réformes qui sont promises par ce régime aux abois, malgré leur pertinence, auront du mal à calmer la foule. Tout comme à Tunis ou au Caire, elles seront perçues comme des chausse-trapes.
Sur le sang des martyrs, le peuple qui a soif de liberté, de justice et de démocratie, veut jeter les bases d’une nouvelle Libye, d’un nouvel avenir. Le Guide libyen, tout comme Ben Ali et Hosni Moubarak, fait les frais de sa longévité au pouvoir. Frappé d’une certaine myopie, il n’a pas pu venir à bout du mécontentement du peuple qui n’attendait que le moment opportun pour s’en débarrasser.
Mais Kadhafi n’a pas encore abdiqué ; il résistera certainement par tous les moyens. Les réformes qu’il promet ne suffiront pas à calmer la rue. Ce dont le peuple a besoin aujourd’hui, c’est un changement radical, du sang neuf pour gouverner le pays. La graine du changement a été semée. La légitimité du colonel Kadhafi s’est profondément érodée. |

Mais l’homme saura-t-il négocier une porte de sortie honorable avant que la justice internationale n’entre dans la danse ? La victoire du peuple, quant à elle, est certaine, malgré les soubresauts d’un pouvoir assiégé. Kadhafi le visionnaire, Kadhafi l’Africain, le promoteur des Etats-Unis d’Afrique, n’a pas su se préparer une retraite paisible et méritée.
Comme bien des dirigeants africains, il a toujours cru que son avenir était dans le pouvoir et jamais en dehors. Le réveil doit être certainement douloureux pour tous ces dirigeants qui sont en train de se faire surprendre. Si le salut a été dans l’exil pour certains, d’autres, comme Kadhafi, ont sorti l’artillerie lourde pour résister. Mais jusqu’à quand ?
Abdoulaye TAO
Le Pays
www.lefaso.net |

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