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Guy Guioubly
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J.C Fouchet |
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Je serais tenté de m’adresser à Mr Paul Amar personnellement, car il m’a souvent paru déceler chez cet homme, un certain souci d’objectivité. Je pense précisément, par exemple, à celui qui nous a permis de découvrir il y a quelques temps, l’affaire de cet autre journaliste interrogé de curieuse manière par la police, afin d’obtenir de lui qu’il livre ses sources, ou, à celui qui a eu l’idée d’un débat entre les fameux BERNARD TAPIE et JEAN-MARIE LEPEN, sur une autre chaine de télévision.
Cela dit, et au delà de la personne, je veux interpeller le journaliste qui a organisé ou accepté d’organiser une émission pour attirer l’attention sur la crise en Guadeloupe, Martinique, Réunion, Guyane etc., sans aucun souci du contradictoire.
Mr Yves JEGO, Ministre chargé de ces régions, invité sur le plateau, n’avait face à lui aucun contradicteur, à l’instar de ce qui a été fait plus tard entre Madame Nadine PRINGENT et Mr Frédéric BOIRON, à propos de l’hôpital public. AUCUN ! N’aurait-on pas pu organiser un duplex avec un responsable local ? Et, pourquoi a-t-on présenté les Présidents du Conseil Général et du Conseil Régional, élus de gauche, comme "venant curieusement en aide au Ministre (U.M.P.)" ? Même la gauche soutiendrait donc Yves JEGO ! Vraiment !? Sans rire ! En agissant ainsi, n’a-t-on pas misé sur la confusion et sur la décrédibilisation des leaders en pointe dans ces luttes et, à travers elles, celles de l’ensemble des manifestants ? |
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Par ailleurs, deux points ont été particulièrement matraqués, assénés par Mr YVES JEGO, sans que quiconque ne puisse le contredire.
1- Le Ministre, donc le Gouvernement, donc le Président SARKOZY (au passage Mr Patrick Karam), donc l’Etat aurait répondu favorablement à 131 points sur 132. Cette affirmation a pour effet incontestable, de faire passer ceux qui revendiquent, pour des irresponsables. Or, il n’a pas pu échapper à Mr PAUL AMAR qui dit avoir écouté une radio sur ce sujet, que cette "affirmation déclarative" est contestée, sans cesse démentie "telle que dite", par d’autres parties prenantes aux discussions ! Un sujet sur lequel la présentatrice du sujet, elle-même, a dit des choses fortes, mais de manière peu objective.
Alors, dans ces conditions, quelle a pu être, incontestablement, la réaction de millions de téléspectateurs, de salariés de l’Hexagone, ceux qui ne parviennent pas à obtenir l’amélioration de leurs conditions de vie ou de travail, sinon celle-ci "Mais que veulent-ils encore ? De plus ?".
2- J’ai entendu dire ici et là que le Ministre se défaussait sur les responsables sociaux pour dire que, lui, ne pouvait payer des salaires, ce qui, au demeurant, ne lui est pas demandé, stricto sensu. Or combien de fois a-t-on entendu le Président de la République lui-même, NICOLAS SARKOZY menaçant : "Si les partenaires sociaux ne parviennent pas à se mettre d’accord et bien, l’état prendra ses responsabilités, les solutions qu’il conviendra de prendre" sous entendu "à leur place". Et puis, nous avons eu droit aux propos toujours inacceptables par les populations de là-bas. Après le désintérêt total pour la situation, affiché par le Président de la République dans son intervention télévisée de l’autre jeudi, nous avons eu droit au dédain du Ministre ! Oui au dédain ! |

Les gens des D.O.M. ne posséderaient pas "la culture du dialogue". Dit, répété et ainsi formulé "...la négociation. et cé pas la culture de la Guadeloupe ! "...les rapports sociaux à la Guadeloupe sont des rapports d’affrontement et pas de dialogue..". Traduction : "Ces français sont une catégorie d’asociaux en comparaison avec ceux de l’Hexagone". Et bien voilà ma réflexion personnelle à propos de ces attitudes : Que l’on continue à adopter de telles postures, à s’exprimer avec autant de dédain, comme dans les temps les plus critiques de la colonisation et, on s’étonnera, pendant longtemps encore, que les citoyens concernés dans ces départements y décèlent un relent de mépris, de déni de leur capacité à être des gens sérieux raisonnables comme les autres, les bons Français de la Métropole, et qu’ils se révoltent.
Puis, tout au plus, le Ministre, sans doute contraint et forcé par la pression de la réalité sociale et politique qu’il a constatée sur place, reconnaissait-il une situation : "...dans un territoire…où nous sommes plus sur une crise de société déchirée, une crise où l’histoire remonte au visage de tout le monde, une crise où, le passé contraint beaucoup le présent..". Soit ! Mais qui l’a déchirée ? Et plus grave, qui continue aujourd’hui encore à la déchirer ? Et le Ministre, après avoir dit "La" parole, s’en est allé du plateau, non sans avoir brandi la menace de faire, comme d’habitude, "donner-de-la-force-de-l’ordre", d’envoyer encore, comme il est d’habitude de le faire, et comme il vient de le faire d’ailleurs, des escadrons de gendarmerie, si les esprits ne se calmaient pas. Menaces en prélude à son "ça suffit !" que rapportent deux jours après les journalistes et les arrestations autour des barrages. |

Enfin le journaliste a eu l’excellent réflexe de comparer, par anticipation, la réaction de l’Etat dans les D.O.M. avec celle qu’il aurait adoptée dans une région métropolitaine et d’interroger le Ministre. Pourtant, il a laissé passer (franchement) son droit de relance, alors que le Ministre répondait, encore une fois, à coté, inlassablement, qu’il n’appartient pas à l’état de payer les salaires, etc., etc., etc...Et la messe était dite !
Heureusement, pourrait-on dire pour tenter de se consoler du déséquilibre de cette émission ! Heureusement qu’il y a eu peu après le départ du Ministre, l’intervention de Mr MICHEL GIRAUD ! Ce Directeur de recherche au CNRS qui a très dignement essayé et réussi dans une bonne mesure, à dire un certain nombre de vérités, même si les sujets qu’il a abordés, l’ont été trop rapidement, trop succinctement et que son propos sur "les tentations indépendantistes" ont été loin d’être satisfaisantes. Pourquoi n’y a-t-il pas eu, ne serait-ce qu’un échange entre le chercheur et le Ministre ? Qui a craint la confrontation, Mr GIRAUD ou Mr JEGO ?
De toute évidence, il n’aura pas été réconfortant pour les Martiniquais par exemple, d’entendre citer AIME CESAIRE dans ces conditions. Lui qui, sans aucun doute aurait été d’une manière ou d’une autre aux côtés des manifestants. Lui qui, toute sa vie, n’en déplaise aux sourds et aux aveugles, a dénoncé les mêmes problèmes que ceux avancés aujourd’hui sur place. |

Moi, qui ne suis plus tout jeune, je me souviens d’un court métrage réalisé il y a une trentaine d’années par Jérôme Kanapa, "Toutes les Joséphine ne sont pas des Impératrices" allusion claire à la vie aisée de l’épouse de Napoléon, et qui montrait pour les dénoncer également, les mêmes situations discriminatoires. Aujourd’hui je suis retraité, et je me souviens également d’un meeting syndical organisé par la CFDT à la Bourse du travail de Paris en 1979, et à laquelle de nombreux antillais salariés de la fonction publique et du privé ont participé, pour dénoncer cette situation "discriminatoire", je le répète. Je conseille donc la lecture de l’intégralité des interventions. Lors de cette manifestation, qui date de trente ans, je vous le rappelle, SECHOU, auteur compositeur interprète, a chanté plusieurs chansons de son répertoire aujourd’hui en voie de remix. Je livre à ce propos le lien suivant à tous ceux qui veulent le découvrir.
Voici ce qu’il faisait écrire sur la pochette de son disque, déjà à l’époque :
" L'année 1980 sera une période mémorable dans l'histoire des ANTILLES.
On se souviendra en effet des menaces proférées à l'encontre du peuple Martiniquais par le gouvernement français et des gardes-mobiles qui stationnent en renfort à Fort-de-France ; c'est à cette période, ironie du sort, que paraît le premier disque de chansons créoles militantes. SÉCHOU auteur compositeur interprète Antillais, prenant place aux cotés de ses compatriotes en lutte, dans un style inattendu, chante la révolte et l'espoir qui précèdent la libération "
Cet artiste est interdit sur la quasi-totalité des ondes radios et télévisions de France et de Navarre, service public et privé confondus. Ceci parce que ses chansons ont été et sont encore jugées "sulfureuses" "révolutionnaires" "incitant à la violence" "appelant à l’indépendance des D.O.M. /T.O.M.". Rien que cela ! |

Bonne réflexion et, formulons tous nos vœux pour que l’information soit plus objective qu’elle ne l’est aujourd’hui, car les temps sont durs, durs, durs. Bon courage à mes compatriotes d’Outre-mer. Tchinbé !
(1) Cé pas. : Il convient de lire : "Ce n’est pas", mais c’est ainsi que s’exprime un Ministre d’une république qui entend exiger des candidats à l’immigration la maîtrise du français. Quel comble ! A sa décharge, il faut remarquer qu’il n’est pas le seul à la tête de l’Etat à employer un français plus qu’approximatif … et je ne veux citer personne.
L'émission Revu et Corrigé du 14/02/09
Revu et Corrigé du 14/02/09 : intervention de Yves Jégo |

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