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Mohamed Erraji, blogueur marocain vivant à Agadir, une ville du sud du Maroc.
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Outre la peine de prison à laquelle il a été condamné, le jeune homme âgé de 32 ans doit verser une amende de 5 000 dirhams (430 euros). Mohamed Erraji est accusé d’avoir calomnié sa majesté Mohammed VI, Roi du Maroc dans un article écrit en arabe sur son blog et intitulé « Le roi encourage le peuple à la paresse ».
Il lui est reproché d’avoir écrit un article publié dans Hespress et intitulé “le roi encourage le peuple à la paresse”, dans lequel il critique Mohammed VI, roi du Maroc, qui inciterait le peuple à la paresse en distribuant des faveurs de toutes sortes à ceux qui arriveraient à l’approcher.
Le blogueur y critiquait la politique d’« assistanat » pratiquée, selon lui, par le souverain marocain, et citait une anecdote d’après laquelle Mohammed VI, se promenant en ville avec son fils aîné, aurait fait cadeau d’une grima (licence d’exploitation d’un taxi) à un homme qui avait réussi à l’approcher et avait chanté ses louanges. Dénonçant cette attitude « de mendiant implorant la charité du glorieux trône», et l’absence, au Maroc, de « loi égale pour tous », Mohamed Erraji affirmait que ses concitoyens n’avaient plus « qu’à ajourner leurs rêves d’un Maroc de justice et d’égalité des chances ».
Il est actuellement emprisonné à Inzeggane. Sa famille entend faire appel de cette décision, et demande l’aide des organisations de défense des droits humains. L'association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante) a dénoncé la condamnation à deux ans de prison ferme du blogueur, et réclamé sa "libération immédiate", dans un communiqué diffusé mercredi à Rabat.
Une condamnation qui n’est pas sans précédent. Fouad Mourtada, jeune informaticien de 26 ans avait lui aussi écopé en février, d’une peine de prison ferme de trois ans, et d’une amende de 10 000 dirhams (880 euros) pour avoir créé un faux profil, sur le site Facebook, du prince
Moulay Rachid, le frère du souverain. Un mois plus tard, le jeune homme avait bénéficié d’une grâce royale et avait été libéré. Par ailleurs, Reporters sans frontières (RSF) a jugé la condamnation du blogueur "injuste", dans un communiqué hier.
Selon Le Monde, les blogueurs marocains qui s’aventurent à désacraliser la personne du roi encourent donc les mêmes risques que les journalistes. Ahmed Benchemsi, directeur des hebdomadaires Nichane et Tel Quel, est poursuivi en justice pour avoir publié, début août 2007, un éditorial rédigé en arabe dialectal dans lequel il s’adressait à Mohammed VI sur un ton familier et réclamait une séparation des pouvoirs au Maroc. Son procès a été une nouvelle fois ajourné le 3 septembre. Son avocat voit là une façon de « classer le dossier ». Pour M. Benchemsi, il s’agit plutôt de maintenir sur sa tête « une épée de Damoclès », permettant de le convoquer « n’importe quand ».
Information de dernière minute : Mohammed Erraji vient d'être libéré sous caution. Aucune précision n'a été donné concernant la poursuite de la procédure judiciaire. |