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Le lycée Schoelcher renaîtra de ses cendres |
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Ci-dessus, le projet de modernisation du Lycée Shoelcher
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Le bâtiment G du lycée ne sera bientôt plus qu’un tas de gravas : la pince mécanique s’active depuis hier matin. C’est là le commencement d’une « seconde vie » pour le plus vieux lycée de Martinique qui devrait ensuite laisser place à un établissement répondant aux normes de « haute qualité environnementale ».
C’est au petit matin que l’engin s’active autour du bâtiment G, fermé depuis déjà deux ans. A charge pour le pilote d’évaluer, de calculer l’angle d’attaque du bâtiment pour une démolition efficace. Sur place, Eric Marie-Luce, Responsable des Services techniques de la Région. « Nous avons effectué plusieurs simulations des possibilités de réhabilitation mais les analyses techniques et économiques se rapprochaient du prix du neuf, cela sans atteindre les normes actuelles, et donc parasismiques ». |
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Voilà déjà une clarification sur les interrogations liées à la pertinence de la démolition et de la reconstruction, sachant que la démolition seule a coûté 170 000 euros.Il faut dire que cette décision est intégrée dans le projet de reconstruction de l’ensemble de l’établissement. Autrement dit, la Région démolit pour effectivement reconstruire. Sur la question des dates de réalisation, voire de livraison, Eric Marie-Luce reste imprécis mais, assure tout de même que le calendrier de la suite des événements sera établi « avec précision dès le dernier trimestre de cette année 2008 ».
La Région, la communauté scolaire du lycée et le Rectorat devraient alors recevoir l’avant projet définitif du lycée, dans lequel se trouveront les plans, le budget, et toutes les études nécessaires. « Avec cette démolition, le temps de la reconstruction pourra être diminué », conclue Eric Marie-Luce. Il n’y aura donc pas de reconstruction « même provisoire », puisque des modulaires ont été installés depuis la fermeture du bâtiment. |
La voix des amoureux du patrimoine |

Face à cette « menace » de démolition, un groupe de défenseurs des murs du lycée est né : le Collectif pour la sauvegarde, la préservation, la conservation et la valorisation du Lycée Schœlcher. Leur but, défendre les intérêts de ce lieu qui a vu passer tant d’événements et de personnages illustres. Contre la démolition du plus vieux lycée de l’île, le Collectif réitère au gouvernement la demande d’Aimé Césaire de le classer monument historique. |
Une équipe inter-îles |

Les artisans du nouveau lycée Schoelcher ont été choisis dans le cadre d’un concours d’architectes. Il s’agit de deux bureaux d’études de Martinique et de Guadeloupe, de même qu’un regroupement d’architectes en provenance également des deux îles, tous étant certifiés DPEA (Diplôme propre aux écoles d’architecture).
Cynthia Roussi
France-Antilles |
Serge Letchimy part en guerre… |
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Serge Letchimy : ''Oui, je m’oppose à la démolition du lycée Schœlcher''
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Assemblée Nationale |
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Les élus municipaux foyalais ne sont pas contents. C’est le moins qu’on puisse dire. La démolition, lundi dernier, du bâtiment G du lycée Schœlcher suscite chez eux colère et inquiétude. Pourquoi?
Parce qu’au-delà de cette démolition partielle, c’est tout le devenir global de l’établissement qui est sérieusement menacé. Réunis hier en conseil municipal, ils ont adopté une motion pour réclamer une plus large concertation sur l'avenir de l'établissement et qu'il soit inscrit aux monuments historiques .
Le maire de Fort-de-France a, en effet, saisi l’opportunité de ce dernier conseil municipal avant les grandes vacances, pour susciter une réflexion sur la politique patrimoniale de la ville. Et sur ce point, il a gagné son pari : réveiller d’abord les élus de son propre camp car, il sait que la bataille qu’il aura à mener sera difficile à gagner. Alors après avoir donné la parole à Elizabeth Landi pour rappeler l’histoire du bâtiment et expliquer que le patrimoine est éminemment politique, Serge Letchimy prend la parole pour, d’entrée de jeu, déclarer : "Oui, je m’oppose à la démolition". |

"Que les choses soient très claires. Il ne s’agit pas pour moi de faire le procès de la Région, ni de m’attaquer au président Marie-Jeanne que je respecte. Il est tout légitime pour la collectivité qui a en charge l’établissement de reconstruire, de restaurer, de faire les travaux nécessaires pour le bâtiment ne présente pas de danger pour la sécurité des élèves" .
En sa qualité de maire, Serge Letchimy a eu à démolir plusieurs écoles. D’ailleurs, il reconnaît avoir autorisé la démolition du bâtiment G. Ce que dénonce le maire de Fort-de-France, c’est le manque de concertation de la Région .
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J’ai découvert par hasard la maquette du futur lycée |

"A aucun moment, ajoute-t-il, je n’ai été consulté sur le devenir de l’établissement, ne serait-ce que pour m’informer ou me demander un avis, alors que tout le monde sait que nous nous battons pour faire classer ce bâtiment chargé d’histoire".
La ville est en effet candidate pour être ville d’art et d’histoire et tout cela passe par une nécessaire préservation de l’héritage du passé et le lycée Schœlcher en est une pièce . Comme Elizabeth Landi, Serge Letchimy estime que la démolition totale du lycée est un acte grave car il ne s’agit pas de détruire un simple bâtiment pourri.
"Faut-il détruire tous les sites qui ne sont pas aux normes parasismiques d’aujourd’hui?" se demande t-il. Dans cette affaire, il reconnaît aujourd’hui qu’il a été quelque peu naïf de croire que la région allait démolir uniquement certaines parties de l’ensemble. Mais c’est par hasard, qu’il a découvert "l’énorme barre" qui sera édifiée à la place du lycée actuel.
"C’est de ma responsabilité de dire que je n’approuve pas ce choix. La ville de Fort-de-France ne signera plus aucun permis de démolition, ni de construction. Même si nous sommes seuls, nous continuerons à nous battre. Car le lycée Schœlcher n’est pas une école ordinaire, sans âme, sans vie, sans histoire".
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Appel à la responsabilité de l’État |

Même s’il précise qu’il ne s’agit pas pour lui de déclarer la guerre à Alfred Marie-Jeanne. C’est bien une nouvelle bataille qui s’engage entre les deux hommes. Car, dans le camp des élus PPM, Alfred Marie-Jeanne est accusé de vouloir "effacer de la mémoire collective des Martiniquais Victor Schœlcher". Les élus foyalais sont convaincus qu’une fois le lycée démolit et reconstruit, il sera rebaptisé et ne portera plus le nom de Victor Schœlcher.
Déjà le 10 octobre 2007, Aimé Césaire avait écrit à la Ministre de la culture et de la communication Christine Albanel pour lui demander qu’une décision d’instance de classement soit mise en œuvre rapidement compte tenu du caractère exceptionnel de cet édifice. Cette demande est restée sans réponse officielle. "C’est inacceptable, dira t-il. Le Préfet devra prendre sa responsabilité car c’est lui qui devra ou pas accorder le permis de construction du lycée.
Le maire de Fort-de-France précise qu’il ne demande pas à l’État de jouer les arbitres dans un dossier qui concerne avant tout et surtout les Martiniquais mais il demande aux uns et aux autres un peu de reconnaissance et de respect pour "ceux qui ont contribué (notamment Victor Schœlcher) à une nouvelle humanité dans le monde". |
Une pétition pour la sauvegarde du lycée |

Le collectif pour la sauvegarde, la préservation et la conservation et la valorisation du lycée Schœlcher, récemment constitué fait circuler une pétition. Dans ce texte, la valeur patrimoniale du bâtiment du lycée est mise en avant.
Il est aussi écrit que "sa destruction ( du lycée) c’est l’anéantissement de tout un pan de notre histoire et des repères mémoriels qui ont posé les jalons du consensus social et culturel de la sortie de la société esclavagiste. En l’état actuel des informations communiquées, rien ne peut justifier qu'un tel bâtiment, qui présente une valeur patrimoniale et une architecture de très grande qualité - tant extérieure qu'intérieure - soit détruit".
A travers cette pétition, il est demandé au Conseil Régional bailleur, et l’Etat, l’actuel propriétaire, "d'arrêter immédiatement le processus de démolition et de démantèlement du Lycée Schœlcher; que toute la transparence soit faite sur les études qui ont conduit à la décision de démolition du bâtiment; qu'une cellule de crise soit mise en place au plus vite avec l'ensemble des partenaires impliqués et susceptibles d'apporter toute solution et aide concernant l'avenir du bâtiment : à court terme afin de le protéger et le sécuriser, à moyen terme afin de trouver les moyens de son utilisation".
Ghislaine Burac
France-Antilles |

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