
Le chef du CNDD, Moussa Dadis Camara, interrogé par la radio française Europe 1, est revenu sur le massacre de lundi en Guinée.
Il a d'abord blâmé l'opposition pour avoir conduit ses partisans "à la boucherie", en vue de satisfaire les ambitions de ses leaders. Concernant la répression menée par ses troupes, Moussa Dadis Camara déclare qu'il "n'était pas sur le terrain", et affirme avoir été débordé par les événements. "J'ai hérité d'un demi-siècle d'héritage, d'une armée qui n'a jamais été structurée, d'une armée où la hérarchie n'est pas respectée, où le caporal peut dire merde à un colonel, à un général. Dire que je contrôle cette armée serait de la démagogie".
Même en supposant que les propos du chef du CNDD comportent une part de vérité, il n'en resterait pas moins qu'en tant que président et donc partie intégrande de la chaîne de commandement, il a une très une lourde responsabilité dans le massacre de manifestants survenu le 28 septembre. Sa responsabilité est d'autant plus importante qu'il tient par ailleurs un discours ambigü vis à vis de l'opposition. Dans une allocution diffusée à la télévision guinéenne, Moussa Dadis Camara a en effet interdit les "manifestations subversives", ajoutant que "les fauteurs de trouble seraient sévèrement punis".
"Je demande aux autorités religieuses, aux leaders d'opinion, aux leaders de partis politiques, aux organisations de la société civile et aux médias de ne pas faire de déclarations ou d'activités susceptibles d'entraîner le trouble à l'ordre public".
Il a évoqué comme sur Europe 1 l'existence "d'éléments incontrôlés" de l'armée, et a promis une enquête sur les massacres. Il a également décrété deux journées de deuil national jeudi et vendredi.
Ci-dessous en audio, les interviews de Moussa Dadis Camara sur Europe 1 et RFI |