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Idriss Deby
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wikimedia.org |
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Le Kenya, la Somalie, le Darfour… et maintenant le Tchad. En effet, depuis quelques jours, la menace militaire d’une prise de la capitale se faisait sentir. Malgré le déploiement des forces gouvernementales commandées par le chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby Itno, autour de la ville pour repousser les assaillants, les rebelles ont réussi leur offensive samedi matin.
Après trois heures d’affrontements, ils étaient 2000 hommes, selon une source militaire française, à avoir franchi N’Djaména à bord de 300 véhicules 4X4 équipés de mitrailleuses, de lance-roquettes et de kalachnikovs. Selon Abderamane Koullamalah, porte-parole de l’alliance de groupes rebelles tchadiens, ils ont « mis en déroute » l’armée nationale (RFI).
Pour l’instant, le chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby Itno fait de la résistance et se cache dans le Palais présidentiel.
Si dans l’après midi, un calme apparent semble revenir dans la ville, on note déjà ci et là des scènes de pillages et des accrochages dans les rues entre habitants et militaires. Les rebelles, qui occupent désormais les quartiers du centre ville, du côté de la radio nationale, de l’hôtel Novotel mais aussi les zones périphériques, affirment vouloir « sécuriser la ville ».
Du côté du pouvoir en place, seuls Mahamat Ali Abdallah Nassour, ministre d'Etat et Amad Allam-Mi, ministre des Affaires étrangères, se sont exprimés sur la situation en démentant le contrôle de la capitale par les insurgés et en assurant que le chef de l'Etat conduit les opérations depuis la Présidence.
Pourtant, les forces gouvernementales tchadiennes semblent mal en point dans cette bataille. Leur chef d'état-major, Daoud Soumaïn, aurait été tué vendredi à Massaguet (au nord de N’Djaména) lors des premiers affrontements. L’aide militaire française habituelle n’est pas à l’ordre de jour. Et on compte déjà deux victimes du côté des représentations internationales. Un bombardement qui a touché la résidence de l'ambassadeur de l’Arabie saoudite à N'Djamena a tué samedi l'épouse et la fille d'un employé de l'ambassade, selon une annonce du ministère saoudien des Affaires étrangères.
Il est donc vivement conseillé aux civils, nationaux et étrangers, de rester chez eux pour éviter les balles perdues.
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La France a-t-elle lâché Le Tchad ? |
On peut se poser la question même si sans être politologue, on connaît la réponse. Les militaires français basés au Tchad ne sont pas intervenus dans la bataille de N’Djaména, par souci de « neutralité » a déclaré le ministre français de la Défense, Hervé Morin. Les accords de défense qui lient Paris à son ancienne colonie prévoient un appui logistique, de santé et de renseignement, mais pas un soutien militaire direct au régime. Certes.
Pourtant l’histoire se répète et la dernière fois que les rebelles ont tenté de pénétrer la capitale tchadienne (en 2006, ndlr), la France a intervenu pour maintenir le pouvoir d’Idriss Déby. Aujourd’hui, l’Hexagone semble vouloir se tenir à l’écart des conflits internes du pays. Une nouvelle politique, une nouvelle ère se dessine donc. L’effet « rupture » de Nicolas Sarkozy ?
En tout cas, bien que les effectifs français aient été renforcés avec l’arrivée de 150 soldats supplémentaires de Libreville, leurs missions sont d’assurer la sauvegarde des 1500 ressortissants français, sécuriser leurs propres casernements et protéger l'aéroport international de N’Djaména, la seule porte de sortie pour une évacuation. Déjà vendredi, plus de 600 Français avaient été regroupés en trois points sécurisés par les militaires d'Epervier, présents dans le pays depuis 1986. Un premier avion français a décollé de N’Djaména pour Libreville avec 75 ressortissants étrangers, qui poursuivront leur voyage vers Paris à bord d’un Boeing 777 affrété par la France.
L'ONU aussi a commencé l'évacuation de son personnel de N'Djaména ainsi que l’ambassade des Etats-Unis.
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Quant à l’Union africaine réunie à Addis-Abeba, elle a dénoncé l'entrée des rebelles dans N'Djamena par les armes. « En cas de victoire de la rébellion, nous les excommunierons de l'Union africaine », a déclaré aux journalistes le nouveau président, Jakaya Kikwete.
L’UA a toutefois chargé les présidents congolais Dénis Sassou-Guessou et libyen, le colonel Mouammar Kadhafi d'une médiation entre les rebelles et le chef de l’Etat tchadiens. Une médiation qui aurait déjà porté des fruits. Samedi soir, Mahamat Nouri, l'un des chefs rebelles aurait accepté un cessez-le-feu après l’intervention de Kadhafi, selon une annonce de l'agence de presse libyenne Jana.
Les événements au Tchad risquent de retarder davantage le déploiement de la force européenne Eufor-Tchad-RCA au Darfour. Une situation qui ne déplaira pas au Soudan, qui ne veut pas de l’Eufor à sa frontière et qui semble tout faire pour que les rebelles perturbent son arrivée.
Idriss Deby est au pouvoir depuis 17 ans. En 2005, il a changé la constitution pour pouvoir briguer un nouveau mandat. La non-intervention de Paris pourrait sceller la fin du régime de Deby, arrivé lui aussi au pouvoir par un coup d’état sur le président de l’époque, Hissein Habré, le 1er décembre 1990.
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