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Nicolas Sarkozy le 10 mai
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daylife |
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En 1998, la France avait célébré le 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage. A l’époque, on s’était bien gardé de rappeler que l’esclavage avait d'abord été aboli en 1794 par la convention, avant d’être rétabli en 1802 par Napoléon, puis définitivement été aboli en 1848.
Le 10 mai dernier, Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il fallait avoir le courage de "regarder lucidement cette histoire car c’était l’histoire de France (...) cette histoire, alors, deviendra notre histoire commune, l'histoire de tous les Français, pas simplement l'histoire d'une partie d'entre eux. La traite des Noirs "est une blessure profonde qui pèse encore sur nos consciences et les mémoires portent le poids de cette histoire", a encore dit Nicolas Sarkozy qui a ajouté "qu'il existe encore aujourd'hui des inégalités qui trouvent leur origine dans cet héritage si douloureux". "Ayons le courage d'en parler pour assumer ensemble notre Histoire", a-t-il continué.
"Je voudrais qu'on mette cette lucidité au service de l'apaisement", a ajouté le président, pour qui "le devoir de mémoire ne peut souffrir des concurrences et des clivages". Cette volonté se traduira à l'école afin, a dit Nicolas Sarkozy, "que nos enfants puissent comprendre ce qu'a été l'esclavage" et "mesurer les souffrances que l'esclavage a engendrées, les blessures qu'il a laissées dans l'âme de tous ceux que rien ne peut délier de ce passé tragique".
Selon le président Sarkozy, la traite des Noirs, l’esclavage et l’abolition seront inclus dans les nouveaux programmes du primaire à la prochaine rentrée scolaire, en septembre 2008.
Toutefois, il est à noter que certains thèmes liés à l’esclavage comme la date de l’abolition ainsi que le nom de Victor Schoelcher, figurent déjà au programme du cours moyen. Par ailleurs Christiane Taubira a rappelé que l’enseignement de l’esclavage était un volet de la loi Taubira votée en 2001, et que l’annonce de Nicolas Sarkozy ne faisait qu’entériner une disposition législative prévue depuis plusieurs années. Claudy Siar s’est interrogé sur les délais, arguant qu’entre mai et septembre, il était difficile pour les historiens spécialistes du sujet de véritablement travailler sur les programmes d’ici septembre. Il a néanmoins ajouté que le fait que Nicolas Sarkozy en parle allait susciter une plus grande attention de la part de ceux qui organisent les programmes scolaires.
Pour rappel, il a été décidé en 2005 d’instaurer une journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage qui a lieu le 10 mai. Mais une seconde date, le 23 mai, a été arrêtée comme journée commémorative pour les associations qui regroupent les Français d'Outre-Mer de l'Hexagone et qui souhaitent célébrer le passé douloureux de leurs aïeux. Ces deux dates distinctes pour célébrer le même événement illustrent bien une guéguerre associative sur laquelle nous reviendrons. La cérémonie présidée par Nicolas Sarkozy avait lieu dans les jardins du Luxembourg, et il était accompagné de Christine Albanel, Michèle Alliot-Marie, Fadela Amara, Yves Jégo et Patrick Karam. |