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En amenant la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Niger à prendre en charge l’organisation du référendum constitutionnel, le président Mamadou Tanja vient de réussir un tour de force dans sa marche irrésistible pour son maintien au pouvoir. Au bout de deux rencontres avec le président de la (CENI), Moumouni Hamidou, Tanja est parvenu à rallier ce dernier à son projet référendaire.
On rappelle qu’au lendemain du 12 juin, date à laquelle la Cour constitutionnelle a rendu son premier arrêt invalidant le décret du président Tanja convoquant le corps électoral pour le référendum constitutionnel le 4 août, la CENI avait écarté de son chronogramme l’organisation de ce scrutin, se focalisant sur les législatives anticipées prévues le 20 août 2009.
Le président Tanja était de toute façon prêt à dissoudre la CENI et à mettre en place une commission électorale à sa convenance, s’accordent à reconnaître la plupart des observateurs de la scène politique nigérienne. Depuis qu’il a décidé de recourir "de manière abusive et anticonstitutionnelle" à l’article 53 de la Constitution - les conditions de son emploi n’étant pas constituées - pour s’arroger des pouvoirs exceptionnels, plus rien ne semble l’arrêter. |
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Vendredi, il a pris un décret pour convoquer le corps électoral pour le référendum constitutionnel du 4 août qui va inaugurer une sixième République après avoir porté quelques modifications au Code électoral. Jeudi, il a procédé à l’installation officielle de la nouvelle Cour constitutionnelle dont les sept membres, taxés d’être des personnalités acquises à son projet référendaire, ont prêté serment sur le livre saint de leur confession.
On rappelle que le 29 juin dernier, il avait, en application de l’article 53 de la Constitution du 9 août 1999, procédé à la suspension temporaire des articles 104, 105, 105 et 107 de la Constitution, à la dissolution de la Cour constitutionnelle et à la prorogation pour six mois du mandat des conseillers municipaux.
Convaincu qu’apparemment plus rien ne peut encore lui résister, le pouvoir tente par tous les moyens de réduire au silence les forces démocratiques et les médias qui s’opposent au projet référendaire. Au nombre des cibles, le président du Front pour la sauvegarde des acquis démocratiques (FUSAD) et représentant démissionnaire de la Société civile au sein de la (CENI), Morou Amadou, interpellé la semaine dernière par la Police judiciaire, jugé et mis en liberté provisoire pour des faits dont les preuves ne sont pas constituées. |

Au lendemain de l’interpellation de ce dernier, c’est le chef de file de l’opposition nigérienne, Mahamadou Issoufou, qui avait été brièvement interpellé par la Gendarmerie nationale.
A côté des acteurs politiques et de la Société civile, les médias ne sont pas épargnés, en témoigne la fermeture unilatérale par le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Daouada Diallo, du groupe de presse "Dounia", qui a très vite repris ses émissions après une décision judiciaire du tribunal de grande instance hors classe de Niamey rendue vendredi.
Aujourd’hui, Mamadou Tandja demeure le seul maître du jeu politique. Ni les manifestations des démocrates regroupés au sein du Front pour la défense de la democratie (FDD) et du Mouvement pour la défense de la democratie et la République (MDDR), ni les actes de réprobation de la communauté internationale n’ont réussi a l’ébranler.
Bien au contraire, l’échec de la grève générale "pays mort", lancée mercredi dernier par la (FDD), a achevé de le conforter dans le sentiment que les populations, dans leur écrasante majorité, soutiennent son projet. A cela s’ajoute la neutralité affirmée de l'armée qui a demandé aux acteurs politiques de la tenir en dehors du débat en cours. |

L’argument politique à l’origine du maintien de Tanja est que c’est le "peuple" lui-même qui veut que celui-ci puisse bénéficier d’une rallonge de trois ans de son mandat pour parachever ses nombreux chantiers pour le développement du Niger.
Sauf situation imprévue, Tanja est sûr de réaliser son dessein et de continuer à présider pour plusieurs années encore aux destinées du Niger. Le projet de Constitution devant inaugurer la sixième République prévoit une période de transition de trois ans pendant laquelle, il gouvernera seul, puis l’organisation d’élections présidentielle, législatives et communales.
Elu pour la première fois en 1999 et réélu en 2004 sous la bannière du Mouvement national pour la société de développement (MNSD- Nassara), le président Tanja arrive au terme de son mandat constitutionnel le 22 décembre 2009. |

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