
Alors que Boko Haram continue ses attaques sanglantes, un de ses chefs, Shuaibu Muhammed Bama a été arrêté dans la ville de Maiduguri, au domicile d'un membre actuel du sénat nigérian. De quoi renforcer la conviction, partagée par beaucoup au Nigeria, que Boko Haram bénéficie de la complicité de politiciens locaux. Le nom du sénateur concerné n'a pas été rendu public par l'armée qui a déclaré que l'arrestation était intervenue jeudi. Le sénateur nie cependant les faits selon les médias.
Le responsable de Boko Haram arrêté est soupçonné d'avoir organisé les récentes attaques. L'année dernière, un autre sénateur, de l'Etat de Borno, avait été arrêté et accusé d'entretenir des liens avec Boko Haram. Le sénateur avait clamé son innocence et avait été plus tard libéré sous caution. En janvier 2012, le président Goodluck Jonathan avait affirmé que Boko Haram avait infiltré tous les niveaux de gouvernement, sans donner plus de détails.
Certains analystes estiment que des hommes politiques du Nord seraient prêts à se ranger du côté de Boko Haram pour mettre en difficulté Goodluck Jonathan, originaire du Sud. Au Nigeria, il y a une acceptation tacite du principe de rotation du pouvoir entre le Nord et le Sud. L'ancien président Umaru Yar'Adua étant décédé au cours de son premier mandat, certains estiment que c'est un homme politique du Nord qui aurait du lui succéder et non un homme politique du Sud comme Goodluck Jonathan.
Les objectifs officiels de Boko Haram sont d'établir la Charia dans tout le Nigeria. Depuis 2010, Boko Haram aurait causé plus de 1400 morts dans des attaques au centre et au Nord du Nigeria. |