
Trois-cent cinquante Congolais ont été expulsés de la ville de Soyo et de la province de Cabinda par les autorités angolaises depuis le début de la semaine, a t-on appris de sources onusiennes samedi à Kinshasa. Les Congolais, qui ont été expulsés par les postes frontaliers de Yema et du Yacht, dans le territoire de Muanda, dans la province du Bas-Congo, ont déploré les conditions dans lesquelles ils ont été arrêtés et refoulés.
"Nous avons été refoulés depuis 05 heures du matin. Les Angolais nous demandent de quitter leur pays. Nous les 'Zaïren', comme ils nous appellent, ne pouvons pas vivre dans leur pays. Nos enfants sont restés là-bas. Nous avons abandonné nos affaires sur place. Il y a de gens qui y ont construit. Certains d'entre-nous ont passé 05, 10, 15, voire 20 ans à Soyo ou au Cabinda. Aujourd'hui, nous sommes rentrés les mains vides. Nous demandons à retourner dans nos villages respectifs", a témoigné une femme refoulée sur les antennes de la radio onusienne OKAPI.
Selon la radio, aussitôt arrivés à la cité côtière de Muanda, ces refoulés ont été acheminés au bureau de l'administration du territoire où ils ont été recensés, puis conduits chacun vers son milieu d'origine. La Société civile de Muanda a dénoncé la manière dont ces compatriotes ont été refoulés, tout en constatant que la plupart de ces expulsés sont entrés illégalement en Angola.
Les premières vagues d'expulsions des milliers de Congolais par l'Angola, en début de cette année pour des raisons électorales, ont failli assombrir le ciel des relations entre Kinshasa et Luanda, n'eût été la sagesse affichée par les deux gouvernements dans le traitement des contentieux. |