Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Mardi 23 Avril 2024 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesEconomieArticle
Obiageli Ezekwesili explique la nouvelle stratégie africaine de la banque mondiale
07/03/2011
 

Actuellement vice-présidente à la Banque Mondiale pour la région Afrique, la nigériane Obiageli Katryn Ezekwesili est chargée de la réalisation de projets et de travaux économiques et sectoriels dans 47 pays d’Afrique subsaharienne. Elle revient pour grioo.com sur les piliers de la nouvelle stratégie de la banque mondiale sur le continent africain
 
Par Paul Yange
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 
Obiageli Ezekwesili  
Obiageli Ezekwesili
 

La banque mondiale vient d'annoncer sa nouvelle stratégie pour la région Afrique. Pouvez-vous nous la détailler ?

La nouvelle stratégie de la banque mondiale est une stratégie que nous avons conçue suite aux consultations que nous avons eues avec les Africains sur le continent et avec toutes les autres parties concernées par les problèmes qui affectent l'Afrique. Elle repose sur les succès et les futures promesses d'une Afrique qui peut devenir un pôle de croissance économique.

Notre stratégie met l’accent sur les piliers fondamentaux auxquels l'Afrique aurait besoin de s'attaquer et dans lesquels elle devrait faire des progrès.

L'Afrique a déjà commencé à connaître la croissance. Au cours de la dernière décennie, elle a connu en moyenne une croissance de 5,7% par an. Cette croissance n'est pas suffisante. Mais c'est bien qu'elle ait commencé même si ce n'est pas assez pour sortir beaucoup plus de gens de la pauvreté. Il faut continuer les réformes qui permettraient à cette croissance de décoller. Il faut également élargir les bases de cette croissance. C’est pourquoi la diversification est extrêmement importante. En diversifiant, nous nous concentrons sur un pilier qui comprend la compétitivité, l'emploi.

 Publicité 
 

Le second pilier concerne la vulnérabilité et la résilience. L'Afrique est un continent qui souffre énormément de chocs endogènes et exogènes. La dernière crise économique et financière a affecté l'Afrique au niveau macro et fiscal. La crise alimentaire a affecté l'Afrique. Le changement climatique est un choc qui a un impact (désertification, etc). Certains chocs se trouvent au niveau de la santé (malaria, sida etc) Il faut savoir comment résister à ces chocs à l'avenir.

Il faut mettre en place les politiques, systèmes et institutions qui isolent le continent des impacts de ces chocs qui nuisent à la croissance africaine. Si l'Afrique ne connait pas de croissance, ou si sa croissance est en yo-yo, alors il sera plus difficile de sortir des millions de gens de la pauvreté.

C'est l'approche que nous avons avec ces deux piliers. Mais fondamentalement, ces deux piliers sont construits sur une fondation qui comprend la gouvernance et les capacités du secteur public (troisième pilier). Ce qui signifie qu'il faut avoir un système de gouvernement capable d'appliquer les bonnes politiques , de mettre en place les règles du jeu, d'avoir les types de procédures permettant aux politiques mises en place sur la base de ces deux piliers d'être efficaces.

Compétitivité et emploi, vulnérabilité et résilience, gouvernance et capacités du secteur public constituent les piliers de la nouvelle stratégie de la banque mondiale en Afrique



Est ce que cette nouvelle stratégie est vraiment différente des précédentes ?

Elle est différente à de nombreux niveaux. Vous voyez, comme je l'ai dit, cette stratégie a été initiée par des déplacements de la banque en Afrique où on a demandé aux Africains quelles étaient les aspirations de l'Afrique, comment elle se percevait dans l'arène mondiale aujourd'hui, quels étaient les différents défis auxquels elle devait s'attaquer.

Par exemple, nos études ont montré que les problèmes affectant la gouvernance et les capacités du secteur public étaient des obstacles à la croissance et au développement en Afrique. Mais nous voulions aller sur le terrain en Afrique, dans les ministères et auprès des citoyens qui disaient "nous avons un problème que nous devons résoudre" dans le domaine des capacités du secteur public et de la gouvernance". Donc ce type d'engagement et de processus consultatif au niveau local constituent un élément nouveau qui ressort dans cette stratégie.

Deuxièmement, nous avons l'habitude de traiter les problèmes au niveau sectoriel : Agriculture, infrastructures, santé etc en considérant qu'il s'agit d'activités indépendantes. Avec la nouvelle stratégie, nous ne regardons plus des secteurs, mais des solutions de développement.

Obiageli Ezekwesili avec Trevor Manuel, ministre des finances sud-africain  
Obiageli Ezekwesili avec Trevor Manuel, ministre des finances sud-africain
 

Si la compétitivité et la création d'emploi sont les objectifs que vous voulez atteindre, vous aurez besoin de demander pour chaque pays quels sont les obstacles qui les empêchent d'être compétitifs, d'accroître la productivité et donc créer des emplois.

Si on prend l’exemple du secteur agricole, beaucoup de points viendront à l'esprit, comme le déficit d'infrastructures, l'accès aux routes rurales, l'investissement en eau (irrigation) ou peut-être les problèmes technologiques, l'accès aux moyens financiers pour les agriculteurs...Il ne suffit plus de dire "ceci est la chose la plus importante à faire", mais regarder comment interconnecter un certain nombre de secteurs pour atteindre la productivité, la compétitivité, et créer des emplois.

Avez-vous eu des retours de la part des gouvernements africains et de la société civile africaine concernant cette nouvelle stratégie ?

Je devrais vous demander si vous êtes allé en ligne et si vous avez fait partie des plus de 1400 personnes consultées directement sur ces stratégies (sourire). Au delà de ces 1 400 personnes, il y a des milliers de personnes à travers le continent qui ont participé au processus d'articulation de la stratégie. Quand nous avons fini le draft de la stratégie, nous l'avons renvoyé aux pays concernés en leur disant de nous donner leur feedback. Il y a eu beaucoup de retours qui ont été pour la plupart positifs.


Vous pensez donc qu'il n'y aura aucun problème avec la nouvelle stratégie...

Eh bien toute stratégie comporte un risque. L'économie mondiale est toujours fragile. Le fait qu'on ne sache pas exactement comment elle va évoluer constitue un risque. Il y a aussi le risque que le type de ressources dont l'Afrique a besoin ne se matérialise pas. Une partie importante des ressources dont l'Afrique a besoin pour améliorer ses énormes besoins en infrastructures (48 milliards de dollars d'investissement additionnels que l'Afrique doit faire) doivent venir du secteur privé en plus des ressources domestiques.

Les citoyens ont changé, les gouvernements aussi. Des institutions comme la Banque Mondiale devaient changer et adopter de nouvelles approches


Il y a une récession économique dans les pays d'où viennent les capitaux. Il y a aussi le risque de chocs comme la crise alimentaire qui semble à nouveau se manifester. Dans ce type de circonstances, il faut savoir s'adapter et s'ajuster. Ce nous avons fait dans cette stratégie c'était de mettre en place ces capacités permettant de s'adapter cette stratégie à des circonstances changeantes. Le risque existe, mais nous avons mis en place des processus d'atténuation même si on ne peut jamais être sûr à 100%.

Vous avez évoqué tout à l'heure le gros besoin en infrastructures de l'Afrique. On sait que la Chine par exemple finance ou réalise beaucoup de projets d'infrastructures. Comment la banque mondiale voit t-elle son rôle en comparaison de celui de la Chine par exemple ?

Comme je l'ai dit, l'Afrique a un besoin d'investir additionnellement 48 milliards de dollars en infrastructures. On voit que le besoin est profond et sévère. Ce problème d'infrastructures constitue un handicap pour la croissance. Or l'Afrique doit combler ses besoins en infrastructure. Donc toute source de financement qui lui permet de le faire d'une manière responsable est bienvenue. Ce dont l'Afrique a besoin essentiellement c'est d'avoir les compétences et c'est là où les capacités du secteur public interviennent de nouveau.

Obiageli Ezekwesili  
Obiageli Ezekwesili
 

Si l'Afrique a des gouvernements avec des personnes possédant le bon type de compétences, qui sont capables d'établir des programmes et d'avoir des méthodes compétitives et transparentes pour résoudre ces problèmes d'infrastructure, elle obtiendra plus pour chaque dollar qu'elle est obligée de se procurer pour résoudre ce problème. Donc que[les financements proviennent du] Brésil, du monde arabe, de la banque mondiale, des partenaires européens, des Etats-Unis, ce dont l'Afrique a besoin c'est d'avoir les capacités, et le savoir concernant les différents types d'infrastructures afin que lorsqu'elle a besoin de résoudre le problème, elle puisse examiner les diverses options disponibles et choisir celle(s) qui maximise(nt) le retour pour les citoyens.

Dans le passé, l'opinion africaine était méfiante vis à vis de la banque mondiale, les gouvernements également. Pensez-vous que cela ait changé et que les populations en Afrique voient la banque mondiale et son travail de façon plus positive ?

Je pense que tout le monde a changé. Nous sommes dans un monde plus ouvert. C'est un monde où toutes les parties prenantes ont besoin d'être à la table pour avoir une discussion au sujet du développement. Les citoyens ont changé, les gouvernements aussi. Des institutions comme la Banque Mondiale devaient changer et adopter certaines nouvelles approches.

Par exemple, beaucoup de gens ne réalisent pas que nous ne mettons pas en place de stratégie dans un pays si le pays lui même n'a pas lui même établi un plan de réduction de la pauvreté. C'est ce que le pays a établi qui sert la base. Nous identifions avec eux les domaines dans lesquels nous pouvons les appuyer que ce soit dans le domaine du savoir, de l'expertise et assistance technique, du financement, des partenariats que nous pouvons les aider à développer (secteur privé, partenaires multilatéraux comme la BAD...).

Les pays africains doivent utiliser les ressources à leur disposition comme la Chine, l'Inde ou le Brésil ont su le faire pour atteindre leur puissance économique actuelle


C'est un monde qui appartient aux pays africains. Au passage, les pays africains sont co-actionnaires de la Banque Mondiale. Ce que vous possédez vous appartient. Ils doivent articuler les genres de problèmes et le type de solutions qu'ils attendent.


Les pays africains doivent donc être pro -actifs...

Ils devraient être aussi pro-actifs que possible. Et devraient aussi être très astucieux pour comprendre comment ils peuvent utiliser les différentes ressources. Une des choses que les Africains semblent apprécier, c'est que la Chine, le Brésil, l'Inde ont su utiliser les ressources de la banque mondiale sagement. Que ce soit le financement, le savoir, le soutien technique, les partenariats, ils ont su utiliser ces ressources pour arriver là ils en sont économiquement aujourd'hui. L'Afrique devrait être ouverte à procéder de la même façon. Et il y a de plus en plus de pays qui le font.

Nous avons de meilleures relations de partenariats avec les pays africains et organisations que ce soit l'Union Africaine, la Cedeao, la Sadc...Il y a de plus en plus de partenariat entre nous ainsi que les institutions du continent. Nous espérons en développer encore plus, ainsi que des partenariats entre nous et les citoyens car au final c'est au citoyen que doivent bénéficier les retombées de la prospérité économique.

Donc assurer cette participation des ciotyens au développement est quelque chose que nous prenons au sérieux à la Banque Mondiale. Et nous le faisons encore plus avec notre nouvelle stratégie.




       
Fichiers complémentaires sur Grioo.com
  LAfriqueenPassedeDecollerJuin2010.doc
 
Mots-clés
afrique   banque mondiale   nigeria   obiageli ezekwesili   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 7 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version