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A croire que c’est une épidémie. Après Nova et l’agence Young and Rubicam, c’est au tour de l’annonceur Orange et de la maison de production Hungry Man de diffuser des stéréotypes pesants à l’encontre du profil afro. Démonstration.
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Constatez que même si l’approche et le traitement sont différents, le message final, lui ne change pas. Snoop incarne toujours une violence potentielle. On lui demande de rapper, pas d’entreprendre, alors que l‘on sait qu’il en a les possibilités. Le personnage blanc, une sorte de Bruce Willis ou Kevin Spacey (compris comme l’incarnation du cool chez les Blancs-Américains et leur public mondial) qui exploite à son compte (tel Elvis), la créativité afro toujours présentée sous l’angle de l’humour et comme source de moqueries. Comparez-la avec celle, toujours pour la téléphonie d’un autre artiste, moins connu, moins controversé, moins source de fantasmes, et pour lequel le message appuie sur sa responsabilité en tant qu’entrepreneur et pas uniquement victime du produit promotionné.
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La stratégie n’est plus de dire, mais de suggérer les qualités par association d’idées. Le meilleur exemple en date étant les campagnes de publicités européennes pour Golf. Nicolas l’a très bien compris, lui qui fait danser la définition de journalisme sur son majeur, en infantilise la profession, la faisant artificiellement japper sur des notes de pratiques de communication réchauffées qu’il a écrit. Et nous avec dans le même jet.
Oui, les médias français se délecteront de critiquer la couverture travestie de leurs homologues américains sur la guerre en Irak. S’en trouvera-t-il pour critiquer la servitude nationale au double Napoléon Bonaparte fasciste ? Qu’est-ce qui est plus important ? Les 6 millions de dollars négociés pour la vente des photos des jumelles à venir de Jennifer Lopez, ou une politique visant à mettre en place les conditions de vie décentes des citoyens nationaux ? Le phénomène de people-isation de tous les cacas nerveux de nos vedettes participe à entretenir la distraction du peuple tandis que les puissants continuent d’agir en l’absence de projecteurs indiscrets.
Nouveaux jeux du cirque assénés chaque matin par des lecteurs-robots, l’information débitée en rondelles n’est pas ce que l’on nous montre, mais ce que l’on ne nous dit pas. Si une bataille de titans s’est engage pour le contrôle de Yahoo par Microsoft, il y a bien longtemps que l’univers des médias a été absorbé par de grands capitaines d’industrie qui ont choisi d’y préparer-soumettre subtilement leurs publics à leurs intérêts commerciaux, philosophiques et politiques.
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Ne nous leurrons pas. Les équipes des médias français sont toutes sur le même modèles, à toutes les étapes de leur constitution. Blanc, classe moyenne pavillonnaire à 2.000 francs la journée de cameraman. Ce qui explique en partie la pauvreté et l’étroitesse du traitement des actualités au travers d’un seul prisme. Il n’y a pas de plus grande entreprise de propagande et de manipulation des foules que le service public France Télévision (seule France 3 se démarque) que pourtant NOUS finançons. Les pseudo magazine de société que sont "Envoyé Spécial" (depuis sa reprise par les journalistes Chenu et Joly) n’ont plus rien à envier au chiffon qu’est "Le Droit De Savoir". L’insulte absolue n’aura-elle pas été de nommer Eric Zemmour à la rédaction de France o ? Même Collin Powell n’a pas eu à gober de telles couleuvres.
Ce n’est qu’en raison du soutien massif et indéfectible de la communauté maghrébine à ses nouveaux héros Zidane et Debouzze, et un traitement préférentiel médiatique et politique que leur durée de vie s’explique. L’opportunisme, le savoir-faire et le flair de Kader Aoun* conjugué au talent de troublion dymamique de Jamel pour faire exploser la star en devenir, le comique Thomas Njijol, n’empêche toujours pas les équipes de France Télévision d’envoyer en premières lignes les rares cameramen noirs et arabes lors de sujets banlieues dans des véhicules aux couleurs du groupe (histoire de bien se faire caillasser) ; et de se réserver les bons reportages ultra-protégés comme on a pu encore le voir ces derniers temps. La pratique demeure. Canal n’avait besoin que de sang neuf et poursuit sa politique de recrutement eugénique. Les Français catho n’aiment pas davantage les Français musulmans. Rien n’a vraiment changé, juste en surface, pas dans les mentalités.
*Manager de J. Debouzze.
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C’est l’équipe de CB News nouvelle version web, qui
s’offusque que des internautes aient poussé Nova à interrompre la diffusion de son spot avilissant sur la naissance du blues. CB News, une entité pour laquelle j’ai eu l’occasion de collaborer brièvement dans un univers exclusif, blanchâtre, composé uniquement de représentants des banlieues sud de Paris et pour lesquels ma seule présence produisait un cocktail dérangeant de fascination et d’exotisme. Le résultat de mon travail de réalisateur avait d’ailleurs fait l’objet d’une âpre lutte, car on considérait qu’il n‘était pas assez traditionnel, normé. Ici, un(e) seul(e) représentant(e) de non-Blancs, mais pas à un poste décisionnaire...Il serait intéressant de déterminer si, 15 ans plus tard, les choses ont évolué. Au vue de la réaction, il est permis d’en douter. Ce sont donc ces petits merdeux, imbus de leur milieu, perdus dans leur univers aseptisé de toute différence qui veulent vous donner des leçons de morale. Enlevez la poutre dans votre œil et remettez-vous en cause un tant soit peu. Vous n'êtes pas en position de critiquer quoi que ce soit. C’est votre aveuglement, mauvaise foi, hypocrisie, communautarisme forcené, cynisme et mépris qui explique le soulèvement de 2005. Continuez, vous en préparer un autre.
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0 Le Blanc ne supporte pas l’idée d’un Noir qui réussisse (mieux que lui)
1 Le Blanc ne supporte pas l‘idée d’un Noir qui lui soit hiérarchiquement supérieur et auquel il doit rendre des comptes.
2 Le Blanc francophone ne supporte pas l’idée d’une personne noire francophone qui réussisse, trouve cela autant inconcevable que déplacé, anormal.
Le Blanc ne conçoit le Noir que dans les limites de l’image stéréotypée qu’il a de lui.
3 Le Blanc prétend chérir la diversité (mais uniquement quand il en contrôle les effets selon sa propre définition) et ne veut rester qu’entre soi dès lors qu’il s’agit d’affaires sérieuses.
Le Blanc français n’a strictement rien à foutre des préoccupations du Noir français qui ne pèse rien dans la balance politique, économique et se voit régulièrement pillé de ses ressources culturelles.
Le Blanc a toujours pour habitude de sous-estimer, réduire, amoindrir, atténuer, dévaluer la souffrance d’autrui.
C’est ce qui fait que la nomination de Diam’s au poste de responsable du label historique Motown par le stratège patron d’Universal Musique, Pascal Nègre, et son acceptation par une artiste presque aussi calculatrice que lui et sûrement très opportuniste, participe, un nouvelle fois au mépris profond pour la compétence et le pouvoir noir dans le long processus documenté de blanchiment du talent artistique noir.
En parallèle de notre survie de galérien et-ou de supra-consommateur, formons-nous afin de pouvoir proposer des messages qui correspondent à notre sensibilité.
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 Pour en savoir plus sur l'auteur
Antoine Ganier est un journaliste dont vous pouvez retrouver une interview retraçant la carrière sur Grioo.com
Il est également l'auteur du livre Les Suprêmes également chroniqué par Grioo.com
Il prépare le site vibracultic.com, outil d’enseignement.
Pour en savoir plus www.les-supremes.com
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