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Point de vue : la vérité sur la crise au Zimbabwe
09/07/2008
 

Chris McGreal, grande signature de la presse britannique, tient à mettre les choses au point : le gouvernement de Sa Majesté et les fermiers blancs portent une lourde responsabilité dans la crise actuelle.
 
Par Chris McGreal
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Clare Short  
Clare Short
 

Voilà plus d’une décennie que Clare Short, qui était alors secrétaire d’Etat au Développement international, a rédigé la fameuse lettre que certains ont décrite comme l’étincelle qui a mis le feu aux poudres. Robert Mugabe, le président du Zimbabwe, pressait alors la Grande-Bretagne de tenir sa promesse de financer la redistribution des terres des fermiers blancs, promesse qu’il considérait comme l’un des fondements de l’accord qui avait mis fin à la déclaration unilatérale de l’indépendance de la Rhodésie par le Premier ministre Ian Smith et permis la naissance d’un pays indépendant en 1980.

La récupération des terres était l’un des principaux objectifs de la guerre de libération et, comme le disait Mugabe, le temps était venu pour Londres d’honorer ses engagements. Dans la lettre adressée en 1997 au ministre de l’Agriculture, Mme Short avait rejeté cette demande. “Nous ne pensons pas que notre pays ait une responsabilité particulière dans le financement de l’achat des terres au Zimbabwe. Nous faisons partie d’un nouveau gouvernement, qui n’a aucun lien avec d’anciens intérêts coloniaux. Je suis d’origine irlandaise et, comme vous le savez, nous sommes des colonisés et non des colonisateurs”, écrivait-elle.

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© mg.co.za  

Cette position pouvait paraître raisonnable. Mais Mme Short disait en substance que le passé était révolu, car son pays n’était plus une puissance impériale et que la guerre de libération du Zimbabwe appartenait à l’Histoire. Une méprise fondamentale sur Mugabe et la nature de son régime. Une erreur que les Blancs du pays devaient reproduire en cherchant à le démettre de ses fonctions, ce qui l’a poussé à s’accrocher au pouvoir. Londres a de grandes responsabilités, non seulement en tant qu’ancien colonisateur, mais aussi parce qu’il n’a pas pris de mesures contre le régime illégal de Ian Smith, sous prétexte qu’il ne pouvait agir contre “les [siens]”, pour reprendre une expression de l’ancien Premier ministre Harold Wilson.

Quand l’invasion des fermes a commencé, en 2000, il fallait avoir du cœur pour ne pas être ému par la vue de ces gens chassés de chez eux sous la menace de machettes. Mais, en regardant ces fermes, on s’apercevait aussi que l’indépendance n’avait pas fait grand-chose pour le quotidien de leurs employés. Les Blancs n’étaient pas seulement suffisants, ils se méprenaient aussi sur la manière dont Robert Mugabe considérait la place qu’ils occupaient et sur le pacte tacite qui leur permettait de conserver leurs richesses. Cette prospérité accrue n’a guère profité aux pauvres et peu de fermiers ont réfléchi à la nature profonde de la guerre de libération, acte de revendication de la liberté mais aussi des terres.

Les Blancs du Zimbabwe ont conclu avec la Zanu-PF [l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique, le parti au pouvoir] un pacte tacite en vertu duquel ils pouvaient mener la même vie qu’auparavant à condition de ne pas se mêler de politique. Il en a été ainsi pendant vingt ans, mais ensuite beaucoup ont commis une erreur de jugement : ils ont cru qu’ils avaient les mêmes droits que le reste de la population.

Les fermiers blancs ont soutenu l’opposition
 
© abcnews.com  

Cela s’est traduit par leur opposition flagrante et massive à Robert Mugabe lors du référendum constitutionnel de 2000, que le président a perdu, à sa grande surprise. Quelques mois plus tard, lors des législatives, ils se sont ralliés au Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Tsvangirai. Même s’ils ne représentaient qu’une faible proportion des effectifs du MDC, les Blancs, avec leur argent et leurs voitures, attiraient l’attention et avaient de l’influence. Le MDC et ses militants blancs considéraient tout cela comme les manifestations de la politique quotidienne dans une société normale. Mugabe et la vieille garde de la Zanu-PF y voyaient la tentative de livrer une nouvelle guerre. Et leurs craintes n’étaient pas totalement infondées.

Aux élections de 2000, Monty Montgomery dirigeait la campagne du MDC dans la région de Hurungwe et de Kariba. Sa famille résidait au Zimbabwe depuis 1890. Ses parents avaient enseigné à Bulawayo, dans une école qu’avait fréquentée Verwoerd, l’artisan de l’apartheid en Afrique du Sud. Il avait été recruté par la police rhodésienne et promu officier au bureau tristement célèbre des interrogatoires des prisonniers politiques et des “terroristes”, des hommes comme Mugabe.


A l’époque où je l’ai rencontré, Montgomery tenait un commerce agricole. Il ne s’était guère intéressé à la démocratie jusqu’à ce qu’il connaisse des difficultés financières. En parlant avec lui et avec d’autres Blancs, j’ai eu le sentiment que c’était le temps des représailles, le moment de “se venger” de Mugabe. Quand 5 000 délégués noirs du MDC ont élu les dirigeants du parti en janvier 2000, trois des quatre plus hauts postes ont été attribués à des Blancs. “Si notre présence est si visible, c’est pour une seule raison. Le parti se compose essentiellement de Noirs, mais la bourgeoisie noire n’ose pas prendre position en public. Ils nous poussent sur le devant de la scène, en nous disant qu’ils nous soutiennent mais qu’ils ne peuvent pas s’exposer”, explique Duke du Coudray, chef de campagne du parti dans le Mashonaland occidental.

Ce que les Blancs n’ont pas compris, c’est qu’eux non plus ne le pouvaient pas. Ils auraient pu y être légalement autorisés, mais l’histoire était trop récente. Ils sont très vite devenus la cible favorite de Mugabe. Loin de le renverser, ils ont contribué à le renforcer.


Tsvangirai a bien accueilli les Blancs pour des raisons valables, mais il s’est trompé en leur accordant un rôle public tout en continuant d’afficher une position ambiguë sur la redistribution des terres. Cela a apporté de l’eau au moulin de Mugabe, qui soutenait que le MDC restituerait les fermes à leurs anciens propriétaires. Le chef de l’opposition a commis d’autres erreurs politiques dont Mugabe a tiré parti. Tsvangirai n’a pas non plus compris à quel point Mugabe allait exploiter son passé de libérateur et présenter le MDC comme un complot néocolonial où les Noirs servaient de façade à des Rhodésiens endurcis.

Chissano, qui était alors président du Mozambique, a défendu Mugabe en disant qu’il y avait en Afrique une tendance à “jeter un voile” sur l’histoire des luttes pour l’indépendance. Il s’est élevé contre ceux qui présentaient les “anciens héros de la lutte pour la liberté” comme “des antidémocrates, voire des dictateurs”. Quelques années plus tard, alors que Mugabe s’assurait une victoire électorale truquée, il a déclaré : “Le monde n’a rien à enseigner à Mugabe sur la primauté du droit.” Londres n’a pas arrangé les choses avec ses attaques retentissantes. Peter Hain, alors secrétaire d’Etat à l’Afrique, a qualifié le gouvernement de Mugabe de “barbare”. Il aurait pu réfléchir davantage à la manière dont les dirigeants africains allaient réagir en voyant l’un des leurs décrit en ces termes par un ministre d’une ex-puissance coloniale.


Mbeki voit la politique à travers un prisme racial
 
© daylife  

Thabo Mbeki n’allait pas tarder à devenir président de l’Afrique du Sud. Contrairement à Mandela, Mbeki voit la politique à travers un prisme racial. La présence extrêmement visible de Blancs au sein du MDC l’a irrité. Les dirigeants de la région ont décidé de le charger du dossier Zimbabwe. En lançant sa “diplomatie tranquille”, il ne visait qu’une chose : amener Mugabe à se retirer dans la dignité mais maintenir la Zanu-PF au pouvoir. Cela ne signifiait pas garder le silence en public, mais s’abstenir de toute critique. Thabo Mbeki a souvent justifié les actions de Mugabe. C’est ainsi qu’il a cautionné les résultats du premier tour de la présidentielle. “Nous avons été très satisfaits de la manière dont l’élection s’est déroulée : l’opposition avait accès à tout le pays, il n’y a pas eu de violences ; tout s’est très bien passé”, a-t-il déclaré.

Pour lui, le critère de régularité était qu’il n’y ait pas d’exécutions ni de passages à tabac, comme cela s’était produit lors des trois précédents scrutins. Mais l’élection était loin d’être libre. Robert Mugabe en a profité pour mobiliser ses forces et terrifier les Zimbabwéens afin qu’ils ne votent pas contre lui au second tour de la présidentielle. Mbeki s’est rendu à Harare pour le rencontrer. A l’issue de cette rencontre, il a dit une fois de plus qu’il n’y avait “pas de crise”. Pour cet intellectuel courtois et fumeur de pipe, la dignité d’un chef d’Etat est plus importante que l’indignité d’Africains cherchant de quoi manger dans les tas d’ordures, mourant dans les hôpitaux par manque de médicaments, ou contraints de s’introduire dans un pays en rampant sous les barbelés.


© Source : Chris McGreal
Paru le 04-07-2008 09:05:48


       
Mots-clés
afrique   clare short   morgan tsvangirai   robert mugabe   zimbabwe   
 
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