
Six mille tonnes de riz chinois en provenance de l'étranger et appartenant à une entreprise opérant en République démocratique du Congo, dont 120 mille sacs de riz déclarés "non conformes aux normes internationales" par l'Office congolais de contrôle (OCC), ont été déclarées propres à la consommation par le ministère congolais de l'Economie, dénonce l'OCC ce merdredi.
Dans un communiqué transmis mercredi, l'OCC indique que ces sacs de riz saisis depuis le 23 juin dernier sont consignés dans les dépôts sur ordre du Parquet près le tribunal de Grande instance de Boma. Il s'agit de sacs de 50 kg de marque "riz long chinois" débarqués sur le port de Boma par le navire Solvenia depuis le 8 juin dernier. Selon l'Office congolais de contrôle, deux constats sont faits: primo, le riz serait périmé selon le certificat d'origine. Secundo, après les analyses, "il y a eu vieillissement"; ainsi, le riz a une mauvaise couleur et un mauvais goût. Saisie, l'entreprise qui commercialise ce riz a sollicité l'intervention d'un deuxième contrôle auprès du ministère congolais de l'Economie.
Cette charge a été confiée au Centre de recherche agro-alimentaire du Katanga (CRAA), qui lui, contrairement à l'OCC, aurait finalement déclaré le riz propre à la consommation humaine. Selon l'OCC, une correspondance a été transmise par le ministère de l'Economie aux autorités de cette structure, depuis le mois de juillet dernier, leur demandant d'autoriser la mise sur marché de ce riz. Ces différentes prises de position suscitent de vives polémiques au sein de l'opinion congolaise.
Pour l'OCC, "C'est un dossier très sensible". Pour la justice, le Parquet près le tribunal de Grande instance de Boma était déjà saisi de l'affaire et depuis lors, il avait ordonné de sceller tous les entrepôts où sont stockés les 120 mille sacs de riz en question. Au ministère de l'Economie, aucune réaction officielle n'est disponible. Pendant ce temps, les 6.000 tonnes de riz déclaré avarié par l'OCC seraient toujours en consignation. |