
Benoît XVI, un révolté ? Certainement pas. A l’ouverture du synode des évêques africains, hier, à Rome, le Saint Père pourtant rouvert le procès du « colonialisme » dont souffre l’Afrique, dans un violent réquisitoire.
C’est le nouvel avocat des pauvres et des exploités, pourrait-on dire. A l’image de Job qui s’en prend à Dieu dans la bible, Benoît XVI tempête... contre l’Occident. C’était dimanche dernier à l’ouverture du synode des évêques africains, à Rome. Morceaux choisis : « A l’heure actuelle, au moins deux dangereuses pathologies sont en train de l’attaquer (Ndlr : l’Afrique) : avant tout, une maladie déjà diffusée dans le monde occidental, à savoir le matérialisme pratique, associé à la pensée relativiste et nihiliste...il est toutefois indiscutable que le soi-disant “premier” monde ait parfois exporté et continue d’exporter des déchets toxiques spirituels qui contaminent les populations des autres continents, parmi lesquels justement les populations africaines. C’est en ce sens que le colonialisme, accompli sur le plan politique, n’est jamais tout à fait terminé. » a-t-il déclaré.
Des propos d’une violence inouïe. Le Pape n’aura en tout cas pas mâché ses mots pour dénoncer le matérialisme et l’absence de valeurs morales de l’Occident qui, a-t-il dit, contaminent le continent le plus pauvre de la planète « comme des déchets toxiques ». Les coups de colères du Pape contre l’Occident sont monnaie courante. Il y a six mois lors de son voyage au Cameroun et en Angola, le pape avait dénoncé l’exploitation des richesses du continent par...l’Occident... Le document accusait aussi les « forces internationales de fomenter des guerres pour écouler les armes » et les politiciens africains de "clientélisme ».
Fasozine
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