
Ce qu'on pourrait appeler un grand "raid" (400 policiers mobilisés) a été effectué mardi 12 Février dans un foyer de travailleurs migrants dans le 13è arrondissement de Paris. Au terme de l'opération, neuf résidants du foyer ont été placés en garde à vue, accusés de sous-louer, à prix d'or, des logements à d'autres personnes, notamment "sans-papiers". 105 personnes dépourvues de titres de séjours ont été arrêtées au cours de l'opération.
Certains occupants se sont plaints de la violence des forces de l'ordre qui auraient, d'après certaines images vues à la télévision, enfoncé des portes du foyer. Il est difficile de le vérifier, mais certains résidents se plaignent d'avoir vu des malles ne contenant que des documents forcées par la police.
Les policiers agissaient dans le cadre d'une commission rogatoire, délivrée par un juge enquêtant sur une filière d'immigration clandestine et d'hébergement d'étrangers "dans des conditions incompatibles avec la dignité humaine".
Certains occupants, ainsi que le CRAN qui a publié un communiqué en ce sens, se demandent si la procédure n'a pas été détournée afin de "faire du chiffre" et de permettre à M. Brice Hortefeux (qui n'y est pas parvenu en 2007) d'atteindre les quotas d'explusion fixés par le président Nicolas Sarkozy.
Le CRAN en particulier "s'inquiète de l'ampleur du dispositif mis en place, du nombre disproportionné des interpellations ainsi que des conditions du déroulement de cette opération avant de préciser que "ce détournement de procédure, s'il est établi, constituerait un précédent très grave dans la politique d'immigration du gouvernement de Nicolas Sarkozy.
Le maire PS du 18è arrondissement Serge Blisko s'est lui aussi interrogé sur les motivations de l'opération: "Les raisons de cette intervention policière ne m'ont pas paru claires. Je souhaiterais avoir des explications de la justice et de la Préfecture de police. Je vais demander que les personnes interpellées soient libérées, en tout cas celles qui ne sont pas impliquées dans des trafics".
Sur les 105 personnes arrêtées, 90 ont été placées dans le centre de rétention de Vincennes. Des neuf personnes initialement placées en garde à vue, car soupçonnées d'être les organisateurs du réseau, six ont été libérées et trois seraient toujours en garde à vue.
Une manifestation ayant réuni 350 personnes (d'après la police) autour du foyer. |