
L’aspect symphonique des constructions illustrant les légendes et les mythes nervaliens est éminemment poétique. On sait que Nerval a lu l’Orphée de Ballanche et l’histoire de son initiation isiaque. Les descentes aux enfers dont il écrit les parcours dans Aurélia sont un thème commun de l’initiation orphique, telle qu’elle était pratiquée dans les temples égyptiens.
L’image du soleil noir semble dater de 1830, quand Nerval donna la traduction en prose du sonnet de Burger qui devint le Point noir. Chez Rimbaud, la répétition du mot « nègre » dans Mauvais sang, et de « Je suis » dans Enfance a la valeur répétitive du tambourinaire africain : rythme lancinant et syncopé qui assène les mêmes motifs jusqu’à l’envoûtement.
Le poète démiurge, soulevé par le rythme, se retrouve à l’épicentre du monde qu’il anime de sa vitalité. La particularité du texte nervalien ou rimbaldien est de pouvoir recevoir toutes les charges que le lecteur intéressé voudra bien lui affecter. Nous ferons entendre ces voix polyphoniques tout au long de cette conférence.
Conférence au Sénat le samedi 17 mai à 15 heures salle Vaugirard, entrée libre avec une pièce d’identité.
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