
Le président zimbabwéen Robert Mugabe, qui lutte pour sa survie politique à la veille d'un scrutin de tous les dangers, a ordonné mercredi au gouvernement d'accorder d'importantes augmentations de salaire aux fonctionnaires récalcitrants, dont la plupart sont en grève.
Les fonctionnaires, particulièrement les enseignants, les infirmières et les médecins, sont en grève depuis plusieurs semaines et réclament des augmentations de salaire, de plus de 1.000 pour cent, dans certains cas, ainsi que de meilleures conditions de travail. Ils ont défié le gouvernement qui leur intimait l'ordre de reprendre le travail, en insistant pour que leurs revendications soient d'abord satisfaites.
Ces grèves ont paralysé toutes les écoles et structures médicales publiques du pays, s'ajoutant aux difficultés politiques de M. Mugabe à la veille des élections du 29 mars où il aura fort à faire face à des adversaires qui jouent sur la crise économique sans précédent que traverse le Zimbabwe. Les enseignants, dont le salaire moyen est de 300 millions de zimdollars (30.000 ZD = 1 dollar US), réclament un salaire minimum de 3,5 milliards de ZWD, en invoquant une inflation de 100.000 pour cent.
"Hier seulement, j'ai signé une nouvelle grille salariale pour les enseignants et les fonctionnaires. J'espère qu'ils seront satisfaits car nous avons prévu de très bons salaires", a déclaré M. Mugabe. "Messieurs les enseignants, s'il vous plait nous ne voulons pas de grèves. Ces enfants sont les vôtres", a-t-il ajouté. Il n'a pas donné le montant des nouveaux salaires.
En plus de vivre de graves problèmes financiers du fait de l'inflation, les enseignants et le corps médical sont irrités du fait d'avoir été oubliés quand le gouvernement a augmenté récemment les salaires des soldats et des autres membres des services de sécurité. Les analystes estiment qu'il est peu probable que M. Mugabe tire des bénéfices politiques importants de cette mesure, dont les avantages seront bientôt réduits à néant par la poussée inflationniste. |