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Vivre et mourir en Afrique : La santé en danger
La situation de nos compatriote par rapport à la santé mérite qu’on s’arrête pour dire et avancer quelques mots qui je l’espère contribueront à stimuler la réflexion et favoriser la prise de décision.
Notre système de santé est malade. Même si en Afrique nous sommes bien placés, je dirai avec mes lunettes que nous sommes des borgnes dans une jungle d’aveugles, ce qui veut dire qu’il y a toujours à faire et surtout dans la prise en charge, le respect du patient, et la conscience professionnelle des praticiens de la santé.
Si le secteur de la santé ne fonctionne pas bien c’est le pays qui est paralysé. Des progrès notoires ont été réalisé dans ce domaine et nous devrions y souscrire. |
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Constat
L’argent détermine la vitesse à laquelle un patient va être pris en charge. Pauvre il risque de traîner dans les couloirs avant d’être ausculté par un praticien, la mort elle n’attend pas. Ce problème n’existe pas pour ceux qui décident de s’orienter vers les cliniques et combien sont obligés faute de moyens de se diriger vers l’hôpital public, lieu du parcours du combattant rappelez –vous le Certificat d’indigence de feu Sembene Ousmane.
Une compatriote sénégalaise résidente en France a osé pour la première fois porté plainte pour négligence et non assistance à personne en danger après la mort de son père dans un hôpital du Sénégal, nous avons tous apprécié cette démarche. Cette sage femme qui a prescrit une ordonnance sur un bout de papier sans ses références, et après vérification les dits médicaments n’ont rien à voir avec son mal, deux jours après le mari décide de rapatrier son épouse en France
Faisons un tour dans nos hôpitaux, infestés je suis convaincus de maladies nosocomiales, l’hygiène est déplorable. Combien de praticien un utilisent un antiseptique , des gants à jeter après avoir touché un patient, comme d’habitude on nous sortira Dieu est grand, teg na kot chi lokho yalla, je m’en remets à Dieu.
Les sanitaires
Sont dans un état de saleté indescriptibles et le personnel ne fait Rien pour y pallier, de l’eau est c’est tout face à des nids de microbes qui doivent passer sous l’investigation de détergents
Comment fonctionne notre système de santé
Bref chacun pourra augmenter cette petite liste qui est loin d’être exhaustive.
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Quelle est la place de chaque agent dans le système de soin : comment ça fonctionne en réalité et quels risques pour la santé de nos concitoyens ;
Il est rappelé sur le guide de l’Hôpital que le personnel n’est pas autorisé à recevoir de POURBOIRE, c’est une faute grave et mérite une sanction, ce qui n’est pas le cas en Afrique et tout le monde le sait quand on ne donne rien, rien ne va vite, tout est expressemment ralenti et la Mort est aux aguets.
Comparaison n’est pas raison, mais risquons-nous à la faire.
Chaque interlocuteur doit porter une blouse identifiable et un Badge.
En France le Fond du Badge est rouge pour les médecins, orange pour les étudiants, bleu pour le personnel hospitalier, vert pour le personnel technique, gris pour le personnel administratif
A la tête de l’équipe il y a le Professeur qui est le Chef du service ,il est responsable générale du secteur et des traitements médicaux qui y sont dispensés. Il est assisté d’un ou plusieurs médecins :professeurs des universités, maîtres de conférence des universités, praticiens hospitaliers. |

Le Chef de clinique assistant exerce sa spécialité en supervisant interne et étudiants en veillant au fonctionnement quotidien du service. Il assure des enseignements à la faculté et souvent une activité de recherche
L’Interne est un médecin qui poursuit sa formation et sa spécialisation. Il vous examine tous les jours pendant la visite et chaque fois que votre état de santé le nécessite
L’étudiant en médecine ( externe) est un futur médecin en formation dans le service. Il vous examine tous les matins et peut participer aux actes médicaux sous la responsabilité des médecins.
Les attachés sont des médecins installés en ville qui travaillent à temps partiel à l’hôpital en assurant des consultations ou pratiquant des certains examens
L’anesthésiste se renseigne sur vos antécédents médicaux et chirurgicaux et vous explique son rôle avant et pendant et après l’intervention.
Le cadre Supérieur Infirmier :
Il est collaborateur du Chef de service, est responsable du fonctionnement du service et de son organisation dans lequel le patient est hospitalisé.
Il est assisté de cadres infirmiers à qui on peut s’adresser pour tout renseignement qui concerne les soins et et le déroulement du séjour pour les hospitalisés
Les Infirmiers ( ère)s, dispensent non seulement les soins et les traitement prescrits par le Médecin, mais aussi exercent une surveillance constante et peuvent vous donner des conseils relatifs à votre santé. J’avoue que nos infirmiers au Sénégal sont bénéfiques et font des prouesses à défaut de médecins, mais il ne faut que pas que cette situation cette soit abusive.
Les aides-soignants( e)s, accompagnent et les infirmières lors des soins qui répondent aux besoins essentiels ( repas, toilette, confort) et prennent soin de votre environnement
Les agents hospitaliers ( brancardiers et autres) contribuent à votre confort et vous accompagnent pour les consultations ou examens hors du service.
La secrétaire hospitalière est là pour vous aider dans vos formalités d’entrée et de sortie et assure le lien avec votre entourage.
L’équipe hôtelière entretient tout l’environnement et participe à la distribution des repas.
Alors de grâce arrêtons d’appeler Docteur n’importe qui y compris le brancardier dés lors qu’il à une blouse blanche et qu’il travaille à l’hôpital, chacun à sa place
Les psychologues, dans le cadre de leur fonction clinique, collaborent avec l’équipe soignante et favorisent l’articulation des différentes interventions.
Les manipulateurs en électroradiologie médicale et les techniciens de laboratoire participent directement à l’élaboration du diagnostic en réalisant les examens prescrits par l’Equipe Médicale. |

Les diététiciens, les masseurs kinésithérapeutes et autres professionnels de rééducation peuvent intervenir sur avis médical.
La secrétaire médicale est l’interlocutrice qui assure le relais entre l’équipe médicale de ce service et votre médecin traitant
L’assistant ( e) social fait le lien entre l’hôpital et la vie extérieure. Il ( elle) interviendra au sein de l’équipe hospitalière pour faciliter à votre demande l’accès aux soins, l’axccès aux droits, l’aide à la vie quotidienne ou l’organisation de votre sortie.
Le personnel ouvrier et technique que vous ne rencontrerez pas le plus souvent mais qui contribue pourtant activement au soins et au confort en assurant le fonctionnement et la maintenance des locaux, des appareils médicaux ou informatiques et de nombreux services de l’hôpital tels que la cuisine ou la blanchisserie. |
La malade et sa prise en ou sa non prise en charge |

Voici ce que devrait être une équipe qui se préoccupe de la Santé, mais en Afrique il y va autrement au nom de la pauvreté, du manque d’organisation, du délaissement par les autorité de ce secteur dit non productif, d’inspiration et de la croyance en la fatalité absolue.
Il est admis que quand un malade est admis aux urgences, il peut y rester longtemps et mourir, l’équipe soignante est entrain de discuter ou manger ou vaquer à tout sauf à sa mission dans 75% des cas, j’ai des témoignages dans ce sens. On demandera aux accompagnateurs de s’acquitter des formalités avant toute chose, en Occident l’idéal c’est ça mais si le malade peine, on diffère les choses jusqu’à nouvel ordre pour s’occuper de recouvrer la santé du patient.
Le diagnostic est souvent mal fait et se fait dans un désordre, que faudrait-il faire ?
Prendre la tension, la température les yeux, les oreilles, le taux de saturation, le pouls, auscultation rapide pour déceler des anomalies ; oedèmes, inflammation, plaies ; interroger le malade ou ses accompagnateurs sur ses antécédents pour éviter quoique ce soi ; a-t-il vomi, ou perdu connaissance etc. En Guinée Conakry une diabétique a succombé brutalement parce qu’on lui avait mis une perfusion contre-indiquée pour son mal.
Après cette première prise en charge, le patient est à nouveau ausculté par le médecin qui a déjà des informations recueillies par l’infirmière ou la personne habilité à le faire.
Et après tout va vite, les radios, les prises de sang, d’urine, l’électrocardiogramme, par exemple.
Nos systèmes de santé sont capables de faire ce qui se fait ailleurs pourquoi ne le faisons-nous, pas est-ce parce qu’on est pauvre qu’on a pas droit à une santé de qualité ?
Il est évident qu’un peuple en bonne santé, c’est un pays qui peut compter sur sa population qui va travailler. Cette vérité est une banalité qui devient une équation dans nos pays d’Afrique, un luxe, c’est à croire que quand les autres avancent, nous nous reculons.
Rappelons avec force que nos professionnels de la santé sont bien formés en général, notre Université de Dakar a formé des médecins de qualités de la sous-région. Quand des amis médecins de l’Hôpital de Tambacounda sont venus en mission d’échange à l’Hôpital de Tours, les collègues occidentaux ont été surpris sur la qualité de leur diagnostic et leur professionnalisme. J’avoue que j’étais fier, de mes compatriotes, mais ce n’est pas suffisant, ce que je veux c’est que dans chaque pays d’Afrique, que la santé soit un sacerdoce, qu’elle soit prise au sérieux avec des moyens matériels et des praticiens conscients de leur mission si difficile soit-elle de toute évidence le Sermon d’Hypocrtae est là au fronton pour le rappeler, pendant qu’on travaille il n’y a de place que pour lui. |

Les signes qui annoncent le mal, l’entretien du mal, la négligence, la fatalité et la pauvreté.
Il est évident que pour avoir une santé bonne ou du moins acceptable chacun doit y mettre du tien, l’Etat, mais aussi le citoyen, notamment en matière d’hygiène. L’hôpital à besoin d’être un lieu d’hygiène irréprochable et le personnel doit être formé sous la direction d’un chef qui contrôle la qualité du travail à chaque instant, regardez nos sanitaires uniquement lavées à l’eau, les produits sont généralement volés comme les dons qui étaient destinés à la collectivité.
Des efforts ont été remarqués ici où là mais il reste encore du chemin.
Un geste simple qui peut sauver des vies, c’est se laver les mains après être passé en ville, avoir serré des mains etc.
Pendant l’hivernage on sait que les moustiques élisent domicile partout où il y a des eaux stagnantes et y pondent. Chacun a le devoir d’être vigilant pour détruire ses nids et ainsi faire une bonne action pour les concitoyens et la santé publique. L’Etat doit aussi revoir les canalisations pour éviter les engorgements, les reflux, les mauvaises odeurs et le citoyen doit les préserver en évitant d’y déverser tout et n’importe quoi. Bref passons.
Les maux qui frappent l’Afrique sont identifiés : choléra, la malnutrition, la typhoïde, la tension, le diabète, les problèmes cardiovasculaires, la tension, les hépatites sans parler du sida, la tuberculose, etc. Au Sénégal après le paludisme, il semblerait que le diabète et la tension font des ravages, et c’est un problème d’éducation, une hygiène alimentaire : réduire la consommation de sel et de sucre sans parler de l’huile etc
Les Mauritaniennes l’ont compris même si les époux pervers ne veulent pas entendre la voix de la santé qui dit que l’embonpoint cause des problèmes cardiovasculaires.
Certaines Zaïroises mettent du cube maggi ( ingrédients qui relève la nourriture, assaisonnement) dans le cul pour grossir plus encore cette partie, quelle bêtise.
Au Sénégal, on nous raconte que certaines femmes mettent du café dans le repas pour donner plus d’éclat. On se demande ce que font nos diététiciens et nutritionniste pour alerter et arrêter ces comportements insensés et déviants qui commencent à pencher du côté de la santé mentale. On peut être ingénieux dans l’alimentation, mais il faut penser à la santé pour ne pas faire n’importe quoi au nom de l’ingéniosité. Science sans conscience n’est que ruine de l’âme disait Rabelais, je dirai que tout acte qui n’intègre pas les conséquences est malsain et inconséquent.
Bref j’ai voulu aussi faire remarquer pour sensibiliser nos compatriotes sur des signes qui peuvent alerter et prendre les devants avant qu’il e soit trop tard.
Quand vous voyez vos urines par terre avec trop de mousse comme la bière, c’est en général le signe qu’il y a une fuite d’albumine dans vos urines. Il vaut mieux faire des analyses.
Pourquoi ? C’est pour éviter les complications rénales. Rappelons que deux pays Africains le Maroc et le Sénégal sont les seuls dotés de centres de dialyse et de prise en charge efficace des problèmes rénaux dont le coût est cher. |

La dialyse c’est trois rendez-vous par semaine et pour 200000 fca chaque fois, à défaut il faut une greffe.
Autre mal, c’est la gale, combien de gens souffrent de cette pathologie et qui se permettent de saluer inopinément ses voisins qui sont conscients de sa maladie contagieuse mais au nom de Dieu est grand ils serrent la main sans lui dire d’aller se soigner. Certains ont eu le courage de refuser de serrer la main et de conseiller d’aller se soigner surtout qu’elle se soigne facilement. On retrouve beaucoup cette maladie chez les enfants, les apprentis de car rapides etc. Problème d’hygiène élémentaire. Pour éradiquer le mal, il faut traiter la literie, tous les objets ayant été en contact avec la personne infestée.
L’Hépatite qui se transmet par la salive, chacun boit dans le même verre, canari, eh oui on partage sa maladie.
Une personne qui tousse et tout le monde sait pertinemment qu’il a la tuberculose, on ne va pas lui demander d’aller à l’Hôpital pour se soigner, on va tout partager avec lui et comme ça tout le monde en bénéficie et après une phase plateau ie cruciale ou le mal est à son comble, on entre dans un cercle difficile qui nécessite de l’argent alors qu’on est pauvre. Des efforts sont faits aussi avec des messages à la télévision pour sensibiliser.
Bref des mesures simples et efficaces peuvent être enseignées pour sauver des vies, il faut une éducation à l’hygiène, ENDA tiers monde le fait, le service d’hygiène les associations, aussi , les enseignants, mais si le citoyen ne s’implique pas, etc, rien d’efficace ne pourra se réaliser. Pour l’hygiène ENDA avait initié les gens à creuser des puisards pour enfouir les déchets, méthode simple et efficace à défaut d’une alternative.
Finissons, en disant ceci, comme il n’y a pas assez de médecins au Sénégal et dans les autres pays, il y a une méthode simple, il me semble développé par la Faculté de médecine de Dakar, des certificats de spécialité pour permettre à certains généralistes de pouvoir en fonction des besoins de ses patients, des pathologies fréquentes se former plus encore.
L’autre méthode consiste à faire des zones ou pôles, sous la responsabilité d’un spécialiste, le généraliste qui doit faire un geste pointu sera aidé par son confrère hautement qualifié grâce aux outils multimédias : visio-conférence, etc ;
u Le personnel et l’absence de compassion yeremendé : dans la prise en charge il faut penser à son travail, avoir une conscience professionnelle et laisser de côté les coûts de téléphones, les salutations qui s’éternisent etc, pendant le temps imparti à son travail, prendre en charge le malade.
Yeremendé ou compassion concept à expliquer
Chacun doit rester à sa place, combien de fois avons-nous vu un brancardier, un aide soignant, etc, appelé docteur et ce dernier pour arrondir ses fins de mois va dans les villages les plus reculés piquer, prescrire etc ; Plusieurs cas de poliomyélites, d’handicaps fruits de ses mauvais gestes, ont été le fait de ces faux médecins, de ses usurpateurs de fonction, qui est devenu une pratique courante dans tous les domaines en Afrique (faux médecins, faux sociologues, faux professeur des Université, faux consultants etc)
Attention aussi aux médicaments contrefaits, aux médicaments périmés vendus en plein soleil, privilégions les pharmacies gages de sécurité et tenues par des professionnels. Il faut que l’Etat gère et prenne des mesures draconiennes pour sécuriser les citoyens en interdisant ses pratiques, il y va de l’intérêt de tous de la santé publique.
La qualité de nos médecins n’est pas mise en doute mais la prise en charge est difficile, le geste qui sauve est blasé, c’est comme s’il faut laisser la nature ou la vie disparaître.
Que chacun se prenne en main d’abord par le respect des règles élémentaires d’hygiène et que l’état donne les moyens aux structures hospitalières le nécessaire pour exercer, n’oublions pas la compassion et le professionnalisme et le conscience de chacun dans l’exercice des missions. L’intégration de la phytothérapie n’est pas une mauvaise chose si elle est contrôlée
( dosage) ; Nous pouvons intégrer avec intelligence nos pratiques anciennes en matière de santé, qui ont fait des preuves, mais sous la vigilance de l’autorité sanitaire.
Avec mon profond respect en espérant que la santé sera non pas un luxe mais une nécessité même pour le plus pauvre.
L’Hôpital est un lieu de soins et doit le rester.
Là où il n’y a pas de docteur
Philippe ENGELHART : Vivre et mourir en Afrique
Etienne BEBBE-NJO : Mentalités africaines et problématiques du développement, ed l’Harmattan 2005
Livret d’accueil : Votre séjour Assistance Publique, Hôpitaux de Paris
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